Dans notre dossier sur « Les ravages du dépistage » (Voir Néosanté N° 10), nous avons déjà évoqué les travaux dérangeants de Bernard Junod, ex-enseignant à l’Ecole des Hautes Etudes de Santé Publique de Rennes.
Ce chercheur émérite a été poussé vers la sortie parce qu’il a osé remettre en cause l’utilité des dépistages et leur valeur scientifique. Pour Néosanté, il explique comment et pourquoi la France le censure, et il va aussi plus loin dans l’analyse critique : pour lui, la lutte contre le cancer fait fausse route parce qu’elle s’appuie sur une fausse définition de la maladie ! Il propose une stratégie de soins complètement différente qui ferait appel aux ressources naturelles d’autoguérison.
Nous entendons souvent dire qu’un dépistage précoce augmente les chances de guérison d’un cancer. En tant que spécialiste du cancer du sein, vous ne partagez pas cet avis. Pourquoi cette divergence ?
La question du dépistage précoce est au cœur du travail que j’avais remis au Ministère de la santé en 2002. En tant que médecin-chercheur en santé publique, j’avais examiné la lutte menée contre le cancer du sein en France, entre les années 1980 et 2000. Mon attention portait notamment sur l’intervention par actes chirurgicaux sur des tumeurs.
Ces actes chirurgicaux étaient pratiqués de plus en plus tôt par rapport à l’évolution d’une tumeur donnée. La survie sur 5 ans s’obtenait en posant les diagnostics une année donnée et en suivant ensuite l’évolution de la maladie. Cinq ans plus tard, on voyait les femmes qui avaient guéri et celles qui avaient eu des métastases, celles-ci pouvant se loger dans des organes vitaux et entraîner la mort. Il avait été montré que la proportion de femmes de cette dernière catégorie était d’autant plus faible, donc le risque de décès était d’autant plus petit, que les tumeurs avaient été diagnostiquées précocement. On en a alors déduit que plus on opérait tôt un cancer, plus on guérissait… d’où l’incitation au dépistage précoce. Or en tirant une telle conclusion, nous sommes passés à côté de la vraie question : celle de la validité du diagnostic.
Nous avons découvert, lors de ce travail, que c’est le diagnostic lui-même qui n’est pas correct et qui donne l’illusion de cette amélioration des chances de survie due au dépistage. Le plus tôt nous allons faire ce diagnostic dans l’évolution d’une tumeur, le plus de risques nous courons de détecter un faux cancer, c’est-à-dire un pseudo-cancer ou une lésion qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un vrai cancer au moment où on l’observe au microscope… mais qui n’est pas un cancer !
L’examen réalisé ne permet pas de prédire s’il s’agit d’une véritable maladie cancéreuse qui évoluera de manière fâcheuse avec métastase ou s’il s’agit d’un pseudo-cancer qui ne va pas évoluer ou même complètement régresser. Ainsi, plus on pratique d’examens diagnostiques précocement, plus on détecte de faux cancers.
Ces femmes qui n’ont pas de maladie cancéreuse et qu’on croit être atteintes d’un cancer sont comptées dans le groupe dont on va analyser la survie sur le long terme. Comme les « guérisons » incluent en fait des femmes qui n’avaient pas de cancer, les chiffres sont faussés. Nous avons donc l’impression que la guérison est plus importante si le diagnostic est fait précocement, alors que c’est la manière dont est constitué le groupe de départ qui pose problème.
Votre rapport de 2002 est-il conforté par d’autres travaux ?
D’autres études sont venues par la suite confirmer notre analyse. En 2011 notamment, avec plusieurs collègues, Philippe Autier(¹) a comparé l’évolution de la mortalité par cancer du sein dans trois paires de pays européens selon que l’on pratiquait ou non le dépistage. Les conclusions sont claires : on ne guérit pas plus de cancer sdu sein dans les pays où on pratique le dépistage que dans les pays où on ne le pratique pas. C’est le nombre de diagnostics erronés pris en considération dans le suivi des femmes qui donne cette illusion de la guérison et non l’interventionnisme précoce sur un vrai cancer qui améliore les chances de survie. Le Royaume-Uni a bien compris le problème puisqu’actuellement, il réévalue le rapport bénéfice/risque du dépistage du cancer du sein.
C’est comme si plus on cherchait de cancers du sein, plus on en trouvait ?
Oui, mais pour être exact, c’est : plus on cherche de vrais cancers du sein, plus on en trouve de faux. Il s’agit vraiment d’une confusion entre la maladie cancéreuse qu’on recherche et le diagnostic tel qu’il est établi par le laboratoire. Le laboratoire travaille sur des critères de définition de la maladie qui ne sont pas les bons. Il travaille par exemple sur des caractéristiques de prolifération et de désorganisation des cellules qui ne représentent pas forcément un danger. Ces proliférations n’ont alors pas de conséquences fâcheuses et le laboratoire ne peut pas dissocier les situations où il s’agit d’une tumeur qui révèle la véritable maladie cancéreuse ou d’un pseudo-cancer.
Le problème vient donc de la définition du cancer et des outils qu’on utilise. N’existe-t-il pas un moyen fiable de détecter les seuls vrais cancers ?
La situation actuelle ne se prête pas du tout à améliorer notre connaissance de la véritable maladie cancéreuse. De manière dogmatique, la maladie cancéreuse a été définie à partir de l’examen d’un prélèvement de cellules. Au départ, on a fait cette confusion dans la définition même de ce que l’on cherche et de ce fait, nous ne sommes plus capables d’améliorer notre compréhension de la réalité. La seule chance serait de commencer par abandonner cette définition incorrecte. Je ne dis pas qu’il ne faudra pas tenir compte – aussi – de l’examen anatomo-pathologique, mais ce n’est qu’une composante. Ce n’est qu’une contribution à une compréhension possible. Il nous manque aujourd’hui une compréhension plus juste, plus nette et surtout plus proche de la réalité du pronostic de la lésion pour discerner les situations dans lesquelles intervenir ou non. Pour vaincre le cancer, il y a certainement des moyens d’agir sur la partie saine de l’organisme qui ne sont actuellement pas utilisés correctement, du fait qu’on a défini la maladie cancéreuse à partir de la seule tumeur. Dès lors que nous aurons compris la réalité de ce qu’est la maladie cancéreuse – en dehors des critères exclusivement liés à cette tumeur -, nous pourrons évoluer grandement dans notre forme d’intervention. Nous sommes dans la situation d’un serpent qui se mord la queue. C’est un cercle vicieux. Cette fausse définition du cancer nous empêche de progresser.
La seule chance que nous ayons de progresser, c’est de renoncer à considérer l’examen histologique comme une définition correcte de la maladie.
Ce que vous nous dites est terrible. De nombreuses femmes subissent un traitement parfois mutilant alors que la tumeur n’était pas évolutive et aurait pu disparaître toute seule. Nous ne pouvons pas nous fier aux examens. La situation devient alors très complexe pour les femmes. Comment prendre une décision éclairée ?
Le nombre estimé de surdiagnostics en France est de 36 000 cas par an, pour le seul cancer du sein. Cent femmes par jour sont ainsi diagnostiquées et traitées inutilement.
Quand une tumeur est détectée, si elle n’est pas incommodante pour la femme, le mieux est d’attendre avant de procéder à une biopsie. En tout cas, c’est ce que je conseille. J’ai pu observer qu’une action mécanique – biopsie ou chirurgie – sur un vrai cancer va de pair avec une augmentation du risque de décès trois ans plus tard.
Dans le livre de Rachel Campergue « No Mammo » dont j’ai écrit la préface, les femmes trouveront des informations importantes pour sortir de la manipulation et cesser d’accepter les slogans qui leur sont assénés, tel cet octobre rose.
Etant donné que les chiffres sont faussés à la base, l’efficacité des traitements actuels prête aussi à suspicion. Vous préconisez une autre approche ?
Guérir des faux cancers – grâce aux surdiagnostics – donne l’illusion que la médecine progresse, mais la réalité est tout autre. En France, selon les statistiques de mortalité, le risque de décéder d’un cancer du sein fut pratiquement identique en 1980 et en 2005. On peut donc douter que la précocité des traitements chirurgicaux, par radiothérapie et par chimiothérapie, ait amélioré les chances de guérison. Dans d’autres pays, la diminution de la mortalité par cancer du sein a été nette, mais sans lien avec la précocité des traitements. La guérison d’un cancer à ses débuts dépend vraisemblablement d’interactions entre la tumeur et son environnement. Nous avons tous expérimenté qu’une lésion mécanique de la peau saine déclenche une prolifération cellulaire locale qui s’arrête au terme de la cicatrisation réparatrice. Dans le cas d’une maladie cancéreuse, la prolifération se produit au détriment des tissus sains, et surtout, les cellules tumorales disséminées peuvent proliférer dans d’autres organes. Des pistes de recherche très prometteuses ont été proposées pour stresser sélectivement une prolifération tumorale et favoriser ainsi son contrôle par l’organisme. Les résultats de l’épidémiologie ont confirmé qu’un effort physique intense et prolongé ou une restriction de l’apport calorique nutritionnel pendant plusieurs jours sont des moyens simples d’éviter les conséquences indésirables de la prolifération tumorale. En biochimie, on a observé que les cellules cancéreuses captent préférentiellement les sucres parce qu’elles en ont besoin pour produire l’énergie indispensable à la vie. L’avidité des cellules cancéreuses pour le sucre est actuellement surtout mise à profit dans l’exploration par imagerie : après injection d’un peu de sucre radioactif dans le sang, on peut mettre en évidence les proliférations tumorales où il est capté en priorité. La diminution du sucre dans le sang est nuisible aux cancers. C’est donc un moyen efficace pour stresser la tumeur sans nuire à la partie saine de l’organisme. Les radiations ionisantes et les antimitotiques leur nuisent aussi, mais ils sont moins sélectifs et leurs effets secondaires sont redoutables.
D’autres pistes pour lutter efficacement contre un cancer déclaré incluent le renforcement du contrôle de la tumeur par la partie saine de l’organisme. On a par exemple observé chez l’homme que les greffes de tumeurs prennent mieux chez des cancéreux que chez des non-cancéreux, ce qui montre le rôle possible de facteurs immunologiques.
Mais actuellement, le moyen le plus sûr de lutter contre le cancer, c’est la prévention en réduisant l’exposition aux facteurs de risque environnementaux, notamment le tabac.
On se trompe sur la définition du cancer du sein. Le diagnostic engendre des erreurs qui sont lourdes de conséquences pour les femmes. Que penser de la validité des examens pour la prostate? Et d’une manière générale, peut-on se fier à toutes ces campagnes de dépistage auxquelles nous sommes invités ?
Le phénomène de « surdiagnostic » s’est largement développé. Le surdiagnostic procède d’une confusion entre le résultat de l’examen du prélèvement par biopsie avec la réalité d’une maladie cancéreuse. Plus on procède au dépistage avec assiduité, plus nous sommes confrontés au surdiagnostic. Il y a des organes qui sont plus vulnérables que d’autres par rapport à cette erreur. La prostate nous fournit un nombre de surdiagnostics absolument phénoménal. Le test PSA permet d’avoir des suspicions sur la présence éventuelle d’un cancer de la prostate. Ensuite, on procède à la biopsie. Plus on fera de biopsies, plus on risque de trouver un « cancer ».
Mais il n’y a pas que le dépistage du cancer du sein ou de la prostate qui pose problème. Le pire, c’est probablement la thyroïde. C’est dans la thyroïde qu’on trouverait le plus de cancers si on faisait du dépistage systématique. Si nous faisions des biopsies nombreuses, nous arriverions à découvrir, sur n’importe quelle thyroïde, un nouveau cancer. Dans pratiquement tous nos organes, des cellules se divisent et s’organisent d’une telle manière qu’on pourrait les prendre pour des cancers alors que les tissus sont sains. En définitive, nous pouvons trouver ce type de situation pratiquement dans toutes les localisations de cancer. Pour les cancers de la peau par exemple, nous avons effectivement d’autant plus de diagnostics qu’on fait plus d’examens. C’est tout à fait net.
Pour le rein, il y a aussi des démonstrations très claires de ce problème. Il y a eu cet exemple tragique de tumeurs diagnostiquées chez les tout petits enfants. Il y a eu des situations où on a pratiqué des dépistages avec assiduité, créant ainsi des épidémies artificielles de cancers – des neuroblastomes – avec multiplication par deux des enfants qui se faisaient traiter inutilement. Cette situation, le plus souvent non reconnue par les soignants trompés par l’erreur de définition de la maladie, est tout simplement dramatique pour les enfants et leurs parents.
C’est très difficile pour vous de vous faire entendre. Pourquoi cet ostracisme ?
La situation est paradoxale. J’ai reçu ce matin une proposition pour aller faire une conférence à Los Angeles. J’ai aussi été contacté pour en faire une en Chine et le mois prochain, je vais en Algérie. En fait, les pays où le dépistage n’est pas systématique sont beaucoup plus intéressés par mon expertise que ceux où il est bien établi. En France, j’ai été écarté de la Haute École dans laquelle j’ai fait mes premiers travaux sur ce sujet. Les conséquences de mes recherches impliquent un bouleversement dans la manière de faire face à la maladie cancéreuse. Les conséquences économiques sont également inévitables. On n’a donc pas souhaité que je poursuive mes activités en France. J’ai été mis à la retraite d’office suite à une décision qui n’entre pas dans le cadre de la légalité. La procédure que je mène pour réintégrer cette École et y reprendre mon activité n’a pas encore abouti. En France, je suis réellement mis de côté.
Vous dérangez qui, principalement ?
Le marché des médicaments du cancer est actuellement au 1er rang en termes de chiffre d’affaires, au niveau planétaire. Pour l’instant, grâce au surdiagnostic, nous fabriquons des malades qui vont se soigner avec des médicaments qui peuvent être très coûteux selon les types de cancers. Ce marché est juteux pour l’industrie pharmaceutique. Il faut savoir que ce sont les fabricants de médicaments anticancéreux – tel Astra Zeneca – qui ont aussi financé les campagnes de dépistage. Avec la dénonciation d’épidémies artificielles de cancer consécutives au dépistage, ce marché peut être mis en péril.
Nous nous trouvons dans une situation tout à fait caricaturale de compétition entre des intérêts de santé et des intérêts financiers. Pour le cancer du sein, toutes les femmes sont susceptibles d’être concernées… tandis que le profit ne touche que les actionnaires de grandes entreprises et surtout les patrons de multinationales du médicament.
Beaucoup de dégâts chez les femmes pour une poignée de profiteurs …
Dans ce contexte, nous comprenons que vous ayez bien peu la parole. Quelle censure subissez-vous ?
Elle intervient à plusieurs niveaux. Il m’est personnellement difficile de ne plus pouvoir travailler dans l’École de santé publique où j’ai enseigné pendant plus de 20 ans. A part cette censure très directe et très personnelle, il y en a une autre qui est en lien avec les congrès internationaux. N’étant plus rattaché à une école, je dois assumer seul les frais d’inscription, de déplacement et d’hébergement liés aux congrès. J’ai eu plusieurs demandes que je peux difficilement honorer sans être subventionné par une institution.
Mais il y a aussi les censures qui interviennent de manière indirecte. Il y a les informations que les journalistes peuvent – ou ne peuvent pas – faire publier par les médias qui font appel à leurs services. Vous m’interviewez pour Néosanté. Cette publication est très ouverte et les articles sont diffusés même s’ils ne sont pas productifs, d’un point de vue économique, pour les lobbies du marché de la santé. Pour d’autres journaux, c’est de l’acrobatie que de faire publier des articles mettant en péril tout le dispositif qui permet de faire fonctionner l’industrie de la santé. Cette censure est d’autant plus visible dans les pays industrialisés où les gens ont les moyens de se faire dépister… et traiter inutilement. Il y a des articles courageux qui sont sortis mais qui, malheureusement, n’ont pas eu l’impact escompté auprès du grand public.
Dernièrement dans le journal « Le Monde », un article a répercuté une publication que j’ai réalisée avec les meilleurs experts internationaux (²). Elle chiffrait à 76% l’augmentation du surdiagnostic attribuable au dépistage par mammographie chez les femmes de 50 à 65 ans. L’INSERM en a fait état dans une synthèse de presse(³). Le surdiagnostic y a bien été mentionné, mais il n’y a pas eu de retombées , pas de véritable débat sur les conséquences de cette constatation scientifique.
Une autre censure particulièrement redoutable est celle des comités de rédaction des revues scientifiques. Des travaux sont réalisés par les meilleurs chercheurs mais sont altérés au moment de leur publication. Prenons l’exemple de cette étude réalisée par une équipe suédoise sur le cancer de la prostate (4). Deux groupes tirés au sort ont été suivis pendant 20 ans. Un groupe se faisait dépister et l’autre non. La revue, au lieu de publier les résultats corrects sur la mortalité par cancer de la prostate dans le groupe des personnes qui ont été invitées à se faire dépister et dans le groupe qui n’a pas été invité à se faire dépister, a publié seulement la proportion de décès parmi les gens diagnostiqués. L’erreur fondamentale liée à la définition même de la maladie cancéreuse fausse les résultats. Les pseud-cancers de la prostate interfèrent directement avec la manière dont on présente les résultats dans la publication. Par bonheur, je me suis rendu compte de cette supercherie et le British Medical Journal a publié une lettre de rectification pour indiquer que ce qu’il fallait comparer, c’était la mortalité par cancer de la prostate dans la totalité de chacun des groupes. Il faut en effet comparer la mortalité dans le groupe dépisté avec celle du groupe non dépisté. Et là, les résultats sont clairs. Nous avons une mortalité un peu plus élevée dans le groupe qui avait été invité au dépistage que dans le groupe qui n’avait pas été invité au dépistage. Le raisonnement est le même que pour le cancer du sein.
Il y a une volonté de nous cacher la vérité ?
Des faits indiscutables d’un point de vue rationnel sont cachés par les comités de rédaction des grandes revues scientifiques. Ces articles sont ensuite évidemment repris avec des tableaux qui ne représentent absolument pas la réalité . La censure la plus dramatique, c’est celle de ne pas faire état de résultats correctement analysés.
Il y a tout un jeu de pouvoir qui – même sur des questions scientifiques – provoque des censures ou des biais redoutables. Evidemment, on peut essayer de faire des recours d’ordre juridique, mais les procédures sont très lourdes et très pénibles. Actuellement, une association comme le Formindep fait un travail remarquable (5). Quand des experts compromis sur le plan de leurs conflits d’intérêts élaborent des recommandations qui ne servent pas d’abord l’intérêt des gens, cette association sonne l’alarme et tente de rectifier les dispositions prises. La censure est en lien direct avec la problématique des intérêts financiers. Les chercheurs subissent de multiples pressions. On leur fait miroiter soit des récompenses d’ordre financier ou de prestige d’expert, ou soit au contraire des exclusions ou des manières de les mettre de côté selon le contenu de ce qu’ils produisent.
Propos recueillis par Corinne Grumberg
NOTES
(¹) Philippe Autier est médecin spécialisé en épidémiologie et en santé publique. Il travaille actuellement à l’IPRI (International Prevention Research Institute) à Lyon.
(²) Junod B, Zahl PH, Kaplan RM, Olsen J, Greenland S. An investigation of the apparent breast cancer epidemic in France : screening and incidence trends in birth cohorts. BMC Cancer. 2011 Sep 21; 11 :401
(³)Source: accessible:http://dircom.inserm.fr/synthesedepresse/2011/10/lundi-3-octobre-2011.html
(4) Sandblom G, Varenhorst E, Rosell J, Löfman O, Carlsson P. Randomised prostate cancer screening trial: 20 year follow-up.BMJ 2011 Mar 31;342:d1539. doi: 0.1136/bmj.d1539.
(5) Le Formindep soutient le combat du Dr Junod. Leur site formindep.org met en ligne des articles de réflexion sur ces questions de dépistage.
Mammomensonges :
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Peter Gøtzsche – directeur de l’institut Cochrane nordique – vient de publier un ouvrage de 400 pages en anglais chez Radcliffe «Dépistage par mammographie : vérité, mensonges et controverse». Son interview par Jane Garvey, diffusée le 23 janvier 2012 sur BBC 4, a été traduite par le Dr Junod et publiée sur le site du Formindep. Voici le lien à suivre :
http://www.formindep.org/Interview-de-Peter-Gotzsche.html
cette nouvelle orientation des recherches et des traitements sont une opportunité que les gouvernements doivent désormais soutenir avec conviction et de façon inconditionnelle