Par un subtil jeu de miroir, le Dr Jean-Marc Benhaiem, hypnothérapeute et fondateur-directeur du premier diplôme universitaire d’Hypnose médicale à Paris VI, confronte pour la première fois, dans un ouvrage inédit, hypnose et zen (1). Deux mondes s’y rencontrent, l’Occident et l’Orient, mais aussi deux approches, médicale et spirituelle, et deux modes d’attention qui privilégient le corps, la posture et la réduction de la pensée. Au gré de ce (très) beau livre, illustré par les photos réalisées par Harry Benhaiem lors d’un voyage initiatique père-fils au Japon, nous sommes immergés dans 12 principes fondamentaux : disparition de l’ego, acceptation de ce qui est, pratique du non-jugement… ouvrant ainsi sur une compréhension des causes de la souffrance et de son apaisement, qui passe par l’expérience. Un livre d’Éveil.
Propos recueillis par Carine Anselme
Tout d’abord, il y a la voix. Grave, enveloppante et chaleureuse. Une voix qui donne illico envie de s’adonner à une séance d’hypnose ! Puis, il y a ses propos, clairs et évidents. Qui mettent en lumière les convergences entre ces deux voies, hypnose et zen. Deux voies qui font partie de sa vie. D’une part, l’hypnose, découverte face aux limites thérapeutiques de sa pratique de médecin confronté aux douleurs chroniques. D’autre part, le zen rencontré par la grâce d’une conférence donnée en 1985 par un ami, Raymond Phan Van Phi et, plus tard, par sa proximité avec (le regretté) hypnothérapeute François Roustang, qui l’ouvre au précieux opus du philosophe allemand Herrigel, Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc. « Pour atteindre le centre de la cible, l’archer doit abandonner toute intention. Il devient l’arc et la flèche. Il devient la cible. Il devient l’air qui porte la flèche. Il n’y a plus de distance entre lui et l’acte qu’il accomplit. Ces commentaires de Herrigel rendent compte à merveille de ce qui se joue dans la relation médecin-malade », s’enthousiasme le Dr Benhaiem. Cet éclairage – apporté par ce livre Zen & Hypnose que j’ai dévoré (des yeux et en lecture !) et par notre présent entretien – vient donner corps et sens aux liens inattendus entre ces deux approches, révélant une nouvelle portée et profondeur à leur pratique. Comme l’atteste Chögyam Trungpa : « La méditation ne consiste pas à essayer d’atteindre l’extase, la félicité spirituelle ou la tranquillité, ni à tenter de s’améliorer. Elle consiste simplement à créer un espace ouvert où il est possible de déployer et défaire nos jeux névrotiques, nos auto-illusions, nos peurs et nos espoirs cachés. » Il parlerait d’une séance d’hypnose qu’il ne dirait pas autre chose !?
Ce livre jette des ponts entre zen et hypnose, mais aussi entre un père et son fils, puisqu’il est le fruit d’un voyage entrepris avec votre fils, Harry, au Japon. Comment est née cette idée ?
D’un questionnement. Dans les années 1970, l’Occident entre dans une période en mal de spiritualité. Comme on le voit, ce manque se poursuit et s’amplifie aujourd’hui. Le zen envoie des émissaires vers des Européens en quête d’un appui philosophique et mystique. Depuis une dizaine d’années, la méditation trouve un terreau fertile en Europe et aux États-Unis. Parallèlement, en Europe, c’est le grand retour de l’hypnose. Bousculée par la psychanalyse, l’hypnose se pratiquait peu et ne trouvait guère d’appui dans le monde scientifique. Or, après une période d’immenses progrès technologiques, industriels et scientifiques, un besoin de plus d’humanité se fait jour. Et voilà mon questionnement de départ : par son contenu philosophique et spirituel, l’hypnose serait-elle le zen occidental ? Il y a six ans, je décide d’aller plus loin dans mes recherches. Je me souviens alors de Reza, un célèbre photographe et ami, qui a traversé la Chine avec son fils. De ce voyage complice est né un beau reportage. Sur ses conseils et encouragé par lui, je projette alors une traversée du Japon avec mon fils Harry, photographe professionnel, pour sonder le zen. Et nous avons commencé notre périple… à Paris, en rencontrant des pratiquants du zen, ainsi que le moine bouddhiste Matthieu Ricard et Philippe Coupey, l’un des dirigeants du dojo zen de Paris, également moine bouddhiste. Il apparaît que le zen, comme l’hypnose, a pour vocation de calmer les souffrances. Cette confrontation est tout à fait nouvelle et, partant de là, la voie était alors ouverte pour notre exploration et notre rencontre avec les maîtres zen au Japon. De ce voyage, au propre comme au figuré, est né ce livre, Zen & Hypnose.
Que vous a apporté cette exploration menée sur le mode « père-fils » ?
Une complicité. Cette expérience nous a rapprochés, en nous montrant que, même si nous sommes père et fils, chacun a un chemin, une vision différente du monde. Et il y a une place pour chacun ! Dans ce projet, nous partagions un même objectif à travers deux voies : l’écriture et l’image. Cette interaction créative enrichit et améliore l’équilibre. Lors de notre voyage au Japon, nous étions aux aguets en permanence pour inventer et découvrir. Nous avons tous besoin d’un équilibre entre un pôle qui veut maîtriser et un pôle qui ressent, davantage animé par la sensibilité (artistique, esthétique..). Cet équilibre est précisément recherché dans l’hypnose ! Car beaucoup de souffrances proviennent de ce que les personnes sont dans la volonté (de comprendre, de maîtriser…) et s’enferment là-dedans. Cela les isole du monde. Les mots finalement ont une limite. L’image, elle, pousse à la rêverie, elle ouvre l’imaginaire et n’a pas de limites. Grâce à cette sensibilité et l’imagination ainsi déployées, les paroles sont plus intelligibles. C’est le cas en séance d’hypnose ; il y a un moment où les mots s’arrêtent, où la compréhension doit s’arrêter pour laisser la place à la sensation. Et c’est le cas aussi pour ce livre ; s’il n’y avait que du texte, ce serait un peu pauvre, non ?! C’est important de laisser une part pour l’expérience, notamment, ici, à travers les images. Le fait que ce soit un « beau livre » permet de rêver, de le poser… et il chemine.
Qu’est-ce que ce voyage et cette rencontre avec le zen ont changé dans votre pratique d’hypnothérapeute ?
Auprès de mes patients, toutes les images vues et paroles entendues (des moines et maîtres zen, des pratiquants…) me reviennent. Ma façon de soigner change. Je parle moins. Je laisse plus de place à leurs initiatives. J’attends de bien comprendre, d’être au plus près de ce qu’ils ressentent. Je laisse « le cœur faire un avec le corps »… Je supprime tout jugement sur leur histoire. Je les ramène dans le présent dès lors qu’ils ruminent le passé. Lorsqu’on s’intéresse à la personne qui est devant soi, le soin change automatiquement. Lorsque j’ai évoqué mes remarques et questions sur cette confrontation entre hypnose et zen à mon ami François Roustang (décédé le 23 novembre dernier, ndlr), il m’a dit : « Le bouddhisme est très centré sur le rapport à la souffrance. Comment traiter la souffrance ou la douleur ? En supprimant le Je. On ne se regarde plus, on n’est plus en face de soi, on est submergé, absorbé par la situation, on n’a plus de complaisance envers soi. Dans ce sens, avec l’hypnose, nous rejoignons certains aspects du bouddhisme. » Si l’hypnose et le zen semblent aux antipodes l’un de l’autre, cette distance n’est donc que géographique. En réalité, ils se croisent et se conjuguent pour apporter des remèdes à la souffrance et nous apprendre à vivre.
Cela souligne votre proximité, amicale et professionnelle, avec François Roustang qui a fait de la « fin de la plainte » (2) – de la sortie des jérémiades du petit moi – son cheval de bataille…
J’ajouterais que c’est par ailleurs le seul (hypnothérapeute) qui explique et met en valeur le fait que c’est la phase où l’on redevient sensible qui permet de trouver sa place. Cette phase où les mots sont pauvres et où se déploie l’expérience sensorielle est le lieu où le changement s’opère !
En quoi était-il utile et porteur de pointer les similitudes entre hypnose et zen ?
L’hypnose nous révèle, en quelque sorte, ce qui se passe dans le zen… et que le zen n’explique pas – ces étapes de confusion dans lesquelles nous devons rentrer pour brouiller une vision restreinte et ouvrir les perceptions. C’est dans le vide, le silence, la monotonie, que l’on change d’état. On est alors plus ouvert, plus présent. Utiliser, par exemple, une musique monotone fait partie des procédures qui permettent de changer d’état (de conscience). Cela vient nous éclairer sur la méditation ; or, en tant qu’Occidental, on aime expliquer les choses (Rire) !
La méditation serait-elle une forme d’auto-hypnose ?
Tout dépend du contexte. L’état est forcément le même dans le zen et en hypnose. Mais dans le zen, il n’y a pas d’objectif précis autre que d’être présent au présent. Et c’est déjà bien ! En (auto)hypnose, en plus de ça, on peut proposer quelque chose de thérapeutique ; par exemple, de se décentrer si la personne se plaint tout le temps. Il y a l’idée d’un soin derrière. C’est un peu plus médicalisé.
Que dire alors de la mindfulness ou méditation de la pleine conscience, utilisée notamment en milieu hospitalier (stress, anxiété, dépression, burn-out…) ?
La mindfulness confirme ce que Bouddha avait déjà mis en exergue : l’enjeu, par la méditation, est de calmer la souffrance en cultivant la pleine conscience, la pleine présence. La mindfulness a en effet médicalisé ce principe ; c’est une thérapie de méditation dite laïque. Il faut savoir que nombre de pathologies sont marquées par des attitudes absentes. Les dépressifs, par exemple, sont absents…
Au vu des convergences que vous pointez entre zen et hypnose, pratiquer l’hypnose en zazen décuplerait-il les bienfaits de ces pratiques ?
Il est essentiel, pour moi, en tant qu’hypnothérapeute, d’aller sur le chemin du patient. Si ce dernier a déjà une pratique du zen (qui n’a pour autant pas résolu ses problèmes), il pourra peut-être retrouver le zazen avec des compléments que l’hypnose apporte… Il est important que le processus soit authentique, naturel. Cela n’a rien d’un procédé ou d’une recette magique ! Soigner avec l’hypnose débute précisément par la prise en compte de la singularité de la personne qui consulte. Lorsque cette personne est regardée comme elle est, elle ressent aussitôt un fort sentiment d’exister, d’avoir une place. À partir de ce point d’appui, elle peut s’élancer et sortir d’une difficulté.
Comment s’est faite votre rencontre avec l’hypnose ?
Par hasard, si l’on peut dire. En tant que médecin, je n’ai pas voulu épouser une spécialité, afin de rester libre. En travaillant à l’hôpital, dans un Centre de traitement de la douleur, j’ai été confronté à tout ce qui est chronique – douleur, addictions, anxiété… Tous ces maux chroniques coûtent une fortune à l’assurance maladie ! En tant que soignant, j’étais confronté aux limites thérapeutiques face à ce phénomène de grande ampleur. Les médicaments en vigueur et les psychothérapies existantes répondent mal à certaines situations de pathologie chronique. Tout ce qui est psy va, par essence, s’intéresser au psychisme, mais s’éloigner du corps. D’où l’intérêt de l’hypnose qui permet d’être présent au corps, de le mêler au processus. En ce sens, cela rejoint aussi le zen où l’on aiguise l’attention par la posture, la présence à la respiration. C’est ainsi que j’ai décidé de suivre une formation en hypnose médicale. Au-delà de la formation, la pratique de l’hypnose m’apprend jour après jour comment aborder et soigner les personnes dans la souffrance.
C’est ce qui vous a décidé à créer votre propre formation ?
En effet, dans la foulée, il y a 20 ans, j’ai ouvert une formation orientée vers les applications médicales de l’hypnose à l’hôpital Ambroise-Paré, avec l’aide du philosophe et thérapeute François Roustang. Quatre ans plus tard, en 2001, j’ai créé le premier diplôme universitaire d’hypnose médicale à la Pitié-Salpêtrière, sur les lieux mêmes où le célèbre neurologue Charcot soignait les « hystériques ». Lors de ces formations (3), j’invite de nombreuses personnalités (neurologues, philosophes, psychiatres, anesthésistes) à présenter leurs travaux pour ouvrir l’horizon. Je m’inscris dans une démarche intégrative, qui vient contrebalancer le courant « technique » en vigueur dans le milieu hospitalier, basé sur la rentabilité, l’efficacité, la gestion… Face à une certaine déshumanisation des soins, cette formation en hypnose, qui remet le patient et la relation humaine au centre des préoccupations, a d’attrait. Il y a un monde fou qui veut se former ! Pour 15 inscrits, nous avons environ 300 demandes…
Quelle place occupe le rituel tant dans le zen que dans l’hypnose ?
C’est une place centrale, même si le rituel n’est pas le même. Il y a une forme de mise en scène, aussi bien dans le soin que dans l’assise silencieuse du zazen. Un peu comme une pièce de théâtre ; il est essentiel que la personne soit dans un contexte différent, inédit, afin d’être surprise, de partir à l’aventure, de créer… Cela laisse la place à l’inspiration, porte ouverte sur le changement. Souvent, dans la pathologie, on tourne en rond, on produit toujours du pareil. Le rituel va ouvrir sur du nouveau. Peut-être de l’agréable. Il y a besoin, pour ça, d’une ambiance différente, où la personne va se sentir à l’aise et en sécurité. De cette différence quelque chose (d’autre) va naître.
Cela passe, pour l’hypnose et pour le zen, par une pleine présence, une hyperconscience…
Le bon sens est inclus dans la sagesse du zen : la souffrance vient de ce qu’on n’est pas assez présent (au présent). Il peut ainsi y avoir une appréhension de l’avenir, des pensées qui tournent en rond, vous coupent des autres et du monde, une forme d’absence (qui peut aller jusqu’au délire, dans certaines pathologies). L’hypnose débute, certes, par un engourdissement des sens et une mise en sommeil de la volonté. Mais elle ne s’arrête pas là. Cette étape de désactivation est suivie d’une activation large de l’attention, très étudiée en neurosciences. L’hypnose se met alors à ressembler à la posture du zen. Une présence totale caractérise ces deux pratiques. Il n’y a plus d’effort, de diversion ou de distraction. Les yeux sont clos ou mi-clos. Le visage n’exprime pas d’émotion. Non pas parce qu’il s’y refuse, mais parce qu’il n’en ressent plus. Cette impassibilité est le summum de la sensibilité.
Nous sommes si souvent fragmentés, dispersés, distraits de nos jours, comment ramener à une pleine présence ?
Dans l’hypnose, il y a tout un tas d’exercices et de procédés qui ramènent au corps, au présent. Je vais par exemple inviter le patient à ressentir le fauteuil, l’espace, les bruits… Et, en zazen, si vous vous relâchez dans votre méditation, si vous partez dans une rêverie et que votre posture n’est plus ferme, le maître peut vous « réveiller » avec un bâton rituel (le kyosaku, ndlr) par une « tape » sur l’épaule qui vient vous revitaliser, vous revigorer. Dès lors, si la personne retrouve son corps, si elle est pleinement là, elle retrouve tous les liens. Cela lui permet d’aller mieux.
De quels liens parlez-vous ?
Une personne qui souffre se retrouve enfermée dans une perception restreinte ; focalisée sur sa souffrance, elle est beaucoup dans le « je » (l’ego, dirait le zen), dans la plainte. L’hypnose est une « procédure » qui fait vivre une expérience, en facilitant le passage de la perception ordinaire restreinte à la perception élargie. Ce faisant, l’hypnose va rouvrir la perception, permettant à la personne de voir tous les liens (les amis, l’environnement, sa présence sur terre, l’air, les plantes, les animaux, etc.). Dès lors, elle va se sentir faire partie de ce monde vivant. Ainsi recadrée, cela va la sortir du petit monde dans lequel elle s’était enfermée. Le problème est résolu grâce à cette ouverture. La plainte, en l’ouvrant, va trouver son remède. Les contraires se mélangent, et la personne trouve son équilibre. Sa voie du milieu !
Vous avez intitulé l’un de vos livres L’hypnose ou les portes de la guérison.Quelles sont ces portes ?
Pour sortir de la souffrance, il y a plusieurs possibilités, différentes portes (de sortie) qui dépendront des personnalités. L’hypnose peut ainsi emprunter la porte du temps ; on peut revenir dans le passé (par exemple pour soigner un syndrome post-traumatique). La porte du corps, dont nous avons parlé. La porte de l’imagination – elle est salvatrice, car elle nous permet d’imaginer, de redessiner une nouvelle vie. La porte de l’esprit, elle, est moins utilisée, car la pensée ressasse…
Selon les personnes, ces portes peuvent donc mener à des impasses ?
Absolument. Il n’y a pas une seule façon d’aller vers la guérison, il n’y pas une simple sortie. L’image est que la personne est dans un labyrinthe où elle tourne en rond. Même si elle souffre, elle peut se dire : « J’ai mes habitudes, je ne suis pas si mal que ça, j’ai perdu le fil d’Ariane… » Et, parce qu’elle rentre dans cet état de perception élargie (grâce à l’état propre à l’hypnose), elle s’élève au-dessus du labyrinthe. Elle prend de la hauteur, au lieu de tourner en rond et d’emprunter le même chemin. Dès lors, elle peut imaginer du nouveau : « Si j’étais guérie, cela ressemblerait à quoi ? » De cette ouverture naissent des idées et les parois du labyrinthe s’effondrent. La personne sort de l’impasse et de la routine. Cela influe sur sa façon d’être dans la vie. Comme son rapport au monde change, la souffrance (les douleurs, l’insomnie, l’addiction…) peut s’arrêter.
(2) La fin de la plainte, François Roustang (Odile Jacob, 2001).
(3) Voir www.hypnose-medicale.com
CARNET PRATIQUE
(1) À lire : Zen & Hypnose. 12 principes d’équilibre pour vivre heureux, Dr Jean-Marc Benhaiem, photographies Harry Benhaiem (La Martinière, 2016).Lire aussi L’hypnose ou les portes de la guérison, Dr Jean-Marc Benhaiem avec François Roustang (Odile Jacob, 2012).
GRAINES D’ÉQUILIBRE
À SEMER EN TERRE D’ÉVEIL
LES RESSOURCES
Les ressources, c’est l’adaptation. Nager s’apprend en se plongeant dans l’eau. Les bons mouvements proviennent d’une confrontation à la situation. La maladresse, la peur se manifestent lorsque la personne se tient en dehors. Méditer ou hypnotiser supprime la distance entre une personne et le monde. Ne plus fuir, plus d’évitement. S’installer dans le problème et attendre qu’une solution apparaisse. Les ressources ne sont pas humaines… elles sont animales ! Elles ne sont pas conscientes ; elles existent, c’est tout. Elles nous poussent vers l’adaptation et la survie. Elles sont le préalables à tout mouvement vers un soulagement. En pratique : installez-vous dans cette affirmation : « Les ressources sont là. » Une position définitive…
VOULOIR L’IMPERFECTION.
Le paradoxe n’est pas une simple provocation. Il révèle une vérité, une profondeur. Il déstabilise, étonne, surprend. Il déplace une personne trop ancrée dans ses certitudes. Pour un humain, tendre vers la perfection peut générer une forte énergie. Mais dans le zen, savoir qu’elle est inaccessible permet d’atteindre la cible. Le zen et l’hypnose, chacun à sa manière, révèlent un concept insolite. Vouloir l’imperfection. En pratique : Puisque votre imperfection est déjà là, il vous reste à vous accepter tel(le) que vous êtes : imparfaite(e) ! Attendez cinq à dix minutes dans le silence et l’inaction, jusqu’à ce que cette adhésion soit faite. Vous pouvez renouveler cette expérience tant de fois qu’il faudra jusqu’à trouver la bonne disposition qui la rendra évidente. Vouloir l’imperfection est une entrée dans le réel. Voir la pluie tomber et la vouloir, voir le vent se lever et le vouloir, voir le monde tel qu’il est et le vouloir ainsi. Cette adhésion ouvre sur une possible insouciance.
DU NON-AGIR AU « NE RIEN FAIRE ».
Impassible comme un objet… Votre pensée travaille sans relâche, vous ne cessez de ruminer ou de ressasser un problème. Si vous vous transformiez en objet, toutes les émotions disparaîtraient. Votre présence physique serait totale. En pratique : Quel objet pourriez-vous être ? Le siège dans lequel vous êtes installé(e) ? Une statue dans un musée ? Une poupée de chiffon posée dans un fauteuil ? Prenez cinq minutes pour trouver l’objet et vous y fondre.
LAISSER VIDE.
Pour calmer ses souffrances, la personne va faire l’expérience du vide. Pas de lutte, pas d’affrontement, l’espace se vide et s’élargit, le corps s’allège. Une amplitude se fait jour. La vie peut se déployer à nouveau. En pratique :Prenez cinq minutes pour vous poser et attendez de ressentir de l’ennui et du vide… comme une nonchalance, une désinvolture… Une plénitude vide.
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