Jeudi dernier, j’étais tranquillement en train d’écrire mon éditorial de la revue Néosanté de juin lorsqu’un bruit provenant de la fenêtre de mon bureau m’a fait sursauter. Je me suis précipité dans l’arrière-cour et j’y ai trouvé une pauvre petite mésange inconsciente qui avait visiblement percuté la vitre en plein vol. Comme un autre oiseau jaune et bleu pépiait dans l’arbre du voisin, j’en ai déduit que les deux voltigeuses jouaient à touche-touche et que l’une d’entre elles avait raté son virage. La croyant morte, j’ai ramassé l’accidentée et j’ai remarqué qu’elle saignait de la tête, le crâne apparemment fracturé par la violence du choc. Mais j’ai constaté aussi qu’elle respirait encore, et même à toute vitesse. Se pouvait-il qu’elle survive et que son cœur batte à tout rompre pour expédier vers le lieu d’impact un sang frais chargé des molécules réparatrices ? N’y croyant pas trop, j’ai déposé l’oiseau sur l’appui de fenêtre, au soleil, et je suis retourné travailler. Je n’avais pas d’arnica avec moi et je ne voyais pas trop ce qu’un vétérinaire aurait pu faire. Un quart d’heure plus tard, je suis retourné dans la cour et j’ai trouvé, à ma grande surprise, la mésange sur ses deux pattes, toujours groggy et immobile, mais bel et bien réveillée (voir photo ci-dessous). Je l’ai un peu caressée en l’encourageant et j’ai à nouveau regagné mon bureau. Au bout de dix minutes, j’ai jeté un coup d’œil par la fenêtre et il n’y avait plus de mésange : le volatile s’était volatilisé ! C’est dingue la rapidité avec laquelle un animal aussi fragile peut se remettre d’un tel traumatisme.
L’heureux dénouement de cet événement m’a rappelé une question que je me pose depuis longtemps : comment se fait-il que les êtres humains gravement accidentés ou gravement agressés meurent très souvent dans l’ambulance ou à l’hôpital ? Comment se fait-il qu’ils soient encore vivants lorsque les secours arrivent et qu’ils décèdent durant leur transfert ou quelques heures, voire quelques jours plus tard ? Je n’ai pas consulté de statistiques mais je ne suis pas le dernier à lire la rubrique « faits divers » dans les journaux. Or, on y raconte souvent que les personnes très sérieusement blessées ne sont pas mortes sur le coup et qu’elles ont expiré entre les mains des infirmiers ou des médecins urgentistes. Comment se fait-il que les soins prodigués ne parviennent pas à prolonger ce que la nature a réussi à faire ? Se pourrait-il qu’il soit préférable de s’abstenir plutôt qu’intervenir ? La question est moins provocatrice qu’elle n’en a l’air car la médecine d’urgence a considérablement changé ces dernières décennies. Ses pratiques ont évolué dans le sens d’un plus grand laisser-faire. Par exemple, on sait maintenant qu’il faut retarder les transfusions sanguines sous peine de compromettre le processus de coagulation et de cicatrisation. On sait également qu’une ré-oxygénation brutale peut s’avérer fatale pour le patient. Par ailleurs, des techniques comme la mise sous coma artificiel ou la plongée du corps en hypothermie consistent précisément à ne rien faire et à augmenter les chances que l’individu surmonte de lui-même ses traumas. Les services de réanimation ont appris à ne plus réanimer systématiquement et à ne plus se substituer automatiquement aux mécanismes d’auto-guérison. Il n’empêche que la médecine moderne échoue encore fréquemment à maintenir des rescapés en vie.
Ce serait franchement intéressant d’examiner si, là-aussi, le rapport « bénéfices-risques » de l’interventionnisme médical ne s’avère pas négatif. De comparer le sort d’individus secourus et soignés à celui de personnes laissées sans assistance et simplement placées en observation. Bien évidemment, une telle étude serait immédiatement recalée pour des raisons éthiques, tant la médecine répugne à s’imaginer dispensable. Mais pourquoi pas des enquêtes rétrospectives ? Lors du génocide rwandais ou du tsunami indonésien, des centaines de victimes ont survécu à d’épouvantables blessures – genre membre arraché ou crâne fendu à la machette – avant d’être prises en charge par des structures hospitalières. Et si ce délai avait aidé à leur salut ? Après tout, les archéologues déterrent régulièrement des squelettes attestant que nos ancêtres pouvaient se rétablir de mutilations ou de fractures crâniennes. Il n’est donc pas sot d’envisager que l’attentisme et les soins naturels d’antan produisaient des résultats supérieurs à ceux de l’urgentisme « high tech » d’aujourd’hui. Au-delà de cette hypothèse hasardeuse, ma mésange casse-cou m’a inspiré une morale autrement plus utile : quand nous sommes confrontés à des ennuis de santé légers, faisons le pari de l’expectative ! Dans la nature, les animaux blessés ou malades ne font que trois choses : ne plus manger, dormir beaucoup et se lécher quand ils sont éveillés. Même les chiens et les chats ont gardé ce triple réflexe instinctif. Le jeûne, le repos et le pouvoir cicatrisant de la salive sont également de puissants outils curatifs à la portée d’Homo Sapiens. Faites ce test 100% naturo pour vos prochains bobos et racontez-moi vos fulgurantes convalescences !
Bonjour Yves,
Fidèle lectrice abonnée et gourmande de vos propositions et réflexions, je viens ici vous témoigner que j’aie aussi fait ”la mésange” lors de mon accident du 13 Février après une chute sur la merveilleuse neige glacée du Québec…..
Ma séance de ”pelletage” brutalement interrompue, mes 67 printemps d’endurance m’ont donné le courage de soutenir mon poignet cassé et atrocement douloureux jusqu’à mon canapé pour me donner une change de reprendre mes esprits.
Mon 1er geste d’une main fût de prendre mes pillules d’arnica (que je continuerai d’acheter avec ou sans remboursement).
Puis par divers soins depuis l’élixir suedois fait maison, aux huiles essentielles en passant par mes nombreux emplâtres d’argile, j’aie offert à mon poignet et mon corps tout entier, le maximum de repos, enveloppé de beaucoup de bienveillance et de compréhension….quitte à paraître folle pour ceux qui m’auraient entendus parler à mon poignet….. (Yves dira que j’étais en manque d’amour en cette veille de 14 Février, je ne lui donnerai pas tord malgré ma solitude choisie)
Je précise que je vis seule, et que dans ma malchance, le choix du poignet gauche pour une blessure a été plutôt bien vécu.
Je peux ici témoigner que le plus dur pour moi a été la pression des voisins, de la famille et des amis qui dans 100% des cas me conseillaient de consulter au prétexte qu’une cassure ne se remets jamais bien droite et alignée…..mais le risque de me faire opérer était pour moi hors de question.
En y réfléchissant, la nature est bien faite et avec ou sans plâtre, je vous jure que la douleur vous interdit tout mouvement. Puis l’enflure prends le relais en faisant une gaine naturelle dans laquelle pas grand chose ne peut bouger….je dois préciser que les douleurs ont cessés 3 hrs après l’accident sous un plâtre d’argile bienfaiteur….bien sûr dans une immobilité totale sous peine de grimacer à nouveau. J’aie même dormis comme un bébé dès la première nuit.
Six semaines plus tard, avant de commencer une rééducation, j’aie eue la curiosité d’aller faire une radio et de rencontrer un spécialiste des os et articulations.
Alors que j’attendais mon tour dans un petit espace partagé avec d’autres accidentés, j’aie vu défiler 3 cas de cassures, tous avaient été opérés avec broches, vis et autres harnachements et aucun ne semblait avoir une guérison satisfaisante.
Arrivé sur mon cas, le Docteur regarde mes radios et sans même regarder ni toucher mon poignet, m’a annoncé que ma guérison était exemplaire !!! ce sont ses mots ! (durée de la consultation de 2 minutes et demi)
Me voici un peu plus de 3 mois plus tard, je peux dire que non seulement mes douleurs ont disparus, mais j’utilise mon poignet comme avant en souplesse et en force, sans éprouver aucune gêne malgré la confirmation de la cassure de la tête de mon radius.
Ce qui m’autorise à témoigner et dans but de déranger les statistiques et le dogme selon lesquels toute cassure doit nécessairement passer par un médecin…..preuve en est, ma guérison a concurrencé ce jour là les séquelles des autres blessés qui dans 100% des cas n’étaient pas ”exemplaire” dans leur guérison…mais pas comparable non plus dans leur complexité.
Il est toujours gênant de faire ce genre de témoignage car de toute évidence, mon cas, bien que réel et authentique, ne peut se comparer à aucun autre ni même servir d’exemple. Il a juste le mérite d’exister.
Par cette expérience, j’aie pu constater que le pouvoir de l’esprit et la dose de confiance en soi, adossé à quelques connaissances, sont hautement conditionnels à ce choix et que bien évidemment toutes les cassures ne sont pas candidates pour ce genre d’auto-guérison.
Merci Yves pour votre bienfaisante mission santé.
Les oiseaux ne se cachent-ils pas pour mourir?