La maladie
La polyarthrite rhumatoïde, ou polyarthrite chronique évolutive, est une affection rhumatismale fréquente (qui touche 1 % de la population, en général après 40 ans), à prédominance féminine (3/4), inflammatoire et chronique, auto-immune, qui atteint essentiellement les articulations des membres (mains, poignets, pieds,…), et plus particulièrement la synoviale, membrane conjonctive tapissant la face interne des articulations. Celles-ci deviennent douloureuses, se raidissent et se déforment progressivement (déformation et destruction du cartilage). Les symptômes sont des articulations gonflées, raides, déformées, douloureuses (surtout la nuit et en début de journée). La maladie évolue de manière imprévisible, par poussées entrecoupées de phases de rémission. Après quelques années, elle peut atteindre d’autres tissus conjonctifs que ceux des articulations.
L’étymologie
Le mot arthrite vient du grec «arthron» = articulation. Le préfixe « poly » vient du grec « polus » = nombreux, abondant, plusieurs, multiple, pluriel. La polyarthrite désigne en effet l’inflammation simultanée de plusieurs articulations. Ce préfixe est utilisé dans d’autres mots de la langue française :
– polyvalent : qui a plusieurs fonctions, plusieurs activités différentes (c’est une grande source de stress de faire plusieurs choses en même temps) ;
– polype, du grec « polupous » = qui a plusieurs pieds, comme le poulpe, auquel cette maladie fait penser : les mères de famille, qui serrent leurs enfants dans leurs tentacules, au point de les étouffer, auraient-elles peur de mourir dès qu’elles auront donné vie et indépendance à leurs enfants, comme les femelles poulpes (chez qui des sécrétions endocriniennes sont la cause d’une mort génétiquement programmée)? Le seul moyen pour une maman poulpe de vivre vieille, c’est de ne pas avoir d’enfant.
Le mot rhumatoïde vient du grec « rheuma » = écoulement d’humeur, de «rhein» = couler. Une arthrite rhumatoïde est comme un rhume de l’articulation. Y aurait-il un conflit de puanteur là-dessous ?
Le sens biologique
Tous les troubles ostéo-articulaires correspondent à un conflit de dévalorisation. Ceux qui touchent le cartilage comportent la nuance suivante : conflit de dévalorisation de soi portant sur un geste, par exemple un geste maladroit ou inconvenant. Conflit de dévalorisation avec les gestes faits personnellement ou subis. C’est le geste en soi qui dévalorise : le représenté du geste (et non le mouvement, ni l’attitude), et son poids négatif énorme en termes de dévalorisation, est l’élément spécifique majeur de la dévalorisation qui fait basculer la personne en maladie. La polyarthrite ou le conflit du mauvais geste. Avec un fort sentiment de culpabilité. Par exemple, j’ai laissé tomber le beau vase qui s’est cassé et c’était un souvenir familial d’une valeur inestimable.
Cette généralité ne veut pas encore dire grand-chose. Pour chaque articulation, le conflit sera différent, car il sera en rapport avec l’action ou les actions qui lui sont propres. Il est donc nécessaire d’examiner précisément quel est le geste le plus douloureux à la mobilisation de l’articulation, car c’est lui qui donnera la piste pour trouver le sens précis de la maladie. Pour le coude, la tonalité sera le travail en général. Pour la main, l’exécution du travail (de plus en plus fine, plus on approche du bout des doigts). Pour l’épaule, il y aura une notion d’identité et de capacité de prendre sous son aile (exemple : je suis une mauvaise mère).
Pour l’articulation sacro-iliaque, on cherchera un conflit par rapport à la sexualité et/ou les valeurs sacrées. Pour le genou, ce sera vécu en termes d’obéissance, de soumission (le geste dévalorisant par excellence = mettre le genou à terre devant quelqu’un d’autre).
Par exemple, pour la polyarthrite des mains, qu’on appelle parfois la maladie des couturières, la personne, avec l’âge, ne se sent plus capable de faire son travail de couture comme quand elle était jeune, la dévalorisation porte sur les gestes des doigts qui sont moins habiles, moins précis. Cela peut être la même chose pour une pharmacienne âgée qui, en plus d’avoir le stress de manquer de doigté pour les préparations magistrales, se voit aussi dévalorisée du fait d’être réduite à un rôle de vendeuse d’un commerce de détail. Durant la phase de conflit actif, des nécroses se forment dans le cartilage, dont le sens est de rendre l’articulation moins apte à effectuer le geste relié au conflit, d’arrêter le geste inhérent au conflit. Après la solution du conflit, il y a formation d’un œdème dans l’articulation avec prolifération cellulaire luxuriante dans un contexte inflammatoire : c’est à ce moment que la polyarthrite est particulièrement douloureuse. Après la répétition des phases de conflit actif et de conflit solutionné dans le cadre d’un conflit en balance, il y a destruction progressive du cartilage et raréfaction du liquide synovial.
Autres conflits
Etant donné qu’il s’agit d’une maladie auto-immune, on recherchera aussi, particulièrement dans les conflits vécus par les parents durant la période de 18 mois avant la naissance, quel est le conditionnel de vie à l’origine de la maladie, qui sera dans ce cas-ci un conditionnel de geste : j’ai le droit de vivre si je ne fais pas un ou des mauvais geste(s). Qui a fait un mauvais geste et en est mort ou a été à l’origine d’un grand drame ?
Enfin, il est important également de voir si la personne n’est pas prise dans un cercle vicieux, car le handicap provoqué par la maladie elle-même peut être la source d’une nouvelle dévalorisation ou d’une augmentation de celle-ci, réactivant le conflit et installant un conflit verrouillant. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de polyarthrite chronique évolutive : la maladie évolue en continuant sans cesse, se nourrissant d’elle-même. Dans ce cas, le premier conflit à solutionner est celui-là ,car il verrouille la personne dans sa maladie et souvent depuis longtemps.
Ces personnes ont souvent vécu des séparations douloureuses dans leur enfance (par exemple, la mort d’un père qui s’est sacrifié pour sa famille) dont elles gardent la mémoire et qui font qu’elles deviennent possessives par inquiétude et se préoccupent excessivement de leur prochain, particulièrement leurs enfants, afin d’éviter de revivre la souffrance qui les a tant marquées. Elles n’ont pas consciemment le désir de posséder les autres, mais seulement de leur donner la présence qui leur a manqué à elles-mêmes. La guérison passera par l’accomplissement du deuil complet de cet ancien drame, pour qu’il ne soit plus cause de souffrance.
Bernard Tihon
Je suis une personne qui a été diagnostiqué polyarthrite il y a 15 ans, à la suite de ce que je viens de lire, ce texte me parle beaucoup. J`ai intérêt à regarder cela de plus prêt. Merci.