Pendant 60 ans, j’ai dormi comme un bébé. Entre le moment où j’éteignais ma lampe de chevet et le moment où Morphée m’accueillait dans ses bras divins, il ne se passait pas 10 minutes, sauf détour dans d’autres bras humains. Et je faisais mes 8 heures d’une traite sans me réveiller une seule fois.
Bon, j’exagère un peu car il m’arrivait d’avoir des réveils nocturnes en phase de pleine lune, en période de grand stress ou après des repas du soir trop copieux et trop arrosés. Mais en dehors de ces circonstances particulières, mes nuits ont toujours été paisibles et mon sommeil serein.
Les choses ont bien changé depuis janvier 2020 et l’ouverture du Corona Circus : ce cirque plandémique m’a tellement énervé que j’ai commencé à souffrir d’insomnies. La nuit reflétant les émotions du jour précédent (ou du jour suivant si l’on stresse par anticipation), mes énervements diurnes se sont forcément répercutés sur la quantité et la qualité de mon sommeil. Après la mascarade, c’est la guerre impérialiste de l’OTAN en Ukraine puis l’incessante propagande climato-réchauffiste qui m’ont excédé au point de troubler mon repos.
Le sens psychobiologique de l’insomnie est de veiller pour affronter le danger et c’est peu dire que les malades qui nous gouvernent exigent toute notre vigilance démocratique si l’on souhaite le meilleur pour notre descendance. À ce qu’il paraît, nous sommes nombreux à dormir moins bien qu’avant et ce serait dû aussi à des facteurs énergétiques et géomagnétiques, voire au rayonnement cosmique.
Ce qui est sûr, c’est qu’on ne dort plus sur ses deux oreilles quand le monde perd la boule et que ça nous met les nerfs en boule. Oh, rien de bien grave dans mon cas : mes nuits n’ont jamais été blanches et j’ai toujours pu pioncer au moins 6 heures tout en me levant aux aurores. Mon hygiène de vie globale m’y a sans doute aidé, mais également quelques astuces pratiques qui permettent de se rendormir rapidement et naturellement sans prendre de médicament. Voici, par ordre chronologique, les cinq « trucs » que j’emploie pour retrouver le sommeil provisoirement perdu.
1. Exercice de sophrologie
La première ressource soporifique à laquelle je recours est un « bête » exercice sophrologique : il consiste à se détendre en faisant le vide dans son esprit. Comment ? En se focalisant sur les sensations corporelles.
Je me souviens comme si c’était hier de ma découverte émerveillée de la sophrologie. En dernière année de collège, on pouvait choisir entre différentes formes de retraites interscolaires et j’ai opté pour la formule omnisports. En fin de journée, un animateur-sophrologue nous initiait à la relaxation par cette méthode très simple : il suffisait de ressentir les zones du corps en contact avec le sol, d’y repérer les tensions et de relâcher les muscles tendus.
Pratiqué sur le dos, l’exercice commençait par les talons, puis les mollets, l’arrière des cuisses, les fesses, les vertèbres dorsales, pour en arriver aux épaules et à la nuque. Plongés dans le noir et guidés par la voix du praticien, nous étions invités à nous relâcher en abandonnant toute résistance à la loi de gravité. Chez moi, ça marchait super bien et je m’assoupissais bien avant la fin de la séance.
Des années plus tard, j’ai découvert que ce moyen de débrancher le cerveau était également une technique de méditation et un outil d’auto-hypnose : se concentrer sur les sensations corporelles conduit à mettre le mental hors-circuit et à chasser les pensées obsédantes. Ce sont les ruminations qui réveillent en deuxième partie de nuit et la « science de l’harmonisation de la conscience » (définition étymologique de la sophrologie) permet précisément de les évacuer en douceur. Doucement mais efficacement.
2. Respiration contrôlée
Si cela ne suffit pas, je recours ensuite au contrôle respiratoire. Comme nous l’avons maintes fois souligné dans la revue Néosanté, la clé du bien-être global se situe dans le nerf vagal ou nerf vague. Appelé aussi nerf parasympathique, ce long nerf est celui qui relie le ventre au cerveau et qui préside au système nerveux autonome.
C’est une autoroute à double sens qui assure la communication entre les neurones cérébraux et les neurones abdominaux. Il régule l’équilibre entre la sympathicotonie (excitation diurne) et la vagotonie (apaisement nocturne). Sur son trajet, il y a le carrefour du cœur, également bien pourvu en neurones et dont la bonne santé ne se limite pas à la fréquence des battements.
Une mesure souvent négligée, la variabilité de la fréquence cardiaque (HRV), indique en effet l’état de forme du muscle battant. Contrairement à la simple fréquence cardiaque, qui évalue le nombre de battements par minute, la HRV examine leur rythme et la fluctuation entre eux. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, un cœur sain présente une variabilité élevée, signe d’une capacité optimale d’adaptation et de récupération.
Pour améliorer cette variabilité, rien de tel que l’exercice physique modéré et la respiration contrôlée : pratiquer une respiration lente et profonde (environ six respirations par minute) stimule le système parasympathique et favorise la détente nerveuse. Des études récentes ont montré que cet exercice respiratoire était un outil très performant pour gérer le stress émotionnel et diminuer l’anxiété qui lui est associée. C’est une sorte de calmant et d’anxiolytique naturel, et donc aussi de somnifère puisque la quiétude retrouvée est synonyme de vagotonie.
3. Rétention du souffle
Mais parfois, ça ne suffit toujours pas et je passe alors à un exercice d’apnée. Comme nous l’avons également souligné à maintes reprises dans le mensuel Néosanté, le drame des personnes stressées est d’être hyperventilées ! Elles respirent trop vite et de manière saccadée, ce qui perturbe l’équilibre gazeux entre l’oxygène et le dioxyde de carbone.
Paradoxalement, l’excès d’O2 et le déficit de CO2 les mènent à un état d’hypoxie, c’est-à-dire à une sous-oxygénation cellulaire. Dans plusieurs de mes lettres, notamment celle-ci, j’ai d’ailleurs attiré l’attention sur le fait que la « crise sanitaire » avait servi de révélateur au fléau de l’hyperventilation chronique.
Dans son ouvrage « Et si c’était de l’hyperventilation ? » paru en 2007, le Dr Jean-Loup Dervaux estimait déjà que ce syndrome touchait de 10 à 20 % de la population des pays industrialisés, pourcentage qui doit probablement s’être aggravé. Et le médecin expliquait que ce trouble respiratoire entraîne inévitablement des troubles du sommeil. Pour résoudre les seconds, c’est le premier qu’il faut régler.
Comment ? Par la rétention du souffle à poumons vides. Cette pratique yogique multimillénaire a été scientifiquement explorée au siècle dernier par le médecin ukrainien Konstantin Buteyko. Initialement conçue pour soigner l’asthme, la méthode qui porte son nom est aujourd’hui reconnue pour ses nombreuses vertus et ses indications multiples.
Quand j’ai du mal à me rendormir, je pratique la deuxième étape de la méthode : inspirer tranquillement (par le nez et non par la bouche) pendant 2 secondes puis expirer pendant 3 secondes. Retenir ensuite sa respiration en se pinçant le nez jusqu’à avoir l’impression de manquer d’air. Croyez-le ou pas mais un seul de cet exercice d’apnée me fait généralement retourner illico dans les bras de Morphée. Sur mon terrain à tendance asthmatique, c’est carrément magique.
4. Repas de mi-nuit
Si je ne me rendors toujours pas, j’opte alors pour le lâcher-prise : je rallume la lumière (vive le célibat pour ça !), je bouquine ou je fais une grille de mots fléchés. Après cet intermède d’un quart d’heure-une demi-heure, les trois astuces précédentes redeviennent opérantes. Si ce n’est pas le cas, je m’en remets à la solution radicale : je me lève et je descends à la cuisine pour manger un morceau.
Il faut en effet savoir que couper sa nuit en deux n’a rien de saugrenu. Comme Yves Patte, spécialiste du modèle paléo, l’a déjà expliqué dans certains de ses articles pour Néosanté, c’était probablement la règle dans les temps préhistoriques et c’est encore une coutume répandue dans certaines cultures, par exemple en Inde.
Selon certains historiens dont l’hypothèse est présentée dans cet article , le « sommeil biphasique » de deux fois quatre heures était encore courant en Occident à la Renaissance et l’insomnie de milieu de nuit serait ainsi un vestige de l’ère préindustrielle ! Autrement dit, séparer sa nuit en deux pour vaquer à des occupations habituellement diurnes n’aurait rien d’anormal et cette habitude ancestrale ne nuirait nullement à la deuxième partie du repos nocturne.
Perso, je ne commence pas à faire le ménage ou ma comptabilité mais je me restaure : je prends une collation légère ou je termine des restes de repas qui sont au frigo en concluant mon médianoche par un verre de vin ou une tisane relaxante. Ce mot de vocabulaire vous est inconnu ? D’origine espagnole, il désigne pourtant littéralement un repas de « mi-nuit » . Selon le Wiktionnaire, le médianoche était autrefois le privilège des classes sociales oisives qui avaient le loisir de se faire plaisir. Mais on pourrait tout aussi bien en déduire qu’à défaut de travail harassant en journée, il était commun de couper la nuit en deux et de s’alimenter entre les deux phases. C’est une pratique très décommandée de nos jours, la médecine conseille même de dîner au moins 3 heures avant l’heure du coucher. C’est également une infraction au jeûne intermittent, dont les bénéfices ne sont plus à prouver. Chez moi, pourtant, casser la croûte a le don de briser l’insomnie : je remonte et je me rendors très souvent sans souci.
5. Tremblement déstressant
Mais il arrive que cette quatrième astuce échoue et qu’il me faille sortir ma botte secrète : le tremblement du corps entier. Si vous êtes abonné(e) à Néosanté depuis quelques années, vous savez que c’est aussi une voie thérapeutique dont nous faisons régulièrement l’éloge. J’en ai également parlé dans plusieurs infolettres, notamment celle-ci.
Lors de l’atelier que j’ai organisé en novembre avec le naturopathe Pierre Pellizzari, ce dernier a eu l’excellente idée de projeter cette vidéo très éloquente. On y voit un impala capturé par un léopard et convoité également par une hyène. Pour sauver sa peau, l’antilope n’a pas d’autre choix que de faire la morte en espérant qu’un événement inopiné la préserve des deux prédateurs. C’est ce qui arrive car des babouins interviennent et mettent les carnivores en fuite. Deux minutes plus tard, l’impala sort de catalepsie et est pris de tremblements épileptiques. Puis il se redresse et repart gambader dans la savane comme si rien ne s’était passé.
Cet extrait de film animalier est fabuleux car il résume formidablement la Médecine Nouvelle du Dr Hamer et les travaux du neurobiologiste Henri Laborit : sans possibilité de lutte ou de fuite, un être vivant traumatisé bascule en inhibition d’action et il déclenche une maladie comme solution de survie. Lorsque le danger est passé, il entre en vagotonie et à mi-chemin de ce processus, il se produit une « crise épileptoïde » marquant le relâchement du stress et le dépassement final du choc émotionnel initial.
Ce que le Dr Hamer ignorait et que beaucoup de praticiens en décodage biologique ignorent encore, c’est que d’autres chercheurs observant ce phénomène ont découvert le pouvoir curatif des tremblements volontairement provoqués. Des thérapies corporelles anciennes, comme le Qi Gong, ou nouvelles, comme la méthode T.R.E, exploitent ce mécanisme de guérison avec beaucoup de succès. Faire trembler le corps entier permet indéniablement de surmonter un traumatisme et d’évacuer la tension accumulée en phase de conflit actif !
Comme je l’ai déjà raconté, mon chien Lucky se fait trembler tous les matins et je l’imite au saut du lit comme si j’avais la danse de Saint-Guy. Lorsque je ne parviens pas à me rendormir, je refais l’exercice pendant quelques secondes et le « miracle » se reproduit : je me sens déstressé et je ne tarde pas à roupiller comme un bienheureux. Si vous êtes insomniaque, je vous invite à tester la technique et à me donner des nouvelles en commentaires de l’infolettre. Vu l’importance d’un bon sommeil pour la santé, n’hésitez pas non plus à partager vos propres astuces naturelles d’endormissement et de rendormissement.
Yves Rasir
Ps : Pensée émue pour mon ami David Schiepers, humoriste hilarant et grand résistant à la dictature covidiste, qui vient de décéder d’une crise épileptoïde périlleuse appelée infarctus.Honte aux salauds de la télévision belge qui le poursuivaient en justice pour harcèlement.
Bonjour,
Je ne rencontre guère de souci de sommeil, ni d’endormissement, même quand certains soucis sont parfois bien présents dans la tête.
Mais si d’aventure, le sommeil se fait quelque peu attendre (quelques minutes…), soit je passe en revue le film de la journée, en y repérant les bons moments et en exprimant ma gratitude, soit, étant membre d’une chorale, je répète les chants mentalement afin d’en mémoriser les paroles (nous chantons sans partition) !
Deux ‘trucs’ tout simples, qui n’ont certes rien de scientifique (quoique ?), mais sont (pour moi en tout cas) très efficaces !
Un troisième ‘truc’ qui vaut ce qu’il vaut : décoller la langue du palais et entrouvrir les lèvres -> parait que ça permet de ‘déconnecter’ et fait disparaître les pensées parasitaires…
Merci de poursuivre votre partage hebdomadaire.