Le thème de l’argent est très important dans nos sociétés actuelles. Il est en effet fréquent de juger la réussite d’une personne en fonction de sa capacité à accumuler des richesses, comme si, désormais, l’argent devenait la référence de l’être.
Synonyme de puissance et de pouvoir, avoir de l’argent fait donc généralement rêver. De même que la peur d’en manquer est pour beaucoup à l’origine de profondes angoisses. Paradoxalement, avoir énormément d’argent – « trop »- est rapidement associé à une idée de malhonnêteté, ou du moins à des valeurs peu soucieuses de la dimension humaine.
En bref, l’argent déclenche de violentes passions et nous allons voir à quel point ce sujet est ambivalent.
Tout d’abord décryptons ce qu’est l’argent :
Ce mot tire son origine du sanskrit ar-jun signifiant brillant. Donc associé à ce que l’on voit ; à ce qui est à l’extérieur.
L’argent en tant que minéral est antiseptique, c’est-à-dire en termes bioanalogiques : utile pour se protéger de l’envahisseur externe.
Enfin, on utilise l’argent dans les transactions : il permet de donner un prix – mesure, valeur subjective aux choses. Un prix est donc une comparaison par rapport à l’extérieur.
Nous avons vu précédemment que toute comparaison est la négation de la chose comparée. Ainsi toute comparaison de soi par rapport à une valeur extérieure est une négation de soi. C’est la négation de l’être unique que nous sommes.
Nous l’aurons compris, l’argent fait toujours référence à l’extérieur, jamais à l’être.
Or, selon les lois de la Bioanalogie, toute peur – ou problématique- parle de ce que nous avons à rencontrer. Donc, une problématique avec l’argent, qu’il s’agisse de la difficulté d’en obtenir ou d’une peur de perdre celui qu’on possède signifie, selon la Loi du Principe, être invité par la vie à réaliser en quoi l’extérieur nous parle de ce que l’on a à rencontrer. En d’autres termes, cela met l’accent sur l’importance de l’extérieur en tant que guide nous permettant d’accéder à notre intérieur.
Difficultés à avoir de l’argent
S’il m’est difficile d’avoir de l’argent, il m’est proposé de réaliser que je n’ai pas à rester identifié à une valeur extérieure à moi, que cette valeur soit matérielle ou spirituelle. Par exemple, si ce qui compte pour moi est ce que l’on pense de moi, si je vis par rapport à un modèle ou une référence ou à l’image que je donne aux autres.
Par exemple, André a longtemps vécu en voulant emprunter les pas d’une personne qu’il admirait, jusqu’à caricaturer certaines de ses attitudes. Pensant que ce comportement lui donnait de la valeur, il s’obligeait à rester dans une voie qui n’était pas la sienne. Lorsqu’il a compris que sa véritable richesse était de sortir de toute comparaison et d’oser faire vivre sa propre créativité, il a pu créer et développer une activité liée à un réel don artistique dédaigné jusqu’alors. Aujourd’hui, cette décision lui permet d’être dans une situation beaucoup plus épanouissante et qui, plus est, très lucrative.
Peur de manquer d’argent
En bioanalogie, le thème du manque est souvent développé. Il faut comprendre que pour exister nous devons manquer –renoncer – à toute autre forme ou toute autre réalité.La peur, on l’a vu, est liée à ce que l’on doit rencontrer. Il s’agit ici d’exister sans vouloir être une autre personne -, basée sur des valeurs extérieures – que soi-même.
Marie a eu une progression sociale et professionnelle rapide et s’est très rapidement insérée dans un milieu de jeunes couples qui vivaient une vie ponctuée de sorties et d’activités impliquant un budget conséquent. Au départ, pour Marie, issue d’un milieu familial ouvrier aux moyens modestes, ce mode de vie représentait la « vraie vie », mais en fait, elle ne se sentait pas heureuse car, avec toutes ces dépenses, elle passait son temps à redouter de manquer d’argent.
L’interprétation de sa peur de manquer lui fit intégrer combien la vraie valeur n’est pas liée à l’aisance financière et à l’acquisition de biens matériels, mais elle se trouve dans la façon d’être et de vivre sans réserve la vérité et l’authenticité de qui nous sommes..
Ne pas savoir profiter de son argent
Autre thème, moins fréquent, concernant une personne qui a « beaucoup d’argent » mais qui ne profite pas de ses biens parce qu’elle n’utilise pas son argent pour s’offrir une vie confortable. Elle continue donc de vivre une vie contraignante, sans plaisir lié à l’utilisation de son argent. Selon la loi du Principe, quel sens peut-on donner à ce fonctionnement ? Au sens premier, le profit est l’avantage, le bénéfice, que l’on peut tirer d’un capital ou d’une valeur en la mettant en jeu. Donc, ici, il est proposé de mettre en jeu ses valeurs sans vouloir en tirer un bénéfice : j’ai simplement à faire vivre mes valeurs sans intention, ni objet.
Laurent, fils unique, a hérité de biens immobiliers et commerciaux. Honnête et très consciencieux, il a non seulement su gérer cet héritage, mais en plus il l’a considérablement fait fructifier. Or, sa vie n’a changé en rien, il ne se permet aucun confort, ne s’accorde aucun plaisir personnel. Il mène une existence de travail et de contraintes sans jamais profiter de son aisance matérielle.
En fait, très respectueux des valeurs du passé et, notamment du travail effectué par ses parents, il ne développe ses biens que pour leur rendre hommage. En d’autres termes, le profit de son travail est la fructification de son héritage, en souvenir de ses parents.
Il aurait bénéfice à comprendre que la vie l’invite à cesser de tirer profit de son travail de cette façon, c’est-à-dire en restant uniquement dans cette loyauté familiale, pour vivre réellement sa propre vie, en usant pleinement des moyens qui sont à sa disposition.
Là encore, même la prise de conscience de notre rapport à l’argent devient un guide permanent et généreux au service de notre évolution.