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Régime paléo

Assiette hypoallergénique

Par 1 février 2013mai 11th, 2023Pas de commentaires

Parmi les gens que je conseille au niveau nutritionnel, beaucoup découvrent l’un des bienfaits les plus surprenants – pour eux – de l’alimentation paléolithique : la disparition, ou du moins la forte diminution de leurs allergies

Je pense en particulier aux allergies respiratoires, et à toutes ces inflammations des muqueuses et de la peau : rhume des foins, allergies diverses au pollen, conjonctivite allergique, rhinite allergique, asthme, eczéma, psoriasis, etc. La surprise vient du fait que la plupart ne viennent pas me consulter pour ça, mais plutôt pour perdre du poids, améliorer leurs performances physiques, avoir davantage d’énergie, se sentir mieux en général. Beaucoup s’étaient d’ailleurs habitués à ces désagréments, comme le rhume des foins, chaque année au printemps, telle une fatalité. Et c’est souvent le cas avec les allergies : on se dit que c’est comme ça, qu’on « est » allergique et qu’il faut faire avec…
Pourtant, les allergies représentent une erreur du système immunitaire, qui déclenche une réaction disproportionnée à un agent extérieur, qui est toléré par les personnes non allergiques. Se pose donc la question de savoir pourquoi notre corps réagit de la sorte. Après tout, les allergies ne touchent pas toutes les populations. En fait, c’est même peut-être un des troubles immunitaires qui a toujours le plus distingué les populations des sociétés industrielles modernes, des populations « primitives » vivant comme nos ancêtres chasseurs-cueilleurs du Paléolithique. Différentes études en Papouasie Nouvelle Guinée, sur les Indiens du Canada, sur les natifs du Groenland ou sur les Aborigènes d’Australie viennent toutes montrer qu’au fur et à mesure que ces populations s’occidentalisaient, les allergies augmentaient. En Papouasie Nouvelle Guinée, il a été démontré qu’il y a 40 ans, les populations ne connaissaient ni l’asthme, ni l’eczéma, ni les rhinites allergiques. Sur une même île, la population qui vit « à l’occidental » a développé des allergies, alors que celle vivant de manière plus traditionnelle n’en connaît pas…

Trop d’hygiène

Une des explications est appelée « hypothèse de l’hygiène » : l’augmentation du nombre d’allergies dans les pays occidentalisés s’expliquerait par le nombre réduit d’infections au cours de l’enfance. Un peu comme je l’expliquais le mois dernier par rapport aux bactéries de notre flore intestinale (Néosanté n° 19), il est important que les enfants puissent évoluer dans un environnement naturel, avec tous les agents naturels qui vont l’aider à construire son système immunitaire. L’approche évolutionniste révèle d’ailleurs que nous avons plus de chances d’être allergiques à des plantes avec lesquelles nous n’avons pas évolué au cours de notre histoire. C’est le cas évidemment de l’ « ambroisie », importée en Europe au 19ème siècle et dont le pollen est le plus allergisant : 6 à 12 % de la population française y est allergique. Le pollen fonctionne alors comme un antigène qui stimule une réaction immunitaire. Aux États-Unis, on estime que 10 à 30 % des adultes sont victimes du « rhume des foins ». Les chiffres montent même jusqu’à 40 % pour les enfants !
Il est pourtant fondamental de prévenir l’apparition de ces allergies : les personnes allergiques risquent effectivement d’en développer de nouvelles (alimentaires, etc.) ! Les inflammations chroniques vont effectivement diminuer le taux de sulfate d’héparane, des glucides présents dans le milieu extracellulaire des tissus animaux. Et cela va provoquer des réactions auto-antigènes et allergiques. Un cercle vicieux que connaissent beaucoup de personnes soufrant d’allergies multiples. Pour le rhume des foins, l’un des moyens de prévention les plus naturels est le miel local, consommé en hiver. Comme les abeilles ont butiné les fleurs locales, consommer ce miel permet d’habituer le corps à très petite dose à ce pollen. Au printemps, le corps est prêt à faire face à des concentrations plus fortes dans l’air. Rien ne sert donc d’aller chercher un miel d’Amérique latine…

Vitamines C, E et A

Plus généralement, on peut conseiller une alimentation naturelle, proche de ce que nous avons connu durant la plus longue période de notre évolution, et qui nous a protégés des allergies et des réactions immunitaires démesurées. Rien que par sa dimension alcalinisante, l’alimentation paléo est déjà hypoallergique. Certains chercheurs postulent d’ailleurs qu’au cours de l’évolution, les individus souffrant d’allergies pouvaient être perçus comme en mauvaise santé (problèmes respiratoires, nez qui coule, yeux rouges, irritations cutanées, etc.) et avaient donc moins de chances de reproduire leurs gênes. Les aliments qui vont diminuer les allergies (parce qu’ils ont tendance à bloquer l’histamine) sont les aliments riches en Vitamine C- comme les fraises (riches en plus en antioxydants), les kiwis (riches aussi en flavonoïdes), les agrumes et les poivrons – , les aliments riches en Vitamine E (jaune d’œuf, avocat, huile végétale) et ceux riches en Vitamine A (foie, brocolis, patates douces, épinards, etc.).

Acides gras et quercétine

Les acides gras EPA et DHA du groupe des omega-3 sont parmi les meilleurs aliments pour prévenir les allergies. Au Japon, il a été montré que la consommation de poissons gras permettait de diminuer les rhinites allergiques. Une autre étude montrait que la consommation d’omega-3 durant l’allaitement permettait de diminuer les risques d’allergies chez l’enfant. Toujours en terme de prévention, manger certains légumes comme les tomates et les aubergines, ainsi que du poisson gras, durant l’enfance, diminue les risques d’allergies et d’asthme à l’âge adulte. Privilégiez également les aliments riches en quercétine, un flavonoïde auquel beaucoup de plantes médicinales doivent leurs vertus. C’est aussi un excellent antioxydant. Vous en trouverez dans des plantes comme le sureau, les câpres, la livèche, les oignons crus (surtout le rouge), les myrtilles, le cassis, les cerises, les brocolis et les pommes (surtout la peau). Autant de produits que l’on peut trouver au niveau local, et qui nous serviront à nous protéger naturellement des allergies…

Yves Patte

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