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Big Pharma

Avis du HCSP sur les obligations vaccinales – I. L’heure du coup de force tant redouté ?

Par 1 novembre 2014avril 24th, 2023Pas de commentaires

Lorsque, en 2007, l’obligation de vaccination contre le BCG a été levée dans notre pays, je me rappelle m’être ironiquement opposé au triomphalisme naïf de certains anti-vaccinaux en leur faisant remarquer que cette mesure, visant un médicament à trois francs six sous qui n’intéressait plus personne, avait tout du piège à cons.


Surgie moins de deux ans après, la formidable escroquerie de la « pandémie » porcine – d’une tout autre ampleur financière… – allait achever la démonstration par l’exemple, et illustrer jusqu’à la caricature, une fois encore, la sidération [1] des pseudo-vainqueurs de la veille : « une fois encore » parce que rien ne distinguait cette nouvelle offensive des lobbies pharmaceutiques de celle qui avait précédé, quelque vingt ans auparavant, à propos de la vaccination contre l’hépatite B laquelle, malgré sa redoutable originalité [2], avait laissé sans réaction mémorable les associations anti-vaccinalistes qui n’avaient aperçu cette campagne que « comme un combat, parmi d’autres, sans spécificité particulière » [3].
Dans la même ligne de suspicion à l’endroit des pièges à cons tendus par une administration sanitaire à la solde des lobbies, l’objet du présent article est de montrer – à rebours d’une médiatisation récente célébrant une prétendue « remise en cause des obligations vaccinales » –, que le dernier rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) sur le sujet s’inscrit, au contraire, dans une redoutable stratégie décryptée depuis longtemps et qui consiste, sous couvert de quelques concessions anodines (telles que la levée de l’obligation concernant le BCG) à renforcer les obligations vaccinales les plus folles. Le corps du texte qui suit sera essentiellement concerné par cet avis du HCSP, les notes renvoyant à des questions plus diverses, quoique connexes, permettant de replonger le scandale de cet Avis aussi scientifiquement débile que politiquement ignoble dans le contexte d’une décomposition morale, sociale et cognitive [4].

Table des matières

1. Un singulier passif
La “particularité” des obligations vaccinales
Vaccinations obligatoires/ vaccinations recommandées
Un dispositif de vaccination “illisible, complexe et inégalitaire”
Une indisponibilité organisée des vaccins obligatoires
Régime indemnitaire
Conclusion sur le passif
2. Le degré zéro de la crédibilité scientifique
Épidémiologie
Bénéfices des vaccinations
Risques des vaccins
3. Propagande
Éthique et crédibilité de l’information diffusée
Une étrange coïncidence en forme “d’action d’environnement”
Une complète dénaturation des enjeux
4. Conclusion provisoire

Un singulier passif

« La particularité » des obligations vaccinales
Comme rappelé d’emblée par le rapport du HCSP, la France « présente la particularité d’avoir des obligations vaccinales » (p. 2). Dans un rapport précisément consacré aux obligations vaccinales, la première question qu’on se fût attendu à voir abordée eût été de savoir si cette spécificité nationale se traduisait par une moindre morbi-mortalité comparativement aux pays dispensés d’une telle obligation : bizarrement, cette question qui relève pourtant d’une élémentaire logique (ne parlons pas de « science » dès cet endroit), ne sera jamais abordée. Comme avec d’autres mesures sanitaires de justification aussi contestable (telle la mammographie), la question de l’efficacité, pourtant évidemment centrale, est constamment évacuée au profit d’un paramètre insignifiant – le nombre de personnes qui satisfont à cette mesure (abstraction faite, de toute manière, du nombre de personnes dont la santé a pu être lésée par ladite mesure) : si l’on n’a pas la moindre idée du bénéfice lié à une mesure de santé publique, la question de savoir combien de personnes y satisfont est dépourvue du moindre intérêt… On voit d’ailleurs que parmi les principaux facteurs « pris en considération » par le Comité, « les craintes de voir chuter le taux de couverture vaccinale » (p. 4) viennent en bonne place. D’où la conclusion du HCSP, qui a au moins le mérite de la cohérence dans la bêtise : « la crainte d’une chute de la couverture vaccinale apparaît aujourd’hui comme la principale raison du maintien du régime d’obligation » (c’est moi qui souligne). Quant à savoir si une telle chute de la couverture vaccinale aurait le moindre impact dommageable en termes de morbi-mortalité infectieuse, ce n’est manifestement pas le problème du HCSP : conflits d’intérêts obligent…
Vaccinations obligatoires/ vaccinations recommandées
Toujours selon le HCSP, la dichotomie « vaccinations obligatoires/ vaccinations recommandées » serait source « d’incompréhension » (p. 3). En fait, elle ne l’est que pour les rares Français – dont l’auteur de ces lignes – qui ont de bonnes raisons pour connaître la perversité et l’incompétence épidémiologique du CTV : les autres imaginent naturellement que les vaccinations « obligatoires » sont celles qui les préservent réellement d’un risque vital [5], par opposition aux vaccinations « recommandées » dont le rapport bénéfice/risque serait moins assuré. Or, le Français moyen est désormais invité à conscientiser que tout ça, c’était juste du baratin : on ne vous l’avait pas dit, mais rien ne distingue vraiment les vaccinations « obligatoires » des vaccinations « recommandées ».
Quant à savoir s’il faut obliger les vaccinations recommandées ou recommander les vaccinations obligatoires, vous aurez la réponse en lisant cet article jusqu’au bout…
Un dispositif de vaccination « illisible, complexe et inégalitaire »
Que le calendrier vaccinal soit devenu aussi illisible qu’injustifiable, on n’a pas attendu le HCSP pour s’en apercevoir – accessoirement pour s’en plaindre. Mais s’il faut réorganiser tout cela, il faudrait commencer par le commencement : virer les responsables de cette illisibilité, à savoir le Comité Technique des Vaccinations (CTV). Il ne semble pas qu’on en prenne le chemin, et la presse n’a rien trouvé de mieux, pour relayer les critiques du HCSP à l’endroit du calendrier vaccinal, que Daniel Floret soi-même (cf. ci-dessous), président dudit CTV depuis des lustres et à ce titre principal responsable du calendrier en son état actuel…
En fait et selon une inclinaison aussi constante qu’ancienne des lobbies vaccinaux, si le désordre règne en pareille matière, ce n’est pas parce que les promoteurs des vaccinations seraient juste des médiocres sélectionnés pour leur propension à se ranger toujours derrière l’avis du chef (c’est pas ça qui manque dans les milieux hospitalo-universitaires) ou des escrocs aux ordres des lobbies : c’est que les gens – les citoyens comme vous et moi – ne comprennent rien. Appliqué à ces derniers, le mot « méconnaissance » est employé par le CTV deux fois en moins d’une ligne (p. 6) : les homologues anglo-saxons des Floret et consorts affectionnent, eux, le mot misconception (ou parfois : myth – en anglais dans le texte) pour exprimer à peu près la même chose, – à savoir que si les gens ne sont pas saisis d’admiration devant la prodigieuse cathédrale de l’immunisation tous azimuts, c’est que ce sont juste des abrutis incapables de s’informer à une source fiable type Infovac [6]…
Cette sous-estimation intellectuelle du public par le HCSP est d’autant plus frappante que, deux pages avant d’avoir semé le doute sur le QI du citoyen qui s’obstine à ne pas trémuler de gratitude admirative devant l’usine à gaz des vaccinations contemporaines, le HCSP admet que « plus le niveau d’études est élevé, moins les personnes sont favorables à l’obligation » (p. 4) !… Je n’aurai pas la naïveté d’identifier intelligence avec niveau d’études – auquel cas il faudrait, notez-le, situer assez bas celle de notre nouvelle ministre de l’Éducation nationale –, mais il faudra à l’inverse beaucoup d’énergie pour me convaincre qu’une adhésion qui s’effrite à mesure que monte le niveau d’études relève juste d’une « méconnaissance » [7]…
Une indisponibilité organisée des vaccins obligatoires
L’HCSP s’avise soudain que les vaccins permettant de satisfaire les obligations vaccinales sont tout simplement… indisponibles (p. 4). C’est vrai qu’en matière de « lisibilité » du système, on peut rêver plus simple que des médicaments obligatoires dont l’accès est interdit : de mauvais esprits pourraient s’offusquer d’un tel état de fait, mais ce serait juste par « méconnaissance »… De même que serait pure « méconnaissance » d’imaginer que si ces vaccins obligatoires sont – inexplicablement – devenus indisponibles, la solution la plus simple serait de lever ces obligations désormais impossibles à satisfaire. « MÉCONNAISSANCE !!! », vous dis-je une fois encore : on croit comprendre que le HCSP a une autre idée derrière la tête…
Régime indemnitaire
Loin de reconnaître le scandale juridique d’une indemnisation dûment prévue par la loi quoique mise en échec par une administration sanitaire au service des forces de l’argent, le HCSP se prend à déplorer que le régime indemnitaire soit « différent » (p. 4) selon que les vaccins sont obligatoires ou simplement recommandés. Il serait intéressant que le HCSP se lance dans une étude sérieuse de la jurisprudence concernant l’indemnisation des vaccins « recommandés » – laquelle, à ma connaissance, n’existe simplement pas…
On peut rêver plus sérieux comme réflexion officielle sur l’indemnisation des accidents vaccinaux.
Conclusion sur le passif
Au total et sans entrer plus avant dans l’analyse d’un texte dont presque chaque ligne pourrait être réfutée pour son inconséquence, son incohérence ou… sa « méconnaissance » de l’existant, contentons-nous de constater qu’au simple niveau de ses considérants, l’avis du HCSP daté du 06/03/14 est un torche-cul.

Le degré zéro de la crédibilité scientifique

Sans entrer, là non plus, dans une réfutation exhaustive et qui nous emmènerait trop loin, contentons-nous d’une méthode d’échantillonnage pour évaluer la crédibilité scientifique de l’argumentaire préparé par le HCSP : elle est nulle.
Épidémiologie
Dès lors qu’elle prétend refonder de fond en comble la prévention vaccinale dans notre pays, l’instance la plus éminente en matière de « santé publique » est supposée disposer de quelques données épidémiologiques valides. Tel n’est pas le cas, apparemment, et le lecteur français n’aura droit qu’à un tableau sommaire concernant les vaccinations… aux États-Unis (p. 11), assorti de l’idée qu’ici, c’est du pareil au même (« des résultats comparables » [p. 1]) : c’est peut-être suffisant pour obtenir l’assentiment de Parlementaires décérébrés par la multiplicité de leurs conflits d’intérêts (incluant ceux qui conditionnent la durabilité de leur rémunération), certainement pas pour convaincre le citoyen moyen – surtout s’il a fait des études…
De deux choses l’une, en effet : i/ ou le HCSP dispose de chiffres français valides, et les camoufler derrière les chiffres américains est une pure idiotie ; ii/ ou les autorités françaises n’ont pas de chiffres valides pour la France, et celer cette lamentable carence pour imposer a priori une politique de santé publique (sans le moindre indicateur fiable) est une escroquerie [8]. Rappelons que plus de dix ans après le lancement d’une propagande pour la vaccination contre l’hépatite B, les représentants de l’Institut de Veille Sanitaire [9] – sans rougir le moins du monde – admettaient que pour évaluer le bénéfice d’une telle vaccination, ils avaient froidement extrapolé au pays du calva et du Beaujolais nouveau la fréquence états-unienne des pathologies hépatiques : ce n’est pas d’avoir depuis recruté à leur tête une ancienne responsable du courrier médical dans une modeste firme pharmaceutique familiale qui a dû contribuer à hausser le niveau, et à améliorer la précision de leurs recensements – rendez-vous à la prochaine saison grippale…
Bénéfices des vaccinations
L’évidente bêtise du raisonnement « épidémiologique » tenu par le HCSP me dispense d’entrer dans une réfutation ligne à ligne des chiffres fournis en p. 11 par son tableau américain incongru. Contentons-nous de :
• remarquer que par rapport à des maladies infectieuses dont certaines sont considérées comme bénignes, le nombre total de cas n’est peut-être pas l’indicateur le plus pertinent pour définir une politique de santé publique : il y a, chaque année dans notre pays, des millions de personnes atteintes par des syndromes grippaux, mais pas des millions à en mourir ; la même remarque vaut pour le rhume…
• émettre quelques doutes quant à la validité des recensements évoqués, quand c’est une observation banale qu’aujourd’hui, nombre de médecins ne sont même plus capables de diagnostiquer une rougeole, par exemple [10] ;
• rappeler qu’on a vu des pays non moins développés que les USA avec des évolutions épidémiologiques assez antagonistes, comme illustré par la quasi-disparition de la mortalité rougeoleuse au Royaume-Uni [11] ou en France avant la généralisation de la vaccination.
Célébrer « la vaccination comme l’action de santé la plus efficace » tient donc plus d’une propagande pour débiles mentaux que d’une argumentation tant soit peu rigoureuse : l’incompétence crasse – ou la malhonnêteté – du HCSP transparaît également de son évocation de « la » vaccination en lieu et place du pluriel (les vaccins) que devrait imposer la moindre notion de recherche clinique ou de développement pharmaceutique. Au fait, Pandemrix (retiré en raison d’une intolérable toxicité et qui coûte désormais bonbon au contribuable français pour indemniser en catimini les victimes de narcolepsie), c’était LA vaccination (auquel cas les sceptiques de LA vaccination ne seraient pas si « méconnaissants » que cela), ou bien un vaccin parmi d’autres – auquel cas c’est toute la rhétorique globalisante du HCSP qui s’écroule avec fracas : trop facile de promouvoir indistinctement tous les vaccins en célébrant LA vaccination, en reléguant dans l’oubli ceux dont on a fini par s’apercevoir qu’ils posaient des problèmes largement suffisants pour entretenir un minimum de doute cartésien quant aux bénéfices de LA vaccination.
L’idée que « la » vaccination serait même plus efficace que « les antibiotiques » (p. 1) appellerait aussi un minimum de justification dans un pays où à elles seules, les infections nosocomiales sont réputées causer entre 10 000 et 30 000 morts par an [12], pour ne point parler des autres décès par infection ou surinfection bactériennes : laquelle des vaccinations actuellement disponibles permet ainsi une économie annuelle de décès par dizaines de milliers ? Dans l’aveuglement de son zèle promotionnel, le HCSP n’a pas dû s’aviser que même l’OMS [13] s’alarme aujourd’hui du risque sanitaire vertigineux des résistances aux antibiotiques [14].
L’incompétence et la duplicité du HCSP ne se reconstituent pas seulement de cette comparaison incongrue entre vaccins et antibiotiques alors que, de notoriété publique (et comme une fois encore attesté par leur pitoyable recours aux chiffres américains), les autorités sanitaires françaises restent désespérément dans l’incapacité d’évaluer avec un minimum de précision la fréquence des maladies infectieuses et de leurs complications [15] : elles se reconnaissent également à l’occultation complète d’une donnée historique pourtant majeure, à savoir que la baisse de la morbi-mortalité infectieuse doit énormément au traitement antibiotique des complications (y compris celles inhérentes aux infections virales, comme la grippe). Ce fut particulièrement le cas pour la tuberculose [16], ou pour la rougeole, pour s’en tenir à ces seuls exemples ; c’est également cette ressource nouvelle de l’antibiothérapie qui permet de ridiculiser les nombreux médecins – au premier rang desquels l’excellent JM Le Guen, aujourd’hui ministre – qui, en 2009, surjouaient encore plus la pseudo-menace “pandémique” en dénonçant la faiblesse des mesures prises par Madame Bachelot contre la grippe H1N1, en référence au précédent antique et solennel de la grippe espagnole…
Il est impensable que les plus éminents experts français en matière de lutte anti-infectieuse s’autorisent à de telles occultations : ou ils n’en font pas exprès, et ils sont tragiquement nuls, ou ils le font en connaissance de cause, et ce sont des escrocs. Dans les deux cas, il faudrait les virer, au lieu que d’envoyer la représentation nationale (« lanceurs d’alerte » et pourfendeurs des lobbies inclus) applaudir à leurs supercheries [17] et les soutenir de toute l’autorité que leur confère leur mandat électif [18].
Risques des vaccins
Cependant, la moins contestable preuve de la dangerosité du HCSP tient à son traitement des questions de tolérance, auxquelles n’est pas consacré un seul mot de leur misérable « Avis ».
Ne craignant pas d’aller au-delà même des rêves les plus fous que pouvaient caresser ses Maîtres, le HCSP n’hésite pas à résumer la problématique du développement vaccinal en quatre mots télégraphiques – « fabriquer des vaccins efficaces » (p. 6) – assortis d’une répartition des tâches qui tient plus du retour du refoulé que d’une connaissance même élémentaire d’un technico-réglementaire pharmaceutique : « rôle de l’industrie » (p. 6). Du même coup, on entend la consigne claquer en écho : agences gouvernementales d’évaluation, couché ! pas bouger ! Dire que Gérard et son réseau de vierges omniscientes, soutenus par des associations d’une implacable lucidité et par des avocats « spécialisés » réputés « bêtes noires » (tendance albinos…) [19] de l’industrie, nous avaient promis qu’après Médiator, plus rien ne serait comme avant [20]…
Limiter à l’efficacité la problématique technico-réglementaire du développement vaccinal alors même que, comme illustré par le dossier Gardasil, elle est le plus souvent très difficilement appréhendable et qu’elle justifie le recours douteux à des « marqueurs de substitution » (taux d’anticorps, lésions réputées précancéreuses…) en lieu et place de critères d’efficacité non univoques (moindre fréquence de la maladie visée ou de ses complications chez les sujets vaccinés), c’est déjà se moquer du monde ou démasquer qu’on n’a rien compris à rien. Mais le pire reste à venir : dans la mesure où un vaccin s’adresse majoritairement à des gens en parfaite santé [21], chez lesquels la probabilité est infime d’une contamination par une forme grave de la maladie, le bénéfice à l’échelle individuelle est infime, voir négligeable [22]. Or, un vaccin se définissant – avant tout et comme tout médicament – par un rapport bénéfice/risque, admettre que le bénéfice individuel d’une vaccination soit infime implique nécessairement que le risque inhérent soit encore plus infime [23]. Mais qui croit sérieusement que l’évaluation fine d’un risque proportionné à un bénéfice infinitésimal soit compatible avec la mission plutôt rustique dévolue à « l’industrie » par le HCSP, qui consiste simplement à fabriquer-des-vaccins-efficaces-et-toc [24] ?
Revenons à mon raisonnement qui convulse les « journalistes-philosophes » trop centré(e)s sur leur petit nombril hypocondriaque pour entrer dans une quelconque abstraction, ou les parlementaires présidents de commission aussi incapables que leur collègue alors ministre de l’éducation de faire une règle de trois. Soit par exemple la diphtérie dont, de l’aveu même du CHSP, on ne sache pas qu’il s’agisse d’une pathologie très menaçante ici [25] : à l’échelle individuelle, le bénéfice escompté de la vaccination contre cette maladie est donc très proche de zéro, alors qu’obligatoire, elle concerne quand même quelque 800 000 personnes par an (sans parler des rappels). Étant donné que – comme je l’ai montré à propos de Gardasil – les autorités sanitaires semblent considérer qu’en dessous de 2% [26] de la population exposée, on entre dans la zone grise du risque iatrogène où il devient difficile de retrouver ses petits, on est donc, avec cette vaccination obligatoire, dans une prise de risque insaisissable, mais susceptible de concerner chaque année jusqu’à 16 000 personnes (2% de 800 000 personnes exposées au vaccin) – excusez du peu : c’est dire que depuis 1989, date après laquelle, dixit le HCSP, on n’a plus observé une seule diphtérie autochtone, la prise de risque liée à cette vaccination a concerné… 400 000 personnes [27] – abstraction faite de celle, additionnelle, relative aux rappels dont on sait qu’ils sont, en France, toujours bien plus fréquents qu’ailleurs [28]. Bilan net, pour résumer : 400 000 personnes exposées à un risque vaccinal non maîtrisé, pour se protéger d’une maladie objectivement disparue dans notre pays [29].
À côté de ces effets indésirables vaccinaux que l’on pourrait qualifier de « directs », force est de constater que le HCSP est également muet sur le risque « indirect » de bouleverser indûment l’écologie d’une maladie par le biais d’une vaccination inopportune. Faute d’avoir été sérieusement réfuté sur cette question pourtant majeure, je maintiens ainsi que, de bénigne et vaincue qu’elle était dans notre pays avant la vaccination, la rougeole est devenue – de l’aveu même des autorités – une maladie préoccupante et qu’il existe un faisceau d’indices clairs, précis, concordants [30] désignant la généralisation de la vaccination comme, de loin, le facteur le plus suspect à l’origine de ce problème infectieux entièrement neuf [31].
Enfin, en promouvant sans raison probante les vaccinations contre tout et n’importe quoi, le HCSP joue de façon irresponsable avec « la mosaïque de l’auto-immunité » [32] en multipliant de façon purement mécanique le risque auto-immun inhérent à chaque vaccination, que personne de sérieux ne saurait mettre en doute, qui peut être acceptable dans le contexte d’une immunisation contre une maladie grave et incurable, mais certainement pas comme résultante d’un cumul sans autre justification que l’inventivité cynique de lobbies plus sensibles à l’espoir d’un rapide retour sur investissement qu’aux contraintes scientifiques et éthiques du développement pharmaceutique. [33]

Propagande

Le lecteur qui a tout suivi (il doit y en avoir) s’interrogera sans doute sur le titre du présent chapitre : n’a-t-il pas déjà été amplement démontré que l’Avis du HCSP tenait plus d’une pauvre propagande que d’une analyse tant soit peu rigoureuse des risques infectieux propres à notre pays et des moyens pour les contrôler ? Par « Propagande » à cet endroit, je veux simplement évoquer la façon dont cet Avis est relayé dans l’opinion publique – notamment par le biais des médias : la propagande de la propagande, quoi… De nouveau sans esprit d’exhaustivité, on procèdera encore par échantillonnage.
Éthique et crédibilité de l’information diffusée
Sans nous attarder sur l’inénarrable Anne Jeanblanc qui, avec l’esprit de vérification critique caractérisant ses… articles (pardon : j’allais écrire un gros mot) du Point, reprend des incidences de cirrhose et de cancer du foie (15/09/14) d’autant plus saugrenues que, comme on l’a rappelé plus haut, même l’Institut de Veille Sanitaire admet ne pas les connaître, arrêtons-nous quelques instants sur un article contemporain du Figaro (15/09/14) – juste pour rigoler…
Cet excellent journal (qui, chaque matin, promeut dans les chaumières françaises « la liberté de blâmer » – que c’est beau, snif !) ne trouve rien de mieux, pour relayer la propagande du HCSP, que Daniel Floret (président en exercice du CTV) et Robert Cohen (coordonnateur, avec la Suisse Claire-Anne Siegrist, du site Infovac-France). S’il s’était agi de désamorcer in extremis les excès promotionnels du HCSP, on aurait pu trouver démineurs plus convaincants…
On remarquera tout d’abord que l’intervention dans la presse de ces deux-là s’inscrit, une fois encore, en flagrante contradiction avec l’article L.4113-13 du Code de la santé publique visant la déclaration préalable de ses conflits d’intérêts pour tout professionnel de santé s’exprimant publiquement. À toutes fins utiles, rappelons que Bapt, Bertrand, Debré, Sainte Irène et quelques autres nous avaient promis en chœur que désormais, on aurait droit à une parfaite transparence à cet égard, les rodomontades de chacun sur ce serpent de mer – par rapport auquel ils n’avaient aucun mérite d’originalité – permettant à tous de se valoriser par des congratulations circulaires et des canonisations réciproques [34].
• Sachant que le travail de vidangeur, même à temps partiel, a quelque chose de déprimant, je remercie vivement mon confrère et ami, le bon Docteurdu16, qui s’est chargé d’aller curer le purin chez le premier des deux (sans même que je lui demande, en plus !) : le lecteur intéressé trouvera donc chez lui divers éléments sur l’exigence de transparence telle que cultivée par Floret.
• Quant à Robert Cohen, on trouve sur le site d’Infovac (mais pas dans Le Figaro, comme l’exige pourtant la loi [35]…) une déclaration d’intérêts qui apparaît assez anodine par rapport à celle que l’on pouvait trouver dans le rapport de l’AFSSAPS daté de 2008 [36] – année où, en direct à la télé, je lui avais reproché de les avoir tus dans une émission où il avait prétendu se faire le porte-parole des « scientifiques » : littéralement hors de lui et à ce titre incapable de reconnaître le jeu d’alliances qui s’était instantanément opéré à la suite de ma révélation – Cohen n’avait pas craint, hors micro, de menacer de poursuites judiciaires le journaliste soupçonné de lui avoir tendu « un guet-apens » (sic) alors même que ce dernier, indigné par l’incorrection de mon intervention, avait pourtant lourdement pris parti pour l’intervenant en délicatesse avec l’article L.4113-13 [37].
Ainsi remise en perspective l’éthique des intervenants sur lesquels le HCSP peut se reposer pour diffuser sa prose inepte, examinons brièvement la question de leur crédibilité scientifique.
▪ Président du CTV depuis octobre 2007, Floret est, au premier chef, responsable du calendrier vaccinal en son état actuel : on aurait donc pu trouver un intervenant plus crédible pour en dénoncer l’illisibilité – pour ne rien dire de son inanité scientifique. Dans le présent article, je mets publiquement le CTV au défi de fournir les procès-verbaux de ses délibérations, incluant l’inventaire des preuves susceptibles de fonder ses recommandations : transparence – une des promesses de l’après-Médiator – oblige…
▪ J’ai déjà eu l’occasion – en documentant précisément ce jugement – de qualifier de « torche-cul » le document diffusé par Infovac (où Cohen joue le rôle de coordonnateur) en réaction à la réunion organisée en juin 2014 par quelques opposants au vaccin Gardasil [38]. Toujours au sujet du même, je ne résiste pas au plaisir de reproduire le propos de P. Bégué, prédécesseur de Floret, dans sa déposition innommable où, sous serment, il m’accusait carrément d’avoir « usurpé » le titre de professeur [39] : « De plus, [Marc Girard] a débattu dans les médias face à un pauvre vaccinologue ne faisant pas le poids (…) » [40]. Or, je n’ai aucun souvenir d’avoir débattu avec quelque autre vaccinologue que Cohen – qui appréciera certainement le compliment de son collègue à Infovac [41] : dans son parti-pris de médisance anonymisée, notre courageux Hacadémicien (prononcer le « h » aspiré) vaccinologue a juste omis de nous dire si Cohen avait fait « des études » – et combien de temps… [42].
Une étrange coïncidence en forme « d’action d’environnement »
En jargon commercial, une « action d’environnement » (qui n’a rien à voir avec l’écologie…) consiste à déléguer la responsabilité d’un propos ou d’une démarche objectivement partisans à des tiers n’ayant aucun lien explicite avec le groupe qui en tirera ensuite profit : ainsi de ce psychiatre exagérément médiatique déclarant à qui voulait bien l’entendre qu’il fallait être « inconscient » pour refuser de se faire vacciner contre la terrible pandémie porcine – et d’autant plus crédible sur le sujet qu’il se trouve professionnellement supposé spécialiste de cet « inconscient » si mal avisé… Plus sérieusement et de façon bien plus alarmante, l’exemple-type de l’action d’environnement – parfaitement réussie quoique particulièrement grossière pour n’importe quel œil exercé – fut cette « réflexion pluridisciplinaire approfondie » organisée par l’Académie de médecine (dont on connaît la sourcilleuse indépendance relativement aux fabricants) dans la Grand’Chambre de la Cour de cassation, le 23/11/00 (c’est-à-dire à un moment où l’on attendait les premiers arrêts civils sur la vaccination contre l’hépatite B, dont on savait que quels qu’ils fussent, ils aboutiraient devant la Cour de cassation ensuite) et qui a permis, via une communication indigente [43] d’une trentaine de lignes [44], de fixer durablement la position de la cour suprême contre laquelle se heurtent encore impitoyablement les victimes, à savoir : que même dans les cas où la causalité vaccinale était flagrante, les hauts magistrats risquaient de déclencher un effroyable drame de santé publique s’ils faisaient droit à la demande des victimes. À en juger sur la suite, ils ont reçu le message 5/5…
En la présente espèce et comme fréquemment en pareille matière, c’est aux journalistes qu’a été dévolue la mission de faire coïncider au bon moment la médiatisation de deux recommandations pourtant distinctes du HSCP : celle concernant les obligations vaccinales, et celle concernant la nécessaire campagne d’immunisation contre le HPV. Dans la mesure où, comme il est facile de le vérifier, la première des recommandations date de mars 2014 et l’autre de juillet 2014, on se demande pourquoi il a fallu attendre septembre pour en entendre parler et, plus encore, comment la médiatisation de ces deux recommandations a pu finir par coïncider dans le temps.
Le souvenir de la campagne scolaire de vaccination contre l’hépatite B – avec ses déboires organisationnels notamment liés au schéma de rappel – aide à comprendre ce mystère. Même si cette rhétorique promotionnelle n’est pas bien fine – à l’image de ceux qui l’ont concoctée –, il est clair que l’avis du HCSP sur les obligations vaccinales en général sert de substrat à la recommandation (l’obligation ?) concernant le HPV en particulier. Or, à partir du moment où l’on prétend programmer une immunisation dans un cadre scolaire, il va de soi que celle-ci doit être compatible avec le calendrier scolaire : on ne va pas faire revenir de vacances nos chères têtes blondes pour compléter le schéma d’injections ! Diffuser ces recommandations ignobles à la date de leur rédaction – début juillet – c’était forcément imposer un délai d’au moins trois mois (les médecins et infirmières scolaires n’étant pas supposés s’organiser dès la rentrée de septembre…) avant leur mise en place effective : avec le risque évident de voir une vigoureuse contestation se constituer dans l’entre-temps. Mieux valait jouer l’effet de surprise, et tout reporter à la mi-septembre – avec l’espoir que, tout à l’excitation de la rentrée, les enseignants [45] comme les associations de parents [46] applaudiraient des deux mains à cette nouvelle innovation pédagogique, créant in situ une force d’aspiration de nature à contrecarrer une opposition qui n’aurait pas vraiment eu le temps de se constituer.
Une complète dénaturation des enjeux
L’Avis du HCSP relatif à la politique vaccinale a été médiatisé comme une interrogation autocritique sur l’exception française concernant les obligations vaccinales : comme attesté par Le Figaro du 15/09/14 (« Faut-il mettre un terme à la vaccination obligatoire ? »), l’écho de cet avis dans la presse a plutôt tendu à crédibiliser que les autorités seraient sur le point d’y mettre fin.
Ce serait pourtant faire beaucoup d’honneur à nos grands experts vaccinalistes que de les imaginer portés sur la moindre autocritique. En réalité, et comme je l’avais annoncé depuis maintenant longtemps, c’est exactement l’inverse qui est en jeu : un renforcement des obligations vaccinales, incluant les plus téméraires.
Il suffit de se reporter au chapeau de l’Avis du 06/03/14 tel que disponible sur le site de l’HCSP pour apercevoir les vrais enjeux.
▪ Certes, le HCSP commence par poser sous forme d’alternative la question concernant « le maintien ou non de l’obligation vaccinale », mais c’est pour introduire immédiatement qu’elle doit faire l’objet d’un « débat que les autorités doivent organiser ». Le HCSP affecte simplement d’oublier qu’on n’est plus au jour zéro dudit débat, et qu’on a déjà divers éléments plus qu’inquiétants pour comprendre la façon dont il est articulé, sous le contrôle critique de parlementaires aussi crédibles que Gérard Bapt et après audition des « experts » promus par des « associations » aussi clairvoyantes que E3M, qui ne cache pas son objectif de travailler à faciliter les vaccinations tous azimuts (sous cette seule réserve qu’ils soient débarrassés de leur aluminium…) [47].
▪ De toute façon et comme attendu chez des goulus primaires mal défendus contre leur retour du refoulé, les trois autres considérants du HCSP sont – comme par hasard – tous formatés sous l’hypothèse que le principe de l’obligation soit « maintenu » : on chercherait en vain la moindre anticipation relative à l’autre terme de l’alternative – que l’obligation soit levée… Le HSCP prendrait les gens pour des imbéciles qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
En se reportant maintenant au texte complet de l’avis, on constatera que le positionnement constant du HCSP est bel et bien celui d’un élargissement des obligations (avec, notamment, diverses réflexions sur les conséquences d’un tel élargissement en termes d’indemnisation) : à aucun moment, le second terme de l’alternative (levée des obligations vaccinales) ne donne prétexte au moindre développement consistant.
Bien pis : « dans l’hypothèse du maintien d’une obligation vaccinale » (évoquée à cet endroit juste comme ça, histoire de causer…), on trouve enfin présentée l’arme de destruction fatale – à savoir les « critères d’inscription » d’une vaccination sur la liste obligatoire lorsqu’une telle obligation aurait « été instaurée dans un contexte épidémique » (p. 5). Que le lecteur fasse l’effort d’imaginer l’usage qui aurait été fait de cette disposition en 2009, lorsque toutes les voix officielles – à commencer par celle de la ministre – braillaient en chœur pour paniquer les citoyens, que les gamines avec la goutte au nez se voyaient transportées sirènes hurlantes par le SAMU sous escorte de motards, et que le gouvernement n’hésitait pas à réquisitionner les professionnels de santé pour aider à la liquidation des stocks de vaccin une fois la baudruche H1N1 ridiculement dégonflée. Que le lecteur imagine ce qui se serait passé quelques années plus tôt, dans le contexte cette fois de la grippe « aviaire », quand les gendarmes se voyaient envoyés par hélicoptère pour surveiller qu’aucun citoyen n’avait l’audace d’approcher les plans d’eau !
Holà, me direz-vous, vous prétendez ignorer que dans la sagesse de sa modération – exclusivement inspirée par un pur souci du Bien Public – le HCSP a expressément prévu qu’une obligation ainsi instaurée dans un contexte épidémique serait « limitée dans le temps » (p. 5). Eh bien, parlons-en, des limitations dans le temps invoquées par l’administration française quand il s’agit de passer en force sans aucune justification sérieuse. Qui se rappelle que lorsque l’AFSSAPS a organisé la scandaleuse indisponibilité des vaccins obligatoires, c’était sous le couvert d’une « suspension temporaire » ? Il y avait pourtant un autre « retour du refoulé » dans le pléonasme auquel s’autorisait l’AFSSAPS à cette occasion : par définition, en effet, une « suspension » ne peut dépasser la durée d’un an [48]… Depuis lors, on a pu mesurer la conception très élastique des autorités relativement à la notion de « temporaire ».
La même observation vaut pour le caractère prétendument « temporaire » des alertes épidémiques : qui ne voit que, malgré l’enquête parfaitement conclusive menée au Royaume-Uni [49] pour reconstituer les manipulations qui ont permis d’accréditer l’existence d’une « pandémie » en 2009, malgré le dégonflage aussi express que radical de la « menace » H1N1, les autorités sanitaires n’en ont pas renoncé pour autant à relancer la machine de la dramatisation à chaque saison grippale depuis [50] ?
Il est où, le véritable enjeu de tout ce baratin ? Exactement comme avec la suspension de l’obligation vaccinale concernant un vaccin à deux balles contre la tuberculose, les pieuses considérations du HCSP sur les perspectives – purement théoriques – d’une abolition des obligations existantes visent à exonérer l’administration sanitaire de toute crispation indue et sur l’obligation, et sur les vaccins inutiles – et justifient, a contrario, la promotion officielle de nouveaux vaccins pourtant guère plus utiles : si les experts du HCSP ont pu avoir le courage intellectuel d’envisager – soyons fous – que la France puisse se passer d’une obligation vaccinale séculaire qui n’a jamais été fondée sur rien de sérieux, qui oserait l’accuser de quoi quand, dans la logique de cette même rigueur intellectuelle (saluée avec enthousiasme par les anti-vaccinalistes les plus primaires, enfin ravis de se voir reconnus dans la légitimité de leurs critiques ancestrales), il en arrive à l’implacable conclusion que tout bien considéré, there is no alternative que l’élargissement desdites obligations ? Grosse récompense à qui parvient à faire enregistrer un vaccin contre la jobardise, et à introduire le principe de son obligation – avec double rappel chez les antis…
L’anecdote qui suit en dit plus qu’une longue démonstration. Au mois de mai 2013 (je dis bien : 2013), je reçus d’une association regroupant les principaux assureurs français une invitation pour participer à une table ronde organisée, dans le cadre de son Assemblée Générale, « sur le sujet de la pandémie grippale ». L’objectif de ce groupement d’assureurs était de « sensibiliser ses membres aux risques attachés à la pandémie » (c’est moi qui souligne). En rigolant sous cape (car j’avais parfaitement deviné la méprise – fort fréquente – qui les avait conduits à me contacter), je m’empressais de transmettre mon accord, avant de recevoir quelque temps plus tard, l’email à peine embarrassé annulant ma participation au motif alambiqué que « le client [avait] souhaité privilégier la présence autour de la table de personnes avec lesquelles il avait déjà travaillé » : comprenons qu’une fois de plus, les organisateurs m’avaient confondu avec mon homonyme, vaccinaliste acharné et ancien employé de Sanofi-Pasteur [51]. Décryptage :
▪ personne n’ayant souvenir que la grippe ait été particulièrement meurtrière en 2013 (encore moins qu’elle s’annonçait comme telle dès le mois de mai), il faut comprendre que non contents d’avoir grossièrement falsifié la terminologie en 2009, les responsables s’appliquent désormais à qualifier de « pandémie » à peu près tout et n’importe quoi : ce qui n’est pas très rassurant eu égard au fait que le HCSP affiche, dans le même temps, pouvoir se contenter d’une simple « épidémie » (le degré en dessous de la pandémie) pour déclencher de nouvelles obligations vaccinales – « temporairement », cela va de soi…
▪ alors que l’on pourrait penser que les assureurs devraient être les premiers à s’alarmer de l’élargissement des conditions d’indemnisation telles que présentées par le HCSP comme une garantie à l’endroit des citoyens justement inquiets d’un alourdissement des obligations vaccinales, on voit qu’ils tiennent tout particulièrement à « travailler », si possible exclusivement, avec des vaccinophiles notoires certainement pas portés à modérer l’alarmisme promotionnel des autorités et des fabricants : exprimé autrement, ça veut dire que, pourtant payeurs potentiels, les assureurs n’ont rien à foutre d’un élargissement des conditions d’indemnisation [52] – ce qui en dit long sur la garantie que de tels projets d’indemnisation peuvent offrir au citoyen lambda [53].

Conclusion provisoire

La gravité des menaces que cet avis du HCSP fait peser sur la sécurité de nos concitoyens, et la nécessité de s’organiser urgemment pour y résister, me conduit à interrompre mon analyse à cet endroit afin de pouvoir, sans tarder davantage [54], la mettre à la disposition du public. Dans une seconde partie à laquelle je vais continuer de travailler de toutes mes forces, je m’attacherai à mettre au jour les déterminants criminels [55] qui sous-tendent cet avis.

Mathématicien de formation, le Dr Marc Girard est devenu médecin tout en menant des recherches sur la modélisation mathématique en biologie. Après un bref passage comme salarié d’une grande firme pharmaceutique, il a développé, en France, la première activité libérale de conseil en pharmacovigilance et en pharmaco-épidémiologie, tout en pratiquant comme psychothérapeute d’inspiration freudienne. A côté de ses travaux consacrés à la médecine et au médicament, il a publié les livres « Alertes grippales » (Éditions Dangles), « Médicaments dangereux : à qui la faute ? » (Éditions Dangles), et « La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne »

[1] Dans les victimes de ce dernier « piège à cons », j’inclus la sous-population « réactive » des anti-vaccinalistes qui, loin d’apercevoir la vraie nature du problème posé, s’est lancée dans un combat donquichottesque contre les « adjuvants », ouvrant de la sorte aux fabricants, rapidement ridiculisés par l’effondrement d’une prétendue menace « pandémique », des boulevards pour dissimuler les preuves accablantes de leur malhonnêteté derrière des arguties byzantines sur l’indubitable insuffisance des preuves concernant les adjuvants…
[2] Labbé C. et coll. L’habile stratégie d’un labo. Sciences et Avenir 1997, Jan 27.
[3] A. Bertrand, D. Torny. Libertés individuelles et santé collective. Une étude sociologique de l’obligation vaccinale. Rapport final, CERMES, nov. 2004, p. 55.
[4] Je sors de la boulangerie de mon bled où j’ai entendu une jeune quinqua BC BG et manifestement pas analphabète se plaindre amèrement qu’il n’y avait pas moyen de connaître les horaires d’ouverture de la fromagerie juste à côté. N’en croyant pas mes oreilles, je me suis empressé de vérifier juste en sortant : écrits en grand, les horaires étaient bien affichés à l’entrée, sur un tableau noir d’environ 80×50 cm (quand j’emmenais mes enfants au zoo, j’étais aussi effaré d’entendre de jeunes parents nommer doctement les animaux contemplés par leur progéniture, quand il suffisait de lire les panneaux posés sur les cages, et eux aussi écrits en grand, pour constater qu’ils se trompaient complètement). On imagine aisément les ravages exercés par Internet, avec son immensité d’informations plus ou moins validées à la portée du premier venu, dans les conditions d’une telle dégénérescence cognitive marquée notamment par une incapacité de plus en plus effroyable des gens à opérer des vérifications même élémentaires (les horaires d’ouverture…). Pour en venir à un exemple plus directement en lien avec le thème du présent article, les jours de sa rédaction ont été marqués par un communiqué, relayé avec enthousiasme des centaines de milliers de fois, du dénommé Henri Joyeux – coqueluche des antis de tout poil – qui, après s’être présenté comme « professeur », « chirurgien » et « cancérologue », pourfend la vaccination Gardasil au motif que la protection offerte par ce vaccin contre le cancer du col de l’utérus serait – je cite – « à peine de 70% » : si notre éminent « professeur » s’était donné la peine de vérifier, il aurait pu constater que : i) aucune « protection » anti-cancéreuse n’a jamais été démontrée avec ce vaccin ; ii) le pourcentage de 70% pour les marqueurs intermédiaires (lésions CIN 2/3) d’une possible protection anticancéreuse est très au-dessus de ceux, déjà excessifs, admis par les autorités sanitaires pourtant fort complaisantes à l’égard de MSD. Il est certain que tant qu’ils auront des opposants aussi sourcilleux dans l’inventaire des faits, les fabricants n’auront guère besoin de complices et qu’ils pourront se passer d’avocats… Ma consternation à cet égard est encore renforcée par le commentaire d’un site antivaccinaliste qui m’est envoyé après mise en ligne du présent article : constatant que le pourcentage de référence aurait dû être de 16,9% (ce qui n’est d’ailleurs pas vrai, sauf si l’on confond lésions CIN et cancer…), l’auteur qualifie de “petite faute” la surestimation pourtant grossière (70%) de Joyeux. Si, passer indifféremment de 16,9% à 70% (ou l’inverse…) se résume à une “petite faute”, qu’est-ce qu’on pourra reprocher aux fabricants ?…
[5] Le fait que certaines des infections visées par ces vaccins obligatoires ne soient pas transmis par les sujets contaminés (c’est le cas du tétanos) attestant que les gouvernements sont à ce point soucieux du bien des gens qu’ils ne craignent pas de le leur imposer par voie d’obligation…
[6] Dans son dernier avis sur la vaccination anti-HPV, le HCSP rétrograde les objections contre cette vaccination à de simples « croyances » : tandis que soutenir – bien entendu sans la moindre preuve – que LA vaccination a fait mieux pour la santé publique que les antibiotiques, c’est de la Science…
[7] L’équité oblige à reconnaître que, réciproquement, on trouve dans la mouvance anti-vaccinaliste des gens qui nonobstant un niveau scolaire pas forcement mirobolant, n’ont aucun scrupule à disserter sur tout et n’importe quoi (les OGM, les ondes, le nucléaire, les adjuvants, les maladies auto-immunes, l’allopathie, etc.) en réduisant à « des gens qui ne savent rien » les universitaires ou académiciens auxquels ils prétendent tenir tête pied à pied, comme dirait Achille Talon…
[8] Hormis les « experts » du HCSP, tout le monde ou presque sait que dans certaines populations des USA, les chiffres concernant l’état de santé des gens sont plus proches du Tiers-Monde que des pays développés…
[9] Antona D., Lévy-Bruhl D. [Epidemiology of hepatitis B in France at the end of the 20(th) century]. Médecine et Maladies Infectieuses. 2003 ; 33(Suppl A):34-41
[10] Alors que je ne suis moi-même pas clinicien, j’ai fait voici quelque temps et par téléphone le diagnostic d’une rougeole qui avait totalement échappé au médecin traitant – lequel, pour le reste, ne doit cesser de remontrer à ses patients les risques de cette atroce maladie et les bénéfices incommensurables d’une vaccination… C’est un paramètre dont il faut tenir compte avec la médiatisation excessivement dramatisée de cette pathologie bien plus grave qu’est la méningite : nul n’ignore que cette infection peut effectivement prendre des formes fulminantes mais, tirées là encore de l’expérience, j’ai de bonnes raisons pour penser qu’un certain pourcentage de ces méningites complaisamment présentées par les médias comme foudroyantes doivent l’essentiel de leur issue fatale à l’incapacité où sont désormais nombre de médecins de poser le bon diagnostic quand il est encore temps de traiter.
[11] McKeown Th. The role of medicine. Princeton UP, 1979 : p. 105-6. Les chiffres donnés à cet endroit concernent seulement l’Angleterre et le Pays de Galles.
[12] Le Point, 22/11/13. Comme avec toutes les statistiques sanitaires dans notre pays, les chiffres précis font malheureusement défaut : mais toute personne ayant tant soit peu l’habitude de l’hôpital – ou du litige médico-légal – sait qu’ils ne peuvent être que considérables. Voici plus de 20 ans, j’ai acheté la maison d’un confrère qui avait l’une des plus importantes clientèles du coin. Lorsque, après avoir utilisé son cabinet adjacent comme bureau secondaire pour mon travail de consulting, je me suis décidé à débuter une activité de psychothérapeute, je me suis d’abord dit que les lieux allaient retrouver leur destination première – recevoir des patients – avant de m’apercevoir avec consternation que les WC de la salle d’attente que je n’avais évidemment pas eu l’occasion d’utiliser comme telle jusqu’alors, étaient tout simplement dépourvus… de lavabo pour se laver les mains : on imagine sans peine le problème posé lorsque la salle d’attente était pleine de gens venant consulter pour une « grippe intestinale »… C’est à ce genre d’anecdote que l’on reconstitue la formation et la conscientisation du médecin moyen relativement aux bases pourtant élémentaires de l’hygiène.
[13] Et pas seulement elle : cf. Lancet, Sept 20, 2014 : 1083-4 ou JAMA Intern Med 10.1001/jamainternmed.2014.3289 (l’accélération des publications alarmistes portant sur les résistances antibiotiques confirmant le décalage ahurissant du HCSP avec les véritables problèmes sanitaires du moment).
[14] Le Monde, 01/05/14.
[15] Girard M. Alertes grippales. Dangles, 2009 : pp. 203-6. On se rappelle également qu’à partir de 2009, leurs inimaginables incohérences dans l’estimation du nombre de cas de grippe ont puissamment contribué au comique de répétition de mes Perles.
[16] McKeown, op. cit., pp. 92-4.
[17] Cf. note 15 du rapport.
[18] Mais il est vrai que si les Parlementaires inclinaient naturellement à ne pas soutenir les nuls, cela se saurait…
[19] Relativement à la législation et la réglementation pharmaceutique, ils sont généralement aussi « spécialisés » que les juges du Pôle – c’est vous dire… Pour ne point parler de leur ignorance abyssale du Code de procédure civile, qui les conduit à prendre les journalistes à témoin de leur indignation dès que leur adversaire prétend exercer son droit pourtant fondamental à se défendre…
[20] Au titre des précédents qui en disent long sur la compétence technico-réglementaire du HCSP, rappelons qu’en avril 1998, il n’a pas fallu plus d’un mois à la section des maladies transmissibles du Conseil Supérieur d’Hygiène Public de France (auquel s’est substitué, depuis 2004, le HCSP) pour bouleverser de fond en comble, et sur ordre du Secrétaire d’État à la santé, le schéma de rappel jusqu’alors imposé par les autorités pour les vaccins contre l’hépatite B : un petit mois pour, en l’absence de toute étude clinique ou épidémiologique, fixer au jugé l’évolution d’une efficacité vaccinale au cours des années et même des décennies, fallait le faire. Ils l’ont fait – et personne n’a rien dit. Il en résulte que quand le HCSP prétend s’appuyer sur « des études » pour soutenir que tel ou tel « vaccin induit une immunité de groupe » (Avis du 10/07/14), on a le droit de ricaner quant à la crédibilité épidémiologique du propos.
[21] Il existe quelques pathologies graves (déficits immunitaires) où l’intérêt d’une vaccination peut se discuter : mais s’il s’agissait d’une niche commerciale susceptible d’intéresser l’industrie pharmaceutique, cela se saurait…
[22] C’est bien la raison pour laquelle, au moins rétrospectivement, les autorités aiment à s’abriter derrière le mythe du « bénéfice collectif ». Mais outre que le drame actuel de la rougeole atteste le manque de crédibilité des autorités sanitaires quand elles prétendent se porter garantes d’un « bénéfice collectif », je n’ai encore jamais vu (surtout à l’époque actuelle, tellement portée sur le désintéressement et la promotion du collectif au détriment du « développement personnel »…) quelqu’un se faire vacciner sur un argumentaire du type : vous n’avez aucun bénéfice tangible à en escompter pour vous-même, c’est juste pour votre Prochain. Les braves gens judicieusement affolés qui ont fait la queue devant les pharmacies en 1994 seraient peut-être restés chez eux si on leur avait dit d’emblée ce que leur ressortent aujourd’hui les « experts » de l’administration devant les tribunaux : « en fait et pour être plus précis, vos enfants n’avaient strictement rien à y gagner, c’était juste pour protéger la sous-population des adultes qui s’obstinent dans des comportements à risque »…
[23] Même l’improbable Bon Samaritain qui accepterait de recevoir un vaccin par amour de son prochain au nom du « bénéfice collectif » ne serait certainement pas prêt à accepter un risque individuel tangible pour un bénéfice personnel infinitésimal.
[24] Programme industriel dont on a vite vu les limites avec Pandemrix, à ceci près qu’abstraction faite d’une tolérance qui s’est révélée catastrophique, on n’avait même pas la moindre preuve sérieuse d’efficacité – comme d’ailleurs dûment précisé dans l’avis public de l’Agence européenne, en contradiction flagrante avec les allégations contraires, mais mensongères, du ministre de la santé de l’époque.
[25] Nonobstant la prévision catastrophiste, mais non étayée, de nos « experts » qu’elle reviendrait au galop si l’on cessait de vacciner.
[26] D’expérience, le seuil est encore plus souvent de 10%
[27] Soit 16 000 personnes par an sur 25 ans : je précise ça juste pour que les « philosophes » de la Toile ne soient pas conduit(e)s à une aporie.
[28] Il suffit d’aller vérifier dans un ouvrage international de référence, type Martindale.
[29] Sachant de plus que, n’en déplaise aux deux éminents infectiologues qui ont cru bon, naguère, de me contredire sur ce point lors d’une émission télé, la diphtérie n’est plus cette maladie qui terrorisait les gens au 19e siècle : hormis quelques cas catastrophiques comme il peut en exister avec toutes les maladies, une diphtérie, même déclarée, est loin d’être une pathologie incurable. De telle sorte que relativement à cette maladie déjà exceptionnelle (aucun cas autochtone sur 25 ans), les formes qui ne répondent pas à la thérapeutique sont une minorité. C’est un vieux truc du marketing pharmaceutique, manifestement très inspirant pour le HCSP et ses affidés, que d’imposer des traitements de masse sous la menace de complications exceptionnelles, tout en balayant les objections concernant les risques de ces traitements au motif qu’ils seraient « exceptionnels » : on attend des éminents épidémiologistes du HCSP qu’ils nous donnent des éléments précis permettant de comparer la probabilité d’une complication exceptionnelle avec telle ou telle maladie et la probabilité d’une complication – forcément « exceptionnelle » – consécutive à la prévention de ladite maladie. On peut penser que ce n’est pas demain la veille, au vu de leurs difficultés majeures et récurrentes à quantifier des événements aussi peu « exceptionnels » que les cas de grippe dans notre pays…
[30] Nouvel âge de survenue, chronologie de ce changement épidémiologique, physiopathologie évidente…
[31] Faute d’être encore capable de faire dans « l’innovation » thérapeutique – par exemple en antibiothérapie – l’industrie pharmaceutique est devenue imbattable en innovation iatrogénique…
[32] Shoenfeld Y, Aharon-Maor A, Sherer Y. Vaccination as an additional player in the mosaic of autoimmunity. Clinical and Experimental Rheumatology. 2000 ;18:181-4.
[33] Les chiens de garde de la presse ont beau colporter sans preuves que l’épidémie actuelle de pathologies auto-immunes ne serait qu’un artéfact, chacun peut en juger par lui-même et inscrire la dénégation de cette évidence au chapitre de la pseudo-expertise quand elle est utilisée pour priver les citoyens de leur pouvoir de constat : les exemples pourraient être multipliés, et débordent largement des seules questions sanitaires – n’est-ce pas Monsieur Allègre ?…
[34] « Je suis impressionnée par l’ampleur des réformes. Il y a une vraie rupture dans ce qu’annonce Xavier Bertrand », disait Irène Frachon en célébrant notamment « le traitement des conflits d’intérêts sur les experts » (AFP, 23/06/11) et après avoir confessé qu’elle avait « fait immédiatement confiance » à ce ministre (Sud-Ouest, 13/05/12) ; lequel le lui rendait bien puisque, s’il faut en croire l’Express (25/01/11), il l’avait instantanément invitée rue de Grenelle et donné son numéro de portable – dans le temps où, dixit l’excellente Irène, le bon Gérard « devenait un copain ». Quant à Aquilino Morelle (qui s’est peu après illustré dans le « traitement » de ses propres conflits d’intérêts), il concluait son rapport IGAS sur Médiator en remerciant chaleureusement la même Irène Frachon, ainsi que le même Gérard – que n’aurait jamais traversé l’idée de créer au Parlement un discret club BC BG financé par un leader du secteur vaccinal… Rien que du beau monde et de l’entre soi, mais sous les projecteurs des médias quasi unanimement complaisants.
[35] Pour être précis – et d’expérience –, la publication des liens d’intérêts d’un interviewé dépend de ce dernier comme du média qui le publie : il arrive que le premier ait témoigné d’une transparence parfaite, quoique ensuite ignorée par les journalistes qui l’ont interrogé. En l’espèce, cependant, c’est peu dire que les deux intéressés n’ont jamais fait preuve d’un zèle ardent dans la transparence, et les éléments de fait rappelés ici en témoignent.
[36] Il existe un certain flou quant à l’ancienneté des liens d’intérêts qui sont supposés rester significatifs même s’ils ne sont plus actifs. C’est un problème important, mais sur lequel nos Chevaliers blancs de l’alerte Médiator n’ont jamais sérieusement planché, à ma connaissance : ç’aurait pu être un joli thème de réflexion pour le Club Hippocrate…
[37] Sur cet exemple dont j’ai été témoin direct, on reconnaît cette tendance des Modernes à ne voir dans la loi qu’un outil pour défendre leurs intérêts, fussent-ils coupables, et en aucun cas un ensemble d’obligations qui s’imposeraient à tous – incluant certes des droits, mais aussi – et préalablement le plus souvent – des devoirs. Une tendance connexe consiste, au contraire, à saquer ceux qui se plient à la loi ou à la réglementation, comme lorsque, sans aucun motif valide, les députés (ceux qui font les lois…) ont honteusement exclu du Parlement la lobbyiste de Servier, qui avait pourtant été l’une des rares à satisfaire ses obligations déclaratives en cette matière. Les exemples pourraient être multipliés…
[38] Laquelle réunion n’avait pas non plus brillé par sa rigueur et sa clarté, il faut le reconnaître…
[39] Incapable de comprendre que l’on puisse avoir dans la vie d’autres idéaux que les hochets honorifiques auxquels elle semble, elle, avoir sacrifié, notre balance académicienne serait bien surprise d’apprendre que dès mes cliniques passées, je n’ai remis qu’une seule fois les pieds dans mon CHU – qui n’était pourtant pas le plus mauvais de la place –, pour aller soutenir ma thèse le plus rapidement possible (sans pot, ni raout) : ce n’est pas à proprement parler le type de stratégie qu’il convient d’adopter quand on vise le prestige du « Professorat »…
[40] Assemblée Nationale, Rapport d’information n° 2698, juillet 2010, p. 274.
[41] À la décharge de Cohen, je peux dire – et pourrais démontrer sans problème – que les articles ou communications de Bégué dont j’ai eu connaissance ne se distinguaient pas non plus par leur épaisseur scientifique : un grand esprit s’interdit, généralement, de cosigner avec des commerciaux de l’industrie pharmaceutique des numéros spéciaux de revues à finalité clairement promotionnelle…
[42] C’est d’ailleurs un topos, chez mes collègues de l’industrie pharmaceutique, qu’on ne m’aurait jamais envoyé que des minables pour débattre avec moi à la télé : sous-entendu, l’impact médiatique de ce mec tient simplement à ce qu’on ne lui a jamais opposé quiconque de sérieux. C’est bien possible, mais si je fais une liste rapide des principaux interlocuteurs que j’ai rencontrés à la télé, je trouve pour l’essentiel des « experts » extrêmement chouchoutés tant par les fabricants que par l’administration sanitaire (c’est kif-kif) : il faut probablement en déduire que les « experts » qui font la pluie et le beau temps en matière de pharmacie et de santé publique sont des minables, ce qui n’est effectivement pas très éloigné de ce que je pense. J’ai juste le mauvais goût d’ajouter que la « révolution Médiator » n’y a rien changé, bien au contraire.
[43] Prononcée, pour parler comme Bégué, par un « pauvre académicien » vaccinophile – sans aucune compétence d’espèce puisque se présentant lui-même comme spécialiste… d’histologie-embryologie. On ne sache pas que l’instruction pénale en cours depuis plus de 15 ans maintenant ait jamais eu la curiosité d’aller vérifier QUI lui avait écrit son discours pour l’occasion…
[44] Presse Med 2002 ; 31 : 945-52.
[45] Comme par hasard, le numéro de rentrée (n° 292) de Valeurs mutualistes, le magazine des adhérents MGEN, reprend quasiment mot à mot l’argumentation du HCSP, avec une couverture bardée de seringues et titrée de façon peu cartésienne « Vaccination : l’arme de prévention massive ». À quoi on pourrait donc répondre : « Éducation nationale : l’arme de promotion abusive ». J’ai déjà eu l’occasion d’interpeller le président de la MGEN sur les initiatives plus que douteuses de son organisation en matière de santé publique. Rappelons aussi, preuves en mains, que l’on peut compter sur la plupart des enseignements de SVT pour promouvoir, éventuellement en les amplifiant, les médicalisations les plus débiles.
[46] Rappelons qu’en 1994, la FCPE – association réputée plutôt « à gauche » – mettait toute son énergie et tout son potentiel de contestation « progressiste » à protester contre la limitation aux seules classes de sixième de la géniale idée de Douste-Blazy concernant la vaccination contre l’hépatite B…
[47] De toute façon, et dans quelque domaine que ce soit, les citoyens français ont déjà une large expérience des limites du débat démocratique quand il est organisé par des autorités perverses qui savent d’avance où elles veulent aller : demandez aux représentants des syndicats… J’ai le souvenir amusé des responsables de l’AFSSAPS m’appelant chez moi jusque tard le soir, pour me supplier de participer à « l’audition publique » de novembre 2004 sur la vaccination contre l’hépatite B (cette pitoyable obstination étant d’autant plus remarquable qu’un an auparavant, j’avais été tenu dans une stricte ignorance la fameuse « conférence de consensus » pourtant directement motivée, cette fois, par la nécessité de réfuter les observations, largement médiatisées, que j’avais transmises au Pôle santé). Inutile de dire que (n’en déplaise à l’association E3M qui, jusqu’à la fin, a tenté d’accréditer le contraire – osant même me présenter comme l’un de ses représentants) j’ai persisté dans mon refus catégorique de participer, et que les conclusions parfaitement stéréotypées de cette consultation-bidon m’ont conforté dans mes préventions fondées sur une longue expérience de l’administration sanitaire.
[48] Art. R5121-47 du Code de la santé publique.
[49] Cohen D, Carter P. WHO and the pandemic flu « conspiracies ». BMJ 2010 ;340:c2912.
[50] Puissamment aidées, il faut le dire, par les anti-vaccinalistes toujours à contretemps, qui ont aidé à détourner l’attention du H1N1 – et donc du scandale sans précédent ayant permis d’accréditer ce virus comme une menace majeure – vers la question des adjuvants, permettant de la sorte que ce qui constitue peut-être la promotion la plus honteuse de toute l’histoire de la pharmacie soit passé par pertes et profits au bénéfice de considérations ineptes autour du caractère « adjuvanted » ou « not adjuvanted » des vaccins disponibles : il suffit d’aller faire un tour sur Pubmed pour prendre la mesure du problème.
[51] Je viens, dans les mêmes conditions, de voir annulé un super déjeuner, organisé par l’Académie en petit comité avec, tenez-vous bien, un prix Nobel de médecine : m’en fous, nin nin nin, j’aime bien les sandwiches…
[52] Rappelons que mon invitation date de mai 2013, alors que la première version de l’Avis du HCSP date de mars 2013, de telle sorte que, sans basculer à la théorie du complot, on peut sérieusement se demander si l’objectif de cette table ronde des assureurs n’était pas, justement, de discuter « entre hommes » quant à la façon dont pouvait se traduire dans les faits le paravent indemnitaire mis en avant par le HCSP pour aider les autorités sanitaires à faire passer leur coup de force.
[53] Au titre de la « décomposition morale » évoquée en introduction, on pourrait imaginer que, en tant que lobby particulièrement puissant, les assureurs conjuguent leurs propres intérêts avec ceux de leurs clients en refroidissant activement les ardeurs des autorités relativement aux initiatives publiques ou privées susceptibles d’avoir un impact dommageable sur la santé publique : on voit (et l’exemple susmentionné de la MGEN est parfaitement démonstratif à cet égard) qu’ils agissent en sens exactement contraire, ce qui est un indicateur extrêmement préoccupant des garanties qui leur ont été données en haut lieu quant à la limitation de leurs obligations indemnitaires en cas de pépin grave… Il est vrai que quand ils font le bilan des décisions prises par la Cour de cassation ou le Pôle santé à cet égard, les assureurs n’ont pas beaucoup de soucis à se faire…
[54] À la différence de quelques antis et quoique réputé écrire rapidement, j’ai l’habitude de consacrer un certain temps aux vérifications avant de publier un article… D’où une certaine lenteur, dont même mes plus fidèles visiteurs se plaignent parfois.
[55] Je pèse mes mots – sachant que celui-ci s’applique aux déterminants et non aux personnes : il suffit à ces dernières de jouer leur rôle d’idiots utiles, et on a toutes les preuves qu’elles excellent à ce jeu.

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