Naturel ou artificiel ? Marché aux animaux ou accident de labo ? Entre les deux doxas pasteuriennes sur les origines du Covid, le débat est loin d’être clos. Dans un article publié dans The Conversation, la biologiste du CNRS Florence De Barre ne voit toujours pas de preuve convaincante en faveur de la fuite de laboratoire, mais elle admet que l’origine animale est « également complexe à prouver » et suggère qu’on n’y verra jamais clair. On se dirige donc vers un match nul entre les partisans de la zoonose et ceux du virus bricolé par des apprentis-sorciers.
Certes, les seconds ont un argument de poids dans leur besace : le nouveau corona supposément « isolé » et « caractérisé » à Wuhan début 2020 était étrangement semblable à la chimère qu’envisageaient de créer les chercheurs chinois et leurs sponsors américains de l’Eco Health Alliance. Dans le projet de recherche déposé en 2018, le coco putativement trafiqué comporte le fameux « site de clivage de la furine » ainsi que six séquences génomiques qu’on retrouvera plus tard dans les prélèvements des premiers malades.
Et alors, qu’est-ce que cela prouve ? Strictement rien de mon point de vue. Cela démontre simplement que l’assemblage de segments viraux avait déjà été imaginé un an avant l’émergence du fléau, mais cela ne démontre nullement que celui-ci en est la conséquence. Pour moi, il pourrait très bien s’agir d’une manipulation machiavélique, d’un petit chef d’œuvre d’ingénierie sociale consistant à faire croire que le foyer épidémique de Wuhan était le départ d’une calamité planétaire d’autant plus spectaculaire que des savants fous y auraient contribué.
C’est une technique de barbouzerie somme toute assez classique : on dépose des documents compromettants chez un individu et on avertit la police pour qu’elle découvre les éléments à charge de cet individu. En l’occurrence, les plandémistes auraient prémédité la fausse piste du virus artificiel en dessinant à l’avance son portrait-robot et en le glissant au bon moment dans le business-plan du bon labo.
Si ma thèse complotiste est bonne, ce n’est donc pas le SARS-CoV-2 qui ressemble étroitement à la particule conçue sur papier en 2018, c’est cette dernière qui correspond beaucoup trop parfaitement au virus identifié un an plus tard chez deux malades wuhanais. À mes yeux, il est là le véritable « éléphant dans la pièce »: le narratif du GOF (gain of fonction), désormais repris par la CIA elle-même, est bien trop cousu de fil blanc pour qu’on s’y fie.
Ce qui fonde ma défiance, c’est évidemment un petit détail qui échappe toujours aux défenseurs des deux théories virales en présence : IL N’Y A PAS EU DE PANDÉMIE ! Je l’écris une nouvelle fois en lettres grasses capitales et je le souligne car cette vérité n’est toujours pas captée et intégrée dans les deux camps. Certes, il s’est produit au printemps 2020 des pics de surmortalité éphémères et localisés pouvant faire penser à une maladie infectieuse émergente. C’est un fait indéniable.
Mais comme l’ont mis en lumière plusieurs auteurs (Pierre Chaillot, Laurent Toubiana, Eusèbe Rioché, Denis Rancourt…), cette mini-crise sanitaire peut complètement s’expliquer par une grippe saisonnière à peine plus sévère que d’ordinaire, par les autres pneumopathies habituelles, par l’abandon des soins, par le recours hâtif à la ventilation mécanique, par l’enfermement des personnes âgées et par leur assassinat au Rivotril. Comme l’a encore rappelé le Pr Christian Perronne dans ce débat télévisé, la saturation hospitalière était bidon et les soins intensifs n’ont jamais été débordés comme ils l’ont été en 2015 et encore cette année.
Sur le plan statistique, Pierre Chaillot a démontré par A + B qu’il n’y avait pas la moindre trace d’une propagation virale puisque les courbes d’hospitalisations et de décès se sont élevées partout en même temps en Europe, ce qui est totalement incompatible avec la thèse d’un agent infectieux contagieux importé de Chine et envahissant progressivement notre continent. Bref, on peut renvoyer dos à dos les deux équipes qui s’affrontent sur le même terrain virophobique : la thèse du labo passoire est aussi peu solide que celle de la chauve-souris fricotant avec un pangolin ou un chien viverrin.
L’incinérateur qui mettait le feu
Mais alors, que s’est-il exactement passé à Wuhan ? Quel est le petit fond de réalité de cette opération psychologique qui a fait basculer le monde dans la folie ? La question est d’autant plus pertinente que la grande cité industrielle chinoise possède une particularité : c’est là et uniquement là qu’il y a eu un excès de décès au premier trimestre 2020, comme l’a judicieusement relevé le journaliste citoyen Dominique Guillet. Ni la Chine dans son ensemble ni la province d’Hubei n’ont connu de surmortalité. La pandémie n’a existé nulle part ailleurs que dans la métropole désignée comme son épicentre.
Dans de précédents articles, j’ai avancé deux explications à ce phénomène : Wuhan est à la fois la capitale mondiale de la 5G et une ville extrêmement polluée où les habitants se plaignent régulièrement de la piètre qualité de l’air. En 2019, ceux-ci ont notamment manifesté contre les incinérateurs de déchets ménagers et leurs rejets de fumées chargées en dioxines. Chose qui m’avait échappé, les citoyens wuhanais protestaient surtout contre un projet de nouvel incinérateur très controversé.
Il faut bien se replacer dans le contexte : le tout puissant parti communiste chinois veut imposer ce type de solution environnementale – brûler les ordures et fabriquer en même temps de l’électricité tout en réduisant les émissions de CO2 pour remplir ses objectifs climatiques – mais il se heurte à la résistance des populations concernées. Selon cet article de la BBC et selon cet article du journal Le Soir, les manifestations se sont succédé durant tout l’été 2019 et les autorités les ont durement réprimées, la police anti-émeutes ayant même tabassé des adolescents et des vieillards.
Le situation était d’autant plus tendue que les comités de quartiers n’étaient pas seuls à batailler : comme l’atteste cette étude parue en 2015, certains scientifiques chinois avaient pris position contre ce type d’usine en estimant que la santé des habitants était sacrifiée et que leur voix n’était pas écoutée. De plus, Wuhan n’était qu’un arbre cachant la forêt : d’après cette interview d’une observatrice avisée, il y avait en 2016 plus de 500 manifestations quotidiennes (!) contre la pollution en Chine et la société civile se mobilisait de plus en plus pour faire valoir ses droits et exiger un changement de gouvernance.
Autrement dit, la fronde populaire commençait sérieusement à menacer le régime de parti unique et à prendre des allures de soulèvement démocratique. La révolte grondait et le PCC devait agir pour l’étouffer d’une manière ou d’une autre. Je ne dis pas que la fausse pandémie a été montée de toutes pièces à cette fin politique, mais je formule l’hypothèse que les quelques dizaines de pneumonies atypiques signalées fin 2019 ont servi de prétexte pour mettre Wuhan au pas et mater la contestation grâce au confinement et aux mesures coercitives.
L’émergence de la « pandémie » fut en tout cas une aubaine pour les autorités chinoises. Sur le net, je n’ai plus trouvé trace de manifestations rassemblant de nombreux participants et marquées par les violences policières. En 2022, l’incinérateur qui faisait polémique a été inauguré comme si de rien n’était et c’est désormais une vitrine de la technologie « écologique » chinoise. À noter que cette usine high-tech est le produit d’un partenariat public-privé, autrement dit le fruit du « capitalisme de connivence » cher aux élites mondialistes…
Un délire « made in China »
À l’appui de mon hypothèse, il convient de couper les ailes d’un gros canard laqué : contrairement à ce qui été parfois dit et écrit, la Chine n’a jamais minimisé l’épidémie de Wuhan. Au tout tout début, la police locale semble avoir voulu dédramatiser, notamment en faisant taire l’ophtalmologue qui avait lancé l’alerte, mais le pouvoir central a rapidement repris la main pour réhabiliter le trublion et imposer un narratif super-alarmiste justifiant le train de mesures liberticides.
Dès début janvier, la machine totalitaire était en marche et c’est bien en Chine qu’ont été conçues toutes les réponses sanitaires délirantes rapidement vantées par l’OMS et imitées dans le monde entier. Si vous en doutez, je vous suggère de (re)lire ce document intitulé « La fraude au verrouillage mondial du Parti communiste chinois ». Rédigé par un groupe d’avocats et d’experts américains, ce rapport, qui était aussi une demande d’enquête fédérale adressée au FBI, a été traduit par l’anthropologue Jean-Dominique Michel et publié intégralement dans son ouvrage « La Fabrication du désastre ». Ici, je vais me contenter de reproduire les titres des différents paragraphes car ils résument bien l’argumentaire développé par les auteurs :
- Les mesures de verrouillage prises sur l’ordre de Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois, ont été propagées par l’Organisation mondiale de la santé dans la politique mondiale, sans analyse ni logique.
- L’institution la plus influente pour les modèles Covid-19, qui se décrit elle-même comme “le meilleur partenaire universitaire de la Chine en Occident”, a été de loin le modélisateur de Covid-19 le plus alarmiste et le plus inexact.
- Recommandations mortelles pour la ventilation mécanique précoce venue de Chine.
- Les protocoles de test PCR, prédominants dans le monde et extrêmement imprécis, sont basés sur des séquences de génome théoriques incomplètes fournies par la Chine.
- Les protocoles de test PCR prédominants et excessifs sont venus de Chine.
- Des études montrant une transmission asymptomatique significative, seule base scientifique pour le verrouillage des individus en bonne santé, sont venues de Chine.
- Le PCC s’est engagé dans une campagne de propagande précoce, large, systématique et mondiale pour promouvoir sa réponse au verrouillage.
- De nombreux scientifiques éminents en faveur de l’immobilisation montrent un parti pris évident en faveur de la Chine.
- De nombreux autres partisans influents du verrouillage sont malheureusement peu qualifiés pour conseiller les dirigeants mondiaux en matière de politique de lutte contre la pandémie et font souvent preuve d’un parti pris pro-chinois manifeste.
- Plusieurs hauts responsables de la santé nationale parmi les nations sont terriblement peu qualifiés et font preuve d’un parti pris manifeste en faveur de la Chine.
- Les principaux partisans du bouclage se sont montrés inhabituellement indifférents aux conséquences dévastatrices de leurs politiques.
Conclusion ? Le délire covidiste est bien né et a bien été fabriqué en Chine avant d’être polycopié en Occident avec la complicité active de scientifiques et de politiciens liés d’une manière ou d’une autre à la Chine. Dans le chapitre suivant de son livre, Jean-Dominique Michel attire par exemple l’attention sur la discrète mais influente France China Foundation, dans laquelle on retrouve notamment Edouard Philippe et Olivier Véran.
Est-ce un hasard si l’ancien Premier Ministre et l’ancien Ministre de la Santé français étaient en poste pour piloter la « guerre contre le virus » ? Sans affirmer quoi que ce soit, on se bornera à noter que la déferlante totalitaire Made in China a été dupliquée en France par des amis de la Chine et de son régime autoritaire…
L’idée de ventiler vient aussi de Chine
À juste titre, les Américains qui se sont insurgés contre la « fraude au verrouillage mondial » ont souligné le rôle crucial de l’Imperial College of London, se définissant lui-même comme « le meilleur partenaire universitaire de la Chine en Occident. ». Via les modélisations frauduleuses et hyper-catastrophistes de son épidémiologiste Neil Ferguson, l’Imperial College a lourdement pesé dans la dramatisation de la situation et dans l’adoption de mesures oppressives faisant fi des libertés fondamentales. Ferguson lui-même a raconté que la Chine et son système de contrôle strict avaient inspiré les recommandations du groupe d’experts conseillant le gouvernement britannique.
Personnellement, c’est le troisième paragraphe du document qui m’a le plus intéressé : il montre que la très mauvaise idée de ventiler mécaniquement les patients Covid vient aussi de Chine ! Dans mes premiers articles de 2020, j’avais signalé que le recours par les médecins chinois à des antiviraux toxiques et à d’autres médicaments dangereux allait forcément faire des victimes faussement fauchées par le virus. Dans mes articles suivants, j’ai particulièrement fustigé le protocole d’intubation imposé aux urgentistes européens et américains : chez nombre de patients mis sous respirateur artificiel, cela entraîne une pneumonie bactérienne nosocomiale fréquemment mortelle.
Ce que je ne savais pas, c’est que cet acte médical extrêmement lourd (il faut quatre soignants pour retourner un patient sédaté) a été d’emblée préconisé par un « consensus des experts chinois » présentant la ventilation invasive comme un « premier choix » pour les personnes en détresse respiratoire, même modérée. C’était contraire aux recommandations habituelles en cas d’infection pulmonaire, c’était une erreur tragique qui a été ensuite corrigée au profit de l’oxygénation sans intubation, mais c’est la technique épouvantablement iatrogénique que les Chinois ont appliquée chez eux et réussi à exporter chez nous début 2020. A posteriori, on peut légitimement se demander d’où venait exactement cette consigne « thérapeutique » qui a sans doute beaucoup tué.
Finalement, tout ça m’amène à penser qu’il ne s’est rien passé non plus à Wuhan. Les hypothèses de la pollution électromagnétique et d’une pollution atmosphérique exceptionnelle sont superflues pour expliquer la légère surmortalité enregistrée dans la « smart city » alors en ébullition contestataire. Comme partout ailleurs, ce n’est pas le prétendu assaillant viral qui a fauché un peu trop de vies mais bien l’interventionnisme médical débridé. En Occident, ce dernier a été téléguidé et encouragé par les forces armées, et singulièrement par l’OTAN. C’est ce que nous verrons la semaine prochaine.
Yves Rasir