Physiologie
La cheville est l’articulation du corps qui va nous mettre en lien avec le sol, la terre, c’est-à-dire le symbole maternel par excellence.
La cheville participe à l’équilibre postural de notre corps, et de ce fait sa fonction est de s’adapter au sol afin de toujours maintenir le reste du corps en équilibre. C’est elle qui nous permet d’avoir les pieds sur terre et la tête sur les épaules.
En raison de sa structure anatomique, l’articulation de la cheville est un mécanisme instable au sens strict du terme. Qui ne s’est jamais tordu la cheville en faisant un faux pas ?
L’entorse externe de la cheville est l’une des pathologies les plus fréquentes de l’Homo sapiens.Véritable signature de la bipédie, cette pathologie répond à elle seule de l’ensemble des modifications proprioceptives, mécaniques (musculaires et osseuses) et physiologiques (équilibre) qui ont touché nos membres inférieurs au cours de l’évolution de ces cinq derniers millions d’années.
Symbolique, sens et histoires
La cheville va être sujette aux entorses, de la plus simple ou bénigne à la plus grave si il y a rupture ligamentaire.
Le sens même de l’entorse de cheville sera identique, mais on notera une tonalité plus forte en fonction de la gravité de la lésion.
Quoi qu’il en soit, une entorse de cheville nous laissera penser que nous sommes dans l’impossibilité de nous adapter à une situation. La solution pour notre cerveau sera alors de s’extraire de cette emprise au sol, afin d’obtenir une liberté supplémentaire, et ce sera l’entorse.
Dans l’entorse de cheville, nous trouvons principalement un lien à la mère, soit dans le manque affectif, ou dans la fuite pour échapper à son emprise affective. Le lien est rompu, je ne suis plus en symbiose ou en association étroite avec elle.
Le ressenti de dévalorisation pourra être lui aussi de la partie, avec une tonalité plus ou moins marquée en fonction de la gravité de l’entorse. D’ou l’expression « je ne lui arrive pas à la cheville ». Cette dévalorisation pourra être liée à mon futur si les structures ligamentaires sont touchées.
Par exemple, un joueur de tennis qui ne se sent pas au niveau du prochain tournoi qui arrive et se dévalorise déjà de ne pas pouvoir le gagner.
Et voilà cette entorse de cheville doublée d’une surtension ligamentaire qui arrive à point nommé pour lui éviter d’être ridicule devant tout le monde le jour J.
L’entorse de cheville est un motif de consultation important en cabinet et très souvent, le patient exprime une déception par rapport à un projet qui tombe à l’eau à cause de cette entorse.
Une patiente m’est envoyée par son généraliste car elle n’arrive pas à poser le pied au sol. Les radios ne présentent aucune trace de fracture.
Au bout de quelques minutes, elle exprime une profonde déception de ne pas pouvoir partir en vacances la semaine prochaine à cause de son entorse. Cette patiente se retrouvait dans une impasse par rapport aux évènements qui lui étaient arrivés dans les 3 derniers mois.
Elle apprenait le diabète de sa fille de 6 ans et le décès de sa mère.
Un ressenti d’impuissance et de dévalorisation de ne pouvoir extraire sa fille et elle-même de cette situation. Et cette nouvelle trajectoire de vie la rendait malheureuse. Ainsi, l’entorse de cheville répondait symboliquement à la difficulté, voire l’impossibilité de s’engager dans cette direction de vie.
La douleur physique due à l’entorse correspondait à sa douleur morale en lien avec l’incapacité de changer les choses.
Les chevilles représentent la flexibilité relative à une direction ou à des changements d’orientation. L’entorse ou la foulure exprime le plus souvent un refus de se conformer à une direction que l’on nous impose. Se pourrait-il encore que vous vous reteniez d’avancer dans la direction vers laquelle vous souhaitez vous diriger ? Une entorse nous impose un stop. Pourquoi ? Ne serait-ce pas la seule façon de nous faire comprendre qu’il est temps de s’arrêter pour faire le point sur notre situation ?
C’est l’histoire d’une professeur d’école qui se fabrique une entorse de cheville la veille de partir en voyage scolaire avec ses élèves. Après l’interrogatoire, on découvre que cette entorse arrive à point nommé.
Plus jeune, cette patiente était allée une fois en colonie de vacance et avait vécu cela très difficilement. Depuis, la promiscuité et le manque d’intimité lui était devenus insupportables.
A l’approche du départ, le stress du souvenir ancien était si présent que son cerveau à trouvé la solution adaptée pour ne pas faire ce voyage.
Chez les footballeurs, l’entorse de la cheville est très fréquente. Mais là, la problématique conflictuelle est plus en lien avec une notion de dévalorisation de ne pas être capable de garder sa place dans l’équipe.
Faisant partie du staff médical d’une équipe de football, je fais souvent le lien de l’entorse qui arrive après que le joueur ait récupéré sa place de titulaire, lorsque son stress est résolu.
Dernière piste
La cheville peut constituer aussi un symbole d’asservissement. Un bracelet de cheville, parfois également nommé chaine de cheville, est traditionnellement porté par les femmes dans certains pays, comme en Inde.En Afrique de l’Est, la chaîne de cheville signifie que la femme qui la porte est une prostituée.
Chez les Gitans, la chaînette à la cheville gauche était à l’origine le symbole de la soumission à son homme. On pourra chercher ici des mémoires de soumission abusives à l’homme.
Conclusion
Pour résumer, la cheville nous parle le plus souvent d’un stress face à une direction difficile à emprunter dans nos vies, d’un lien non apaisé à la mère, soit dans le manque affectif, soit dans la fuite pour échapper à son emprise. Les autres pistes nous conduisent à des formes de dévalorisation (« ne pas arriver à la cheville de… ») ou d’éventuelles mémoires de soumission.
Bonjour,
J’ai le retour d’une entorse cheville gauche. Cheville qui fut cassée il y a 30 ans. Cette entorse ne guéri pas. Je suis aussi devalorisée sur mon lieu de travail par 2 collègues. L’impression d’un déjà vécu toute ma vie d’enfant. Comment puis je accueillir cela svp, et comment y remédier ? Merci d’avance. Passez une très belle journée. Sonia
En réponse à Rhuys, une piste possible : à la naissance j’étais étranglée par le cordon, cyanosée et ne respirais pas. J’ai été saisie par les pieds (les deux pieds prisonniers d’une main) et “balancée dans le vide” par une sage-femme qui m’a en plus “tabassé” le dos de son autre main.
J’ai vécu cet événement comme une tentative de meurtre et au long de ma vie j’ai réagi par une panique insurmontable à chaque fois que quelqu’un a tenté de me saisir par les chevilles. Jusqu’à ce que je revive cette naissance traumatique et puisse enfin en réparer les dégâts.
Bonjour Monsieur,
Je m’interroge sur ces personnes qui refusent et ne supportent pas qu on leur touche les bas des jambes en particulier les chevilles, avez vous eventuellement une idee sur l origine ou la symbolique de ce trouble?
Bien cordialement,
Mlle Ruys