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interview

ILIOS KOTSOU : « Les émotions positives sont des agents protecteurs »

Par 1 juillet 2012mai 23rd, 2023Pas de commentaires

A l’instar de l’argent, la santé ne fait pas le bonheur, mais elle y contribue largement.
C’est d’ailleurs un des indicateurs principaux permettant aux sociologues d’évaluer le bien-être des gens et des populations .

Mais si le contraire était vrai aussi ? Et si le bonheur faisait la santé ? « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé », disait déjà Voltaire. Aujourd’hui, des études très sérieuses confirment que les émotions positives agissent comme des agents protecteurs de l’organisme et constituent ainsi une véritable médecine préventive. Chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve (Belgique), Ilios Kotsou s’est fait une spécialité de mettre en valeur les ressources de la psychologie positive, et notamment son impact sur la santé. Dans une revue focalisée sur les aspects pathogènes du stress , il était temps d’évoquer aussi ce bon moyen de s’en prémunir, à savoir l’intelligence émotionnelle dont la nature nous a dotés.

Le bonheur si je veux », affirmait le slogan… S’il est éminemment intime et subjectif (mais pas que, comme nous l’expliquera Ilios Kotsou), le bonheur relève avant tout d’une attitude positive face aux événements. Or, les récentes découvertes des neurosciences le démontrent : sans nier les difficultés, ni les émotions négatives, une attitude optimiste face à la vie est bonne pour la santé du corps et de l’esprit. C’est cette attitude optimiste et les émotions positives afférentes que cherche à développer la psychologie positive. Proche du courant humaniste, elle considère qu’à côté des multiples problèmes et dysfonctionnements individuels et collectifs s’exprime, se développe toute une vie riche de sens et de potentialités. À valoriser, à amplifier. Car, la psychologie positive dépasse le cadre théorique, proposant des outils pour nous aider à accroître notre niveau de bonheur.
Homme-trait d’union, Ilios Kotsou illustre avec passion cette posture de pont : par ses recherches, ses écrits, ses interventions, il n’a de cesse de tisser des liens entre la science et notre quotidien, entre le monde de l’université et la rue. En témoigne sa récente participation, en tant qu’intervenant-expert, à l’émission Leurs secrets du bonheur, de Frédéric Lopez (France 2). « Le bonheur c’est de chercher », écrivait Jules Renard dans son Journal… Alors que nous partageons un délicat thé vert, tout en savourant la lumière printanière, notre chercheur sachant chercher passe avec enthousiasme de la théorie aux pistes pratiques. Pour notre plus grand…bonheur !

Comment expliquer, malgré l’attrait que le bonheur exerce et l’intérêt que lui porte la science (à l’image de la psychologie positive), que ce sujet soit encore souvent perçu comme mièvre ?

Le bonheur véhicule beaucoup de préjugés et d’idées fausses… Il faut avouer que le thème a été généreusement mis à profit par le mouvement du développement personnel, avec certes des effets positifs, mais cela ne participe pas à donner une image très scientifique du sujet. Il faut savoir que la psychologie positive, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est pas (une psychologie) du « bonheurisme », où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». La psychologie positive n’évacue pas la question de la souffrance humaine, ni les moyens d’y remédier. La souffrance fait partie de nous ; c’est aussi ce qui fait notre richesse, notre complexité humaine. Mais au lieu de s’interroger uniquement sur ce qui ne fonctionne pas, la psychologie positive nous propose de partir de ce qui va bien : de nos ressources, de nos potentialités. Et de voir aussi, bien sûr, ce que l’on peut améliorer.

Comment est-il possible d’objectiver et de mesurer quelque chose d’aussi impalpable que le bonheur ?

Bien qu’il soit éminemment insaisissable, la science dispose aujourd’hui d’outils pour « mesurer » le bonheur. L’électroencéphalogramme montre, par exemple, que les personnes très heureuses ont, au repos, une activation des hémisphères cérébraux significativement différente de celles qui sont moins heureuses, moins optimistes. Concrètement, les gens heureux ont la partie gauche du cortex préfrontal plus activée (partie qui nous aide à réguler les émotions). Par de l’entraînement, on peut donc modifier l’activation du cerveau ; c’est là tout l’intérêt de ce type de mesures. Autre élément intéressant : pour mesurer le lien entre bonheur et activation du cerveau, on se base sur l’impression subjective de la personne, à qui l’on demande au préalable d’évaluer son niveau de bonheur sur une échelle de 1 à 10 (sachant que tout le monde peut croire que cette personne est malheureuse, alors qu’elle se sent heureuse, et vice versa). Or, à l’analyse, il y a bien cohérence entre le ressenti intime de la personne, l’activation de son cerveau et son état de santé. Le lien est donc avéré entre le bonheur subjectif et objectif.

Mais comment ne pas transformer tout cela en tyrannie du bonheur ?

Dans la conception même de la psychologie positive – qui, rappelons-le, prend sa source dans l’école humaniste (1) -, il ne s’agit pas de promouvoir un bonheur normatif. Il appartient à chacun de définir quelle est « la vie bonne » pour lui, la route qui l’amène vers les valeurs qui lui sont essentielles.

Quel rôle jouent les émotions positives, qui sont au centre des recherches menées par la psychologie positive ?

Avant d’évoquer leurs bienfaits sur la santé, je soulignerais qu’elles ont un rôle important à jouer dans notre monde. Les émotions positives agissent en effet comme des antidotes à nos tendances négatives : se réjouir du bonheur des autres est indéniablement un bon antidote à l’envie, idem pour la bienveillance et l’amour vs la haine. Plutôt que de lutter contre nos tendances négatives, l’idée est de chercher à cultiver nos émotions positives. Dans notre monde en crise, pourquoi ne pas porter notre attention sur ce qui fonctionne? Sur les belles initiatives citoyennes, par exemple. De manière imagée, c’est parvenir à voir la plante qui traverse le béton ; la vitalité qui circule envers et contre tout. Et forts de cette conscience, envisager comment pouvons-nous, chacun à notre niveau, par de petites actions, arriver à une relation plus juste avec nous-mêmes, avec les autres, et ainsi participer à l’élan vers un monde meilleur. C’est en cela que la psychologie positive initie aussi un outil de changement social. Un excellent remède en tout cas au sentiment d’impuissance, si difficile à vivre pour l’être humain !

Quelles sont les émotions positives-ressources dans notre quête du bonheur ?

Parmi les plus importantes, citons le pardon : les interventions sur le pardon menées par le Dr Frederic Luskin, de l’université de Stanford, ont montré qu’elles pouvaient significativement faire baisser la colère et le stress chez les participants, avec un effet positif sur le fonctionnement cardiovasculaire. Soulignons aussi l’émerveillement : c’est-à-dire notre capacité à pouvoir être pleinement présent et apprécier les petites choses du quotidien. C’est se laisser surprendre par le chant d’un oiseau… Il y a également le contentement : savoir apprécier ce que l’on a, plutôt que d’envier ce que l’on n’a pas. La gratitude, elle aussi, est essentielle : prendre conscience et exprimer ce que l’autre nous apporte comme bienfaits nous relie à quelque chose de plus grand que nous, créant de la connexion. Du lien aux autres, dont on sait à présent qu’il est l’un des facteurs majeurs dans notre bonheur. Autre émotion positive phare, l’élévation qui fait que lorsqu’on est témoin d’une action belle, généreuse, cela va activer notre altruisme, nous donnant l’envie de contribuer à un monde meilleur. Puis, bien sûr, parmi nos plus précieuses ressources, il y a la joie…tant chez nous que chez les autres !

À ce propos, le bonheur des uns fait-il le bonheur des autres ?

Les études montrent, en effet, que lorsque le bonheur de quelqu’un augmente, le bonheur des personnes de son entourage augmente aussi ; on est loin de l’idée reçue du bonheur égoïste ! Les professeurs Nicholas A. Christakis du département de sociologie de Harvard et James Fowler de l’Université de Californie (spécialistes des réseaux sociaux et de la coopération) se sont ainsi plongés dans les données d’une vaste enquête sur la santé, menée aux États-Unis sur plus de 5 000 personnes, suivies durant vingt ans, initialement dans le but de comprendre les déterminants des maladies cardiovasculaires. En analysant les informations à l’aide de programmes informatiques spécialisés, ces chercheurs ont pu montrer que le bonheur se répandait dans les réseaux sociaux de la même manière qu’un virus. Ainsi, lorsqu’une personne devient plus heureuse, cet accroissement de bonheur se propage dans son réseau social jusqu’à trois degrés de relation. Le bonheur déclenche une réaction en chaîne : lorsqu’il augmente significativement pour nous, les amis vivant dans un périmètre d’environ 2 km ont 25 % de chance de devenir plus heureux aussi, les amis de nos amis 10 %, et les amis des amis de nos amis, environ 5,6 %.

Quel est l’effet tangible des émotions positives sur la santé, le bien-être ?

En tant que chercheur, je me base sur les recherches scientifiques qui ont été réalisées en la matière. Je citerais une étude menée sur des nonnes pour mesurer l’impact d’une attitude optimiste sur la santé et la longévité (2). Les chercheurs ont analysé les lettres de «candidature» de 180 novices, désirant entrer au couvent. Le choix de nonnes n’a rien d’innocent : ce public « captif » vit dans des conditions extrêmement identiques. Après avoir compté le nombre de mots positifs utilisés dans leurs missives, ils les ont divisés en deux groupes : un premier groupe plus « positif » (avec des novices mettant en avant leur joie de s’engager, leur feu intérieur, leur amour de la vocation, etc.) et un autre plus « négatif » (des aspirantes nonnes qui voyaient davantage leur vocation comme un sacrifice). Les chercheurs ont ensuite considéré jusqu’à quel âge ces nonnes avaient vécu, mettant en parallèle leur durée de vie et le nombre de mots positifs écrits autrefois. Les nonnes positives avaient ainsi vécu en moyenne 7 ans de plus que leurs consœurs plus négatives. Et parmi celles qui avaient atteint l’âge vénérable de 95 ans, il y avait deux fois plus de nonnes « positives » en vie.

Auriez-vous l’exemple d’une autre étude, menée cette fois sur le grand public – c’est-à-dire des personnes plongées dans le rythme et le stress quotidiens ?

Il y a énormément d’autres études ! J’épinglerais une étude en cardiologie, très révélatrice. On y a suivi 1 739 sujets en bonne santé pendant 10 ans ; les chercheurs (3) ont évalué dans quelle mesure ces personnes avaient une attitude positive dans la vie. Il s’est avéré que chaque point supplémentaire obtenu sur une échelle allant de 1 à 5 réduisait de 22 % le risque d’être atteint d’une maladie du cœur. Je citerais encore une autre étude significative de 2011, publiée dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), où ont été suivis des participants entre 52 et 79 ans : on a vu que le 1/3 le plus heureux avait un risque de décès diminué de 35 % par rapport au 1/3 le moins heureux.

Quel rôle joue une attitude optimiste pour réagir face aux événements de la vie ?

On a pu constater que les personnes marquées par un style d’affectivité positive – qui, en moyenne, vivent et cultivent davantage d’émotions positives (intérêt, gratitude, amour, joie…) quels que soient les événements négatifs ou stressants de la vie – vont être moins « à risque » face aux événements difficiles. Les émotions positives qu’elles vivent agissent sur elles comme un « agent protecteur » ; un tampon (buffer, en anglais) contre les risques de santé, de dépression, etc. Cela va activer des ressources personnelles ; une forme de résilience qui permet de modérer la réactivité au stress et de mieux faire face aux pressions, individuelles et sociales.

Plus précisément, comment agissent les émotions positives sur notre niveau de santé ?

L’organisme a deux pédales, si l’on peut dire : le système sympathique et le système parasympathique. Les émotions positives vont influencer ces systèmes-là, et permettre une récupération plus rapide par rapport au stress. Je m’explique : les émotions négatives relèvent d’un système archaïque de survie (en lien avec le cerveau droit), et activent le système sympathique ; « l’accélérateur » produisant l’adrénaline, responsable du stress. Les émotions positives, elle, stimulent le cortex préfrontal gauche (cerveau logique), qui permet de rationaliser les choses, tout en déclenchant une cascade d’événements corporels : activation du système nerveux parasympathique (le « frein », qui va nous permettre de nous calmer), stimulation du système immunitaire et des mécanismes réparateurs du corps. En fait, les émotions agissent de plein de manières, enclenchant un cercle vertueux. Barbara Fredrickson, l’une des figures de proue de la recherche en émotions positives, a établi la « théorie de l’élargissement », selon laquelle les émotions positives élargiraient nos capacités attentionnelles, nous permettant de voir la situation de manière plus globale, tandis que nos émotions négatives nous focaliseraient sur ce qui ne va pas ou qui nous fait peur, nous éloignant des solutions possibles. Tout cela a un impact sur notre santé.

Mais nous ne sommes pas tous égaux face à cela : un même événement peut affecter très différemment les personnes, selon leur tempérament…

J’irais même plus loin (l’humain est très complexe !) : un même événement peut affecter des gens différemment, mais même si quelqu’un est beaucoup plus affecté par ce qui arrive, s’il a cette capacité à vivre des émotions positives, il pourra quand même récupérer plus vite. Ce n’est donc pas le fait de ne pas être sensible qui serait déterminant dans la récupération. J’ai l’exemple frappant d’une étude qui me touche beaucoup. On a interviewé des veuves qui avaient perdu leur conjoint, 6 mois après le décès. On a ainsi vu que celles qui se montraient capables de sourire en évoquant le souvenir du conjoint étaient celles qui étaient le mieux remises 2 ans après. Ça dit quoi ? Pas qu’elles nient ou qu’elles ne sont pas tristes, mais elles sont capables, malgré cet événement tragique, de se connecter à ce qui avait de positif dans la relation à leur conjoint. En l’évoquant, elles ne restent pas uniquement dans la tristesse ; cela leur permet de se reconnecter à ce qu’il y avait de fort – à l’amour, au lien… – augurant d’une meilleure récupération, d’une meilleure qualité de vie, d’un risque moindre de dépression. Ce qui est mis en avant, ici, c’est une capacité de « flexibilité » par rapport à nos émotions.

Qu’est-ce qui optimise cette capacité de flexibilité ?

Un de mes collègues à Harvard, Jordi Quoidbach, travaille sur ce sujet : il observe que la clé se trouve dans la diversité des émotions positives (qui servent, on l’a vu, d’agent protecteur). Le fait de vivre un éventail assez large d’émotions positives (l’altruisme, la gratitude, l’amour, la gentillesse, etc.) serait plus significatif que leur intensité, par exemple. En fait, cette « flexibilité » est en lien avec notre capacité à rester ouverts à ce qui nous arrive dans la vie.

Mais soyons clairs : la psychologie positive ne vise pas à « éradiquer » toute émotion négative au profit d’une vie en rose ?

Il ne s’agit en aucun cas de voir les émotions positives en opposition par rapport à la vie émotionnelle en général, mais bien comme quelque chose de protecteur, qu’on peut nourrir. Les autres émotions sont là, et elles ont leur utilité. Mais si on se perd dedans – entrant alors dans une dynamique qui vient renforcer uniquement les émotions difficiles, on sait que c’est très mauvais pour le moral, pour la santé, pour les relations, etc. On peut même aller plus loin : l’acceptation des émotions difficiles (peur, colère, tristesse…), c’est relié à plus d’émotions positives ! Cela peut paraître étonnant, mais quelqu’un qui est capable de reconnaître ses émotions difficiles, de leur faire de la place, c’est quelqu’un qui est aussi capable de faire de la place pour vivre davantage d’émotions positives. Alors que quelqu’un en guerre contre ces émotions-là, dépensera beaucoup d’énergie et n’aura peut-être pas, alors, les ressources pour cultiver en temps voulu des émotions positives.

Nous avons principalement évoqué l’effet « protection » et « prévention » des émotions positives ; a-t-on pu mesurer l’impact de celles-ci sur la guérison, en cas de maladie ?

Les émotions positives sont en effet plus étudiées par rapport à leur effet protecteur concernant l’immunité et la longévité. En terme de guérison, c’est beaucoup plus complexe. Tout comme la maladie, la guérison est multifactorielle ; les émotions positives en font partie, mais je ne connais pas d’études spécifiques en la matière. Ce qui est certain, c’est que les émotions ne sont pas « immatérielles » ; elles produisent des modifications biologiques. Une émotion qui se déclenche, c’est un certain nombre de neurotransmetteurs qui se libèrent dans le cerveau. C’est relié à des hormones dans le corps, à une accélération ou une décélération du rythme cardiaque, à une activation du système nerveux ou une détente, selon ce que l’on vit, etc. Chaque émotion a un impact direct sur les paramètres biologiques. J’insiste là-dessus parce qu’on entend trop souvent qu’il y aurait d’une part les émotions (on va guérir par les émotions…), d’autre part ce qui est biologique (donc directement vérifiable), puis il y aurait encore la pensée, beaucoup plus immatérielle… Alors que tout ça est totalement lié !

Quels « exercices » pratiquez-vous au quotidien pour activer vos émotions positives et accroître votre niveau de bonheur ?

Je me connecte à l’ici et maintenant, en allant courir, en regardant le ciel, en buvant une tasse de thé, en pratiquant la méditation de la pleine conscience (mindfulness)… Toutes ces choses qui « distillent » le moment présent.

Propos recueillis par Carine Anselme

NOTES

(1)La psychologie positive est la traduction scientifique de la psychologie humaniste (Rogers, Maslow…), elle-même issue de la pensée existentialiste née en réaction aux horreurs de la Seconde guerre mondiale.

(2)Danner, Snowdon & Friesen (2001). Positive emotions in early life and longevity : Findings from the nun study. Journal of Personality and Social Psychology, 80, 804-813.

(3)Davidson, Mostofsky & Whang (2010). Don’t worry, be happy : Positive affect and reduced 10-year incident coronary heart disease: The Canadian Nova Scotia Health Survey. European Heart Journal, 31, 1065-1070.

À lire : Psychologie positive : le bonheur dans tous ses états, sous la coordination de I. Kotsou et C. Lesire, avec C. André, T. d’Ansembourg, I. Filliozat, E. Lambin, J. Lecomte, M. Ricard – 100% des droits d’auteur vont à des projets humanitaires (Jouvence, 2011) ; Petit cahier d’exercices d’intelligence émotionnelle (Jouvence, 2011) ; Les compétences émotionnelles, I. Kotsou, M. Mikolajczak, J. Quoidbach et D. Nélis (Dunod, 2009) ; Intelligence émotionnelle et management (De Boeck, 2008) ; L’intelligence émotionnelle (Bernet-Danilo, 2007).

S’exercer
au bonheur

Le journal de gratitude.
Remercier autrui nous rend objectivement heureux. Des chercheurs* ont ainsi réalisé une étude sur des étudiants, invités à citer 5 événements arrivés au cours de la semaine pour lesquels ils éprouvaient de la gratitude. Comparé aux autres groupes test, celui qui avait tenu un « journal de gratitude » rapportait, au terme de l’étude, des niveaux de bonheur en moyenne 25 % plus élevés et ses participants avaient moins souffert de symptômes physiques. Dans une autre étude (mêmes chercheurs), ce journal de gratitude devenait quotidien : au bout de 3 semaines, les participants déclaraient mieux dormir, étaient plus optimistes à propos de la semaine à venir et se disaient plus satisfaits de leur vie. Dont acte…
La méditation de la gentillesse (Loving kindness meditation).
C’est une forme de méditation de la pleine conscience. En pratique, il s’agit de méditer en dirigeant une attention bienveillante vers soi-même, vers ses proches, puis vers un réseau plus large et vers le monde. On a pu constater un effet avéré sur le bien-être et le sens de la vie.
*Emmons, R. A., & McCullough, M. E. (2003). Counting Blessings Versus Burdens: An Experimental Investigation of Gratitude and Subjective Well-Being in Daily Life. Journal of Personality and Social Psychology, 84, 377-389.

SE CHANGER SOI,
CHANGER LE MONDE

Ilios Kotsou est également membre fondateur de l’association Émergences, organisatrice d’une journée pratique de réflexion et d’échanges, qui aura lieu le vendredi 28 septembre 2012, à Bruxelles, axée autour de la pleine conscience (mindfulness), de l’altruisme et de l’intériorité citoyenne. « Ma vision du changement dans le monde, c’est celle des tout petits pas », explique Ilios Kotsou. L’idée est donc, en paraphrasant la célèbre citation de Gandhi, d’incarner, chacun à notre niveau, le changement que l’on souhaite voir dans le monde. Avec Jon Kabat-Zinn, Pierre Rabhi, Christophe André, Matthieu Ricard. Renseignements : www.emergences-asbl.org/jkz2012 – Réservations : www.ticketnet.be – 070 660 601.

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