Lors de mon face-à-face avec Jean-Jacques Crèvecœur, j’ai oublié d’évoquer ma conversation avec Gérald Brassine, qui n’est autre que le psychothérapeute belge intervenant dans le documentaire « Les survivantes » et qui lui sert en quelque sorte de caution scientifique. À l’avant-première bruxelloise du film, j’étais allé discuter avec lui à la table où il vendait ses bouquins et il m’avait fort étonné en me disant qu’il avait « adoré mes articles » (sic). Ma surprise était totale puisque ces articles (celui du 15 mai, celui du 22 mai et celui du 5 juin) mettaient ouvertement en cause le travail des psys qui, comme lui, usent de techniques hypnotiques pour faire récupérer à leurs patientes les souvenirs refoulés d’abus sexuels et rituels. Je m’attendais donc à une réaction négative, voire franchement hostile, et non à cette déclaration étrangement laudative. Notre rencontre ayant été trop brève, je m’étais promis de tirer cela au clair en discutant avec Gérald Brassine, ce que j’ai fait la semaine dernière.
Un échange déconcertant
De ce long entretien téléphonique, je retiens d’abord que le psychothérapeute (ou plutôt l’assistant social devenu thérapeute à la suite de quelques formations aux thérapies brèves aux États-Unis) n’avait pas ironisé : il a beaucoup aimé mes trois premiers billets sur le sujet du pédosatanisme parce que « j’osais jeter un pavé dans la mare et que c’était bien que quelqu’un le fasse ». Je suis toujours aussi perplexe puisque ce pavé était balancé dans sa propre mare, mais soit ! Ce que je retiens aussi, c’est que cet homme sympathique, affable et probablement très empathique, n’est même pas au courant des horreurs narrées par Sophie, l’une des 8 femmes qui témoignent dans le film et qui fut sa patiente. Lorsque je lui ai dit que celle-ci accusait le défunt Roi Baudouin d’avoir dévoré moult petits Africains dont il abusait sexuellement, l’ex-Premier Ministre Paul Vanden Boyenants d’avoir organisé des chasses dont le gibier était des enfants, ou l’ancien commissaire européen Étienne Davignon d’avoir tronçonné des bébés vivants pour se les cuire au barbecue, il est tombé des nues. Et quand j’ai précisé que Sophie s’accusait elle-même d’avoir tué des dizaines d’enfants en leur arrachant le cœur à mains nues, il avait l’air perdu : « Elle n’a pas dit ça ! Elle a dit ça ? ». Ben oui, elle a dit ça. C’est quand même fort de café que son accoucheur de traumas enfouis ne sache même pas dans quels délires s’est enfoncée celle dont il aurait débloqué la mémoire ! Attitude pour le moins poncepilatesque. À propos de mémoire retrouvée, Gérald Brassine m’a confirmé sa profonde méconnaissance du sujet dans la suite de notre échange. Il n’avait pas vu le documentaire « Divided Memories » (voir ci-dessous), n’avait pas lu le livre « Le syndrome des faux souvenirs : ces psys qui manipulent la mémoire » d’Élizabeth Loftus, pointure mondiale de la psychologie expérimentale, et ne savait pas que ses expériences réussies d’implantation de faux souvenirs par suggestion avaient été reproduits par d’autres chercheurs (sur l’être humain et même sur l’animal). D’accord, le thérapeute n’est ni psychologue ni psychiatre. Mais ça fait beaucoup de lacunes chez un « sachant » utilisé par Barnérias pour donner du crédit aux récits des survivantes. Gérald Brassine est certainement un honnête homme qui croit sincèrement ce que lui racontent ses clientes. Mais c’est aussi un hypnotiseur hypnotisé par les réels pouvoirs de l’hypnose et peu soucieux d’en admettre les dégâts collatéraux chez des personnes fragiles et influençables. Il sacrifie le rationnel au compassionnel et c’est à mon sens une grave faute professionnelle.
Un vrai documentaire enrichissant
De mon côté, je suis partisan d’un examen posé et approfondi du mythe pédosataniste. Pour ce faire, la lecture du livre « Satanic panic : a modern myth » serait bien nécessaire. Sorti l’année dernière, cet ouvrage a été écrit par Rosie Waterhouse, journaliste d’investigation chevronnée et d’ailleurs professeure de journalisme d’investigation à l’université de Londres. Riche en références, ce résumé de thèse de doctorat mentionne notamment un rapport rendu par l’anthropologue anglaise Jean La Fontaine : sur les 84 cas de « panique satanique » qu’elle a examinés en terres britanniques, 3 seulement pouvaient relever de cette catégorie. Mais il s’agissait à chaque fois de pédophiles isolés et particulièrement pervers qui effrayaient leurs victimes par un décorum satanique. Aucune trace d’ogres tout-puissants organisés en réseau pour enlever et sacrifier des enfants à Satan. Waterhouse, La Fontaine, voilà deux patronymes qui nous rappellent à bon escient que l’eau est symbole de connaissance. Mais pour vous abreuver, je vous recommande plutôt le documentaire précité. Réalisé par la télévision publique américaine en 1995, « Divided Memories » est à mes yeux un chef-d’œuvre d’objectivité. Même la BBC de la belle époque n’aurait pas fait mieux en termes de neutralité ! Qu’ils soient sceptiques ou « satanocroyants », les nombreux intervenants bénéficient d’un temps de parole équivalent et la réalisatrice ne prend jamais parti pour l’une des deux thèses antithétiques. Aux téléspectateurs de se faire une opinion sur la vague de « panique satanique » qui a enflammé l’Amérique dans les années 90 et qui resurgit actuellement sur le vieux continent. Bien sûr, cet excellent docu a été accusé de partialité négationniste par les « survivantes » d’hier et d’aujourd’hui. Or j’ai été moi-même énervé par la place envahissante laissée aux défenseurs des souvenirs retrouvés et de leur authenticité. C’est bien le signe que ce film est remarquablement équilibré ! Histoire de faire avancer le débat contradictoire, j’ai fait traduire et sous-titrer à mes frais les deux volets de ce formidable documentaire en deux parties de plus de deux heures. Vous pouvez accéder au premier volet en cliquant ici et au deuxième en cliquant ici. En choisissant de cliquer ici, vous aurez en prime une introduction de Laurent Guyenot, écrivain et historien qui a longtemps vécu aux États-Unis, y a observé le phénomène de près lorsqu’il y séjournait et a édité en français le livre d’Elizabeth Loftus. Non sans générosité, l’éditeur a décidé de mettre ce livre en accès libre sur le site archives.org pour contribuer à mon travail d’information. Profitez-en en cliquant ici.
Un article éclairant
Comme annoncé dans une lettre précédente, j’ai demandé à Laurent Guyenot de rédiger pour nous un dossier sur le thème du pédosatanisme, de son émergence dans les cabinets d’hypnothérapeutes au cœur des années 80 et de sa réapparition contemporaine via le film Les Survivantes. Intitulé « Le désastre iatrogénique des faux souvenirs », cet article fouillé et très instructif sera publié dans le mensuel Néosanté d’octobre. Vu la tournure des événements, et notamment le succès assez effarant du film (plus de 30.000 entrées en salles en trois mois d’exploitation commerciale), j’ai cependant décidé de le mettre dès à présent à disposition des lecteurs intéressés. Gratuitement ? Non, désolé. Cet article très documenté a été rémunéré à hauteur de sa qualité et je dois aussi essayer de couvrir partiellement les coûts de traduction et de sous-titrage du documentaire. Ce n’était pas prévu au budget annuel de mon petit navire et cela a percé un trou dans sa coque déjà bien abîmée par la crise de la presse écrite. Pour accéder sans délai à ce dossier sous forme de PDF téléchargeable, je demande donc une petite participation aux frais. Et parce qu’il ne faut jamais sacrifier l’humour sur l’autel de l’info, j’ai choisi de fixer cette PAF à 6,66 €. Veuillez cliquer ici pour acheter l’article dans sa version électronique et colmater ainsi quelque peu notre rafiot perforé. Pour les lecteurs plus regardants, ou plus patients s’ils sont abonnés au mensuel, voici cependant la conclusion de ce dossier très éclairant. Elle rejoint complètement mon analyse et j’espère qu’elle fera réfléchir ceux qui ont mis en marche le Satano Circus ou qui ont marché dans cette mascarade sinistre :« Cette mythologie pédo-satanique est, en fait, un outil puissant d’ingénierie sociale. L’équipe de Donald Trump en a fait bon usage à partir de 2016 à travers l’opération QAnon. Le prophète digital QAnon annonçait que le monde serait sauvé dès que Trump aurait neutralisé le réseau des pédophiles satanistes qui gouvernent le monde. Cette vaste PSYOP trumpiste, relayée religieusement dans la francophonie par ce pauvre Alexis Cossette, a été jusqu’à inventer la rumeur que nos élites se shootent à l’adrénochrome extraite de la glande pituitaire d’enfants torturés. On a basculé du satanisme au vampirisme (l’effet Twilight, peut-être). Si toute propagande vise à diaboliser l’ennemi, alors désigner les satanistes comme l’ennemi archétypal est la manipulation ultime. D’une part, cela n’engage à rien. D’autre part, cela induit un sentiment collectif d’impuissance. Que puis-je contre Satan, à part prier et trust the plan ? Il est temps de comprendre que cette morbide mythologie pédo-satanique, sortie au départ des cabinets thérapeutiques californiens, participe d’un terrorisme spirituel visant à ruiner toute confiance dans la nature humaine. » Ma conclusion à moi : halte à cette attaque terroriste d’autant plus désastreuse qu’elle est involontaire et dictée par de bons sentiments !
Yves Rasir
PS : Pour les affamés d’info fiable et vérifiée, je signale aussi que le scientifique Eusèbe Rioché a déposé des commentaires très pertinents à mon article « 7 raisons de ne pas croire les survivantes ». Vous y apprendrez notamment la vérité sur les « charniers d’enfants » dont la magistrate Martine Bouillon, autre intervenante du film « Les survivantes », soutenait naguère et soutient toujours l’existence en dépit du bon sens. Toutes mes condoléances aux foules mystifiées par cette légende urbaine tenace.
Bonjour Mr Rasir,
Je viens de regarder votre débat avec JJC, sur le site Kairos et voici ma question et mes hypothèses :
Serait-ce possible que lors d’un viol, d’une maltraitance ou d’un choc, un enfant vivant ce traumatisme se projette dans un état inconscient, atteignant l’archétype ou le symbole de l’horreur, le diable, satan, l’enfer, ce que Jung appellerait l’Ombre et qui en reviendrait chargé de symboles archétypaux ?
Dans ces témoignages, il s’agit toujours de personnage haut-placés, d’images du père, grand-père, dans des souterrains de châteaux ou dans des caves/grottes (ombre)
Les organes sexuels sont aussi des parties cachées, et empreints de tabous.
Notre civilisation a perdu les codes spirituels, le décodage de l’inconscient. Les contes de fées, les ogres, la mythologie permettaient à l’enfant d’entrer dans ses peurs et de les désarmorcer, car la lumière est toujours plus intelligente que l’ombre. (histoire du Petit Poucet, par exemple)
Maintenant, que l’idéologie moderne est à la dictature du bien-être, tout ce qui n’est pas conforme au bien-être est pathologique. Notre partie inconsciente venant à émerger, à la suite de circonstances pénibles, est colmatée aux antidépresseurs, et autre thérapies new age.
Il n’y a plus d’initiations, telles qu’elles se faisaient dans les âges anciens et qui étaient sagement guidées par les anciens. Les enfants devaient affronter la peur, la tristesse, la douleur, pour devenir des individus sains et responsables.
Si l’initiation n’est plus conduite, elle se produira d’une manière sauvage et incontrôlée, tout comme l’histoire collective et traumatisante que nous venons de vivre. (coquevide)
Notre travail est de mettre de la lumière là ou est l’obscurité, la psychologie ne le fait pas, ni la religion, ni les spiritualités new age…et encore moins la politique tapie dans les ténèbres 😉
Monsieur Rasir n’est pas dans le déni, il voit bien que quelque chose cloche, à raison…
Il faut juste aller voir de l’autre côté du rideau.
Le fort clivage émotionnel qui sépare les pro- des anti- , tout comme au temps que nous venons de vivre est aussi un signe qu’il y a quelque chose d’irrationnel et que nous sommes sur la piste de la découverte de notre Ombre individuelle et collective, avec le conte moderne de l’Ogre et les enfants. Kronos mangeant ses enfants…
Beaucoup de commentateurs n’ont toujours pas compris, ou feignent d’ignorer qu’Yves Rasir ne nie pas la pédo-criminalité, mais le narratif satanique et mythologique qui l’accompagne. Il faut un certain courage pour jouer les négateurs de la bonne conscience empathique et moraliste que représente la figure angélique de JJC 🙂
Suite à votre entretien avec JJCC, que j’ai beaucoup suivi pendant le COVID, j’ai regardé l’émission “Libérez l’info” avec Hélène Pelosse. C’était assez hallucinant, son comportement et ses propos. Pourquoi passer ça au public ?
Puis j’ai tapé Hélène Pelosse sur Google pour mieux connaître cette personne car sa vie m’avait l’air en lien avec des organisations mondiales, et voilà ce que j’ai trouvé :https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=mwmKj6rjmGxXhLJ9Vn_Snt20oV2qmAvN3a3hKL7NBPk=
A moins qu’il n’y ait plusieurs Hélène Pelosse dans la Haute fonction française, elle est donc Inspectrice générale des Finances nommée le 15 sept 2024 comme médiatrice de 2 ministères et non des moindres : économique et financier. Espérons que les voix et ceux qui la contrôlent dans sa tête auront des bonnes idées pour redresser la France.
Elle a été nommée le 28 juin mais le décret de nomination été abrogé 8 jours plus tard…
Bonjour M.Rasir,
Je regrette votre manque de nuance sur un sujet qui déclenche si facilement les passions.
Je suis psychiatre et je m’intéresse aux traumas, et je peux attester avoir rencontré des patients chez qui des symptomes post-traumatiques ou dissociatifs, ont fait irruption AVANT toute rencontre avec un hypnothérapeute. Parmi eux, on peut retrouver des personnes qui font le récit d’abus, organisés de façon plus ou moins horrifiante.
Deux possibilités : soit ces récits sont véridiques, et nécessitent une enquête indépendante et rigoureuse. Soit ils sont partiellement voire totalement fantasmatiques. Dans tous les cas, la souffrance subjective de ces patients est bien réelle, et ils méritent d’être traitées avec dignité, c’est-à-dire mieux qu’être assimilées à des mythomanes ou à des complotistes d’extrême droite comme vous le faites.
Les documents auxquels vous vous référez induisent qu’un récit traumatique peut être induit de façon iatrogène. Cela ne prouve pas qu’ils le sont tous nécessairement. Quand bien même un seul récit était avéré, le phénomène entier doit être traité avec critique et considération.
Je déplore également que vous reprochiez à M.Brassine qu’il manque de sources, du fait qu’il ne partage pas “vos” sources.
Vous semblez plus tenir à vérifier que votre interviewé confirme votre position qu’à explorer la sienne.
Or, je l’ai dit plus haut, le sujet mérite d’être traité de manière rigoureuse, dépassionnée et avec considération des autres.
Notre époque de méfiance généralisée en a bien besoin.
Revenons à notre sujet : Yves Rasir j’apprécie votre résistance argumentée face aux critiques sans nuances des ” gobeurs de la doxa sur le pédo-satanisme ” toujours plus nombreux
suite aux diffusions du documentaire de Barnerias. Continuez dans cette voie.
Dans toute religion il y a des officiants ; Dans toute religion il y a des rituelles et cérémonies ; Dans toute religion il y a des adeptes plus ou moins fanatiques et déviants et je ne pense pas que le satanisme y fasse exception.
Lorsque les préceptes d’une religion prônent la noirceur, la laideur, le mal, l’anti-vie, la perversité il est absolument logique et évident que la pureté, l’innocence… sont les meilleurs point d’appui énergétiques de renforcement de pouvoir de ladite religion…. c’est un incontournable. Lorsque l’on regarde là où peuvent mener les religions qui prônent l’amour et la paix on peut très logiquement imaginer là où peut mener une religion qui prône tout l’inverse. Il faut être aveugle pour ne pas voir la perversité de plus en plus plébiscité en haut lieu dans tois les domaines et les attaques faites contre les enfants en particulier : masquage intensif, culpabilisation des enfants, enfermement, enseignement sexuel à l’école issu dune obstitution mondiale (OMS), mouvement lgbtq+ entrant à l’école. Diminution des protections de l’enfance au niveau judiciaire… les exemples de maltraitance à l’enfance sont innombrables.
L’enfant étant la quintescence de la pureté, de la fragilité, de l’innocence, il est aisé de comprendre, que la démarche de nourrissage énergétique du satanisme qui sévit maintenant dans tous les domaines, vous le reconnaisdez vous-même, puisse appuyer ses pratiques sur l’avilissemment et la tentative de destruction de cette lumière de l’enfance qui représente l’inverse des preceptes sataniques. Sur le plan vibratoire, cette pureté est utilisée à des fins sacrificielles pour renforcer le pouvoir du mal. Ces rituelles de mise a mort d’animaux, d’enfants, de vierges existe depuis la nuit des temps. Serions nous arrivés à une periode si pure et paisible pouvant nous laisser croire que cela n’existe plus ? Il faudrait être bien naïf ou dans une extrême résistance psychologique pour le croire.
Si cela vous intéresse, j’explique dans cet article l’intérêt du sacrifice et de la violence faite aux enfant dans une demarche vibratoire satanique. Il sagit ici d’une tentative d’anéantir la lumière divine. http://clairerelience.unblog.fr/2023/08/29/revelation/
Pour ce qui concerne le satanisme ritualisé, nous avons eu un bel exemple de leur monde de fonctionnement lors de la cérémonie d’ouverture des JO lors de laquelle des enfants étaient mis en scènes dans des circonstances pour le moins anormales. Cette analyse poussée de cette cérémonie nous en explique très bien les tenants et aboutissants je trouve. On y découvre les enjeux et point d’appui de manipulation satanique, qui, proposé en mondiovosion est faite pour manipuler les esprit dans une direction pour le moins perverse à bien des niveaux.
https://www.profession-gendarme.com/ceremonie-douverture-des-j-o-2024-analyse-approfondie/
Votre théorie est très bien charpentée. Le problème, c’est que c’est précisément une théorie, fondée sur zéro preuve. Jusqu’à preuve du contraire, le pédosatanisme est un mythe, c’est-à-dire une fiction sans rapport avec la réalité. Prouvez-moi le contraire, chère Claire, et je ferai amende honorable.
Bonjour monsieur Rasir,
Je vous prie d’excuser la longueur de mon écrit mais le sujet mérite je pense, que j’exprime le fond de ma pensée.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt vos diverses interventions écrites et regardé votre face à face avec Jean-Jacques Crèvecoeur sur la chaîne Kairos.
Deux choses m’ont frappé dans la manière dont vous communiquez votre point de vue.
D’une part, l’émotion qui semble diriger votre comportement menant à des débordements qui nuisent forcément à la réceptivité des informations que vous transmettez et qui pour certaines vaudraient que l’on s’y arrêtent calmement. L’agressivité dont vous faites preuve peut être également une manière inconsciente (ou consciente) d’impressionner l’adversaire pour l’empêcher de contrer vos arguments par la sidération ou la peur que cela provoque. En quelques sortes, votre attitude ferme la porte à des arguments qui pourraient déstabiliser vos certitudes ;
Et d’autre part, il me semble que toutes les sources que vous transmettez sont appuyées sur un biais cognitif qui vous empêche de voir ou d’admettre certaines informations qui pourraient invalider votre thèse.
La distorsion cognitive nous fait toujours choisir les informations qui étayent notre point de vue et nous font cacher sous le tapis de l’Inconscience celles qui le remettent en question. Une sorte de protection psychologique égotique qui malheureusement ne nous permet pas d’embrasser avec objectivité tous les éléments qui pourraient nous permettre de nuancer nos croyances.
À ce sujet là et concernant la haute estime que vous semblez porter au système judiciaire, comment expliquez vous la mise au placard du juge Durand de la CIVISE, institution sensément dédiée à la protection de l’enfance, qui a ardemment travaillé à récolter plus de 30 000 témoignages de maltraitance et de dysfonctionnements judiciaires, qu’il a mis officiellement en lumière ? Une exclusion intervenue juste après la remise de ses conclusions qui laissaient voir de graves dysfonctionnements de la justice française envers les enfants et les parents protecteurs et proposait des solutions. Il me semble que Mme Dalila Sadok des survivantes a été interrogée par ce juge. Elle a aussi utilisé toutes les procédures judiciaires à sa disposition et n’a jamais réussi a récupérer ses enfants malgré des faits étayées de nombreuses preuves indiscutables. J’ai parmis ma patientèle dautres exemples du même type. Vous ne parlez pas beaucoup de cette réalité là et préférez porter votre attention sur ce que vous jugez comme mensonges d’autres survivantes. Vous les accusez de lâcheté et oblitérez le fait que plusieurs ont porté les choses devant la justice avec peu de résultats voire une détérioration de leurs conditions. Toute votre attention est portée sur ce qui vous paraît incohérent et vous éludez totalement les informations qui pourraient déstabiliser votre théorie. Je trouve que votre posture manque d’honnêteté intellectuelle et si vous prétendez défendre la vérité dans une posture journalistique intègre, il manque quelque chose à votre analyse. Quelque chose que vous ne semblez pas vouloir voir ou admettre. Laisser l’émotionnel prendre les rennes de notre intelligence n’est jamais la meilleure voie pour rester objectif.
Que pensez-vous de ce juge d’une province française qui vendait les services sexuels de sa fille mineure et qui n’a écopé que d’une très légère peine lui permettant de continuer son petit commerce satanique ?
Oui parce-que le satanisme, ce n’est pas seulement les petits bonshommes en cape noire qui officient dans les caves. Le satanisme est la perversion des valeurs et notamment de la pureté et de tout ce qui touche au vivant. Une inversion systématique des valeurs qui mènent à la non vie. Une religion tournée vers l’anti-vie. Dans ce sens, les mouvements lgbtq+, le wokisme, la nourriture artificiellement transformée, traitée, l’industrie du médicament qui fait le forcing pour nous obliger à absorber des produits toxiques voire mortels, l’éducation sexuelle à l’école qui envahit les esprit pures de perversité, et induit de sévères troubles du comportement et psychologiques… tout cela, c’est du satanisme et lorsque l’on ouvre son regard et sa conscience, on se rend compte que tout cela est interrelié vers un seul but : l’anti-vie c’est à dire le satanisme.
Cette poussée spirituelle démoniaque est partout. Car il sagit bien de cela aussi. Un combat spirituel est à l’œuvre : le Vivant contre l’anti-vie et lorsque vous vous demandez comment il est possible que quelqu’un puisse pardonner l’horreur à son bourreau, il s’agit là d’une démarche spirituelle tournée vers la paix de l’âme. On ne peut pas vivre si l’on ne s’apaise pas face à certaines expériences hautement traumatisantes. Et vous avez dû remarqué que toutes les survivantes sont portées par la foi. Cest d’ailleurs le lot de la plupart des personnes qui arrivent à survivre à n’importe quel traumatisme lié à de grandes violences humaines. Cet aspect spirituel est essentiel à la résilience et vous semblez ne pas accéder à cette réalité là qui me parait pourtant essentielle. Visiblement vous n’avez pas toutes les cartes en mains pour comprendre l’entièreté de la situation.
Je trouve dommage que vous continuiez sur votre lancée maltraitante car l’époque aurait besoin de tous les humains de bonne volonté.
Je crois que cette ère est justement là pour nous permettre de regarder en nous nos propres dysfonctionnements pour enfin arriver à nous pacifier… de nous à nous et de nous à l’extérieur. Si nous ne faisons pas cette démarche bienveillante, nous continuerons de participer à la création et à l’entretien de la violence et à la souffrance dans le monde, sous toutes ses formes.
Belle fin de journée à vous
Je souscris pleinement à votre antépénultième paragraphe. Sauf que j’enlève résolument le mot “seulement”: le satanisme, ce N’EST PAS ce mythe des ogres en cape noire dévorant les enfants. Ce mythe est l’écran de fumée qui empêche de voir où Satan agit vraiment. Ce mythe est un leurre participant de la poussée spirituelle démoniaque.
Bonjour,
J’ai quitté la Belgique il y a de nombreuses années et c’est par hasard que je me suis demandée ce qu’il était devenu l’ancien “Agenda Plus” des années 1990. Je découvre ce numéro de Néosanté qui titre à grands cris “Faux souvenirs, vrai désastre”. Ayant visionné le film “Survivantes”, je trouve indispensable d’ouvrir le débat sur la véracité des souvenirs traumatiques enfouis – comme ce fut le cas des survivants de guerres, de camps de l’horreur qui étonnamment aussi “ne se sont souvenus” ou n’ont relaté les faits d’horreur dont ils ont été victimes qu’après une très longue période de mutisme. J’imagine que M. Rasir n’ouvre pas, par sa note éditoriale, à un révisionnisme historique quant à la guerre 1939-45. Il serait intéressant de donner la parole au respecté neuro-psychiatre Boris Cyrulnik (sur la résilience des survivant.e.s des camps de la mort et la reconstruction du souvenir) qui est l’auteur de nombreux ouvrages traitant des effets post-traumatiques et des phénonèmes de résilience de victimes d’atrocités). Il serait en effet incontournable d’ouvrir un débat scientifique argumenté sur la question sur l’excellente question du souvenir post-traumatique.
Un débat, mais non un article dont je m’étonne donc au passage du ton haineux et enflammé qu’en tant que lectrice je qualifierais de calomnieux envers le thérapeute Gérald Brassine. Quelle que soit la thématique (ici, la pédocriminalité internationale), rien ne justifie une violence verbale indigne d’un journalisme professionnel et qui de surcroît élimine toute opportunité de débat intelligible. J’ai lu un ouvrage de M. Brassine “Faut-il parler de ça aux enfants – prévenir, détecter et gérer les abus sexuels subis par les enfants” et j’ai, au contraire, apprécié cet ouvrage et la mesure de l’auteur – ceci, loin du personnage confus campé par l’article. Derrière tant de véhémence, il y a généralement des vengeances personnelles – dont il y a lieu de se demander si leur place est légitime dans ce type de magazine.
L’afflux d’un public francophone de 33 000 spectateurs aux projections des “Survivantes” en un temps record et sans publicité, révèle qu’une partie de la société est demandeuse d’aborder ces questions. Derrière les dénis et les non-dits, l’imaginaire galope. Oser aborder publiquement cette thématique permettra de désamorcer l’imaginaire et d’ouvrir la voie à l’établissement d’une information rigoureuse – puisse celle-ci éventuellement dépasser la fiction. Seul un journalisme d’investigation scientifique, mesuré et rigoureux pourra y répondre. Respectueusement.
Alexandra Virag
Sans publicité ? À l’exception du nôtre, tous les médias “résistants” ont déroulé le tapis rouge à Barnérias et à son film de désinformation. L’offre a créé la demande, c’est l’ABC du marketing. Où allez-vous chercher un ton haineux envers Gérald Brassine ? Je le critique mais je souligne son bon fond et sa sincérité.
On peut manipuler l’esprit, il y a bien des manières, et je l’explique parfois dans un cadre bien déterminé.
Néanmoins, il y a une part de vérité dans le pédosatanisme, sinon comment expliquer la disparition de tant d’enfants et de tant de plaintes sans suite…..
Mais il y a très peu de disparitions d’enfants !!!! J’ai cité les chiffres de Child Focus en début de débat: 20 disparitions non élucidées en 40 ans, soit 1/2 par an ! Et où sont les plaintes sans suite ? La grande majorité des “survivantes” ne déposent pas plainte.
Oui, vous avez raison M. Rasir.
Chaque an, en France, en moyenne entre 40 000 et 50 000 disparitions d’enfants sont signalées.
95% sont des fugues ( https://t.me/pedocriminalite/9944 ) et majoritairement des mineurs de plus de 15 ans.
Le reste, environ 1000, se compose de vraies disparitions certes.
3 par jour environ. Pourquoi, où ?
Il n’empêche que certains aiment à relayer ce chiffre choc de 50 000 ( alors que la réalité est bien assez choquante) . Je pense à Homayra Sellier, présidente et fondatrice d’ “Innocence en Danger” qui, cette année, a balancé ce chiffre de 50 000 sans le nuancer,
Plus je fréquente ce milieu des militants “anti-pédocriminalité” et plus je m’en éloigne pour suivre mon chemin car je constate qu’il est plein d’escrocs, de gourous, de mythomanes, d’abrutis et de cas psychiatriques.
C’est avec des gens comme vous qu’on approche la vérité, les faits.
Pour finir, j’ai lu, consterné, bien des commentaires sur cette mascarade apocalyptique et machine à cash qu’est “Les Survivantes” et tiens à vous exprimer mon admiration pour votre stoïcisme face à tant de bêtise, de calomnies, voire de perversité.
Merci !
Attention: il y a eu 1259 “disparitions inquiétantes” en France en 2023, mais il s’agit d’une catégorie fourre-tout, où l’on trouve notamment les disparitions d’adolescents suicidaires et les “fugues requalifiées”, c’est-à-dire les fugueurs et les fugueuses dont on n’a plus de nouvelles “après plusieurs semaines ou plusieurs mois” (Source: rapporte annuel sur les disparitions de mineurs en France). Les disparitions non élucidées potentiellement attribuables à des prédateurs ou à des réseaux (Le petit Emile, la jeune Lina…) sont rarissimes.