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decodage

LA SURDITÉ

Par 11 septembre 2013Un commentaire

L’audition sert avant tout à nous situer dans le monde environnant et à permettre la communication. Elle met en jeu deux organes principaux : l’oreille en tant que récepteur et le cerveau en tant qu’interprète des sons. Telle une onde vibratoire, le son est capté par l’oreille qui le transforme en influx nerveux, ce dernier étant transmis au cerveau chargé de l’interpréter. Ces influx nerveux sont transmis au nerf auditif, qui les conduit aux centres auditifs du cerveau. C’est là que le cerveau va décoder et interpréter les messages reçus en un temps record de 20 millièmes de secondes.
On peut ajouter qu’en forme de fœtus, nos oreilles contiennent toutes les informations nous concernant. Comme nos mains, nos pieds, nos dents, elles constituent un parfait hologramme. D’après les travaux du docteur Brinette (dérivés de ceux du docteur Paul Nogier en auriculothérapie), fondateur de l’étiomédecine, nos deux oreilles possèdent 20 points bien précis (13 sur l’une, 7 sur l’autre). Ces points englobent tout notre vécu depuis notre apparition dans le ventre de notre mère, ainsi que certaines informations issues de l’histoire du clan familial dans lequel nous apparaissons. Une prise de pouls précise peut les faire remonter à la surface de notre conscient.

Conflit et histoires associées

Le conflit en rapport avec les oreilles est évidemment celui de ne pas vouloir entendre ou plutôt de ne plus vouloir entendre.
Lorsqu’il s’agit de surdités de naissance, on trouve régulièrement à leur origine des histoires assez terribles pour lesquelles un point commun souvent se dessine et qui pourrait se résumer ainsi : « quels sont les cris qu’il n’aurait pas fallu entendre parce que c’était parfaitement insupportable ? » Il s’agit dans ce cas de mémoires familiales, la personne sourde apparaissant dans une généalogie pour apporter une solution à celui ou celle de ses ancêtres qui a subi un traumatisme inaudible. Si seulement cet ancêtre avait été sourd, il aurait échappé à ce stress ingérable !

Exemples

– Georges est sourd de naissance. Du côté paternel, on trouve un arrière-grand-père qui était indien et qui a survécu à plusieurs massacres perpétrés par des soldats américains. De la même manière, Elodie, qui est sourde de naissance, a des origines polonaises du côté maternel. En remontant son arbre, on tombe sur une arrière-grand-mère qui a assisté à des exécutions et toutes sortes d’atrocités durant la seconde guerre mondiale. On peut dire que c’est là où le piège est bien fait : l’écart de générations est tel qu’on a souvent du mal à faire le lien. Comment envisager qu’Elodie puisse venir apporter une solution adaptative (« inadaptée » en l’occurrence car le stress en question ne se reproduira pas) au vécu de son arrière-grand-mère 70 ans plus tôt ?
– Laura est avocate (malgré son handicap !). Sa mère était la maîtresse d’un escroc qui se révéla être un dangereux criminel. Un jour, ce dernier cherchera à la tuer. Apitoyé au dernier moment par le fait que sa fille soit sourde et de ce fait dépende d’elle, il renoncera. Le lendemain, ayant changé d’avis, il tentera d’enfoncer la porte de leur appartement pour les tuer. Laura, âgée de 5 ans, se blottira contre sa mère pendant cet épisode bruyant terrible, le temps que la police parvienne à se saisir du forcené. Bien sûr, la surdité de Laura, est antérieure à cet épisode. Mais étant donné les signes avant-coureurs, on peut facilement supposer que l’inconscient de la mère de Laura n’a pas trouvé cet amant par hasard. Une mémoire de meurtre avec ses cris associés était très probablement inscrite dans sa généalogie.
– Jacques est venu me voir avec deux questions : « pourquoi je suis sourd et pourquoi je ne parviens pas à faire d’enfant ? » Après quelques échanges sur sa généalogie, je lui demande s’il y aurait par hasard une sage-femme dans sa généalogie ? Il ne voit pas. J’insiste. Après un long moment, il me dit : « non, je ne vois pas, mais ma femme est sage-femme ! » Cette dernière ne figurait pas sur son arbre généalogique. Après quelques questions supplémentaires et quelques confirmations correspondantes, je comprends que Jacques et sa femme, comme par hasard, ont tous deux hérité d’une mémoire d’infanticide. D’où la difficulté de donner naissance à leur tour. Ce sont les cris de l’enfant avant qu’il ne soit réduit au silence que Jacques ne doit absolument plus entendre au cas où la situation se représente… La femme de Jacques vient apporter une solution à ce stress hérité indicible, son métier de sage-femme constituant une indéniable réparation (attention, les sages-femmes peuvent également venir veiller à ce qu’il n’y ait plus d’enfants mort-nés ou de femmes mortes en couches dans une généalogie. Il faut toujours partir du manifesté !).
Lorsqu’il s’agit de surdités survenues à un âge précis, il faudra se pencher sur la question des traumatismes puissants de notre généalogie en remontant jusqu’à la quatrième génération. Se pourrait-il que ce même âge corresponde à celui qu’avait l’ancêtre avec lequel le consultant est en lien lorsqu’il a été forcé d’entendre l’enfer… ?

Des cas fréquents issus du vécu

De la même manière que Ray Charles est devenu aveugle à 7 ans après avoir assisté sans rien pouvoir entreprendre à la noyade de l’un de ses frères, de nombreuses personnes peuvent devenir sourdes ou développer des problèmes d’audition, suite à des traumatismes puissants ou répétés dans leur propre vécu. Renald entend très mal surtout dans les situations de stress. Il a la faculté de se couper du monde extérieur en fermant ses oreilles. Petit, il a vécu un enfer chez ses parents. Ces derniers, aux prises avec une entreprise en difficulté, n’arrêtaient pas de se crier dessus. Après un travail sur lui, Renald a pris conscience que sa surdité passagère s’était installée en lui pour lui permettre de survivre psychologiquement au stress domestique permanent.

Surveiller le projet sens

Dans des cas de surdité de naissance, il conviendra de se demander si l’un des deux parents (et surtout la mère) a vécu un stress auditif ingérable durant la gestation de l’enfant concerné. On peut ajouter au niveau de la symbolique que pour un droitier, l’oreille droite renverrait plutôt à la notion de danger tandis que la gauche renverrait plutôt à l’affectif.
Enfin, une otite renverra souvent aux bruits, aux mots ou aux phrases que l’on aurait préféré ne pas entendre. Chez un enfant, elle pourra aussi correspondre au ressenti d’un manque d’écoute ou de celui d’un excès d’écoute.

Emmanuel Ratouis

Psyschogénéalogiste spécialiste des liens entre les histoires familiales et les prises de risques, Emmanuel Ratouis est l’auteur des livres « Pourquoi j’aurais du mourir en montagne », « Cent histoires pour mieux comprendre l’inconscient familial qui nous gouverne » et « Nos accidents ont-ils un sens ? » (éd. Les Méandres). Il partage aujourd’hui sa vie entre les expéditions lointaines, son métier de guide de haute montagne, l’écriture et les consultations en analyse transgénérationnelle.
www.tupilak.com

Un commentaire

  • Teissa dit :

    Bonjour, je m’intéresse à toute sorte de médecine mais particulièrement à celle du dr hamer et du psychosomatique.
    J’ai traversé une longue période de burn out au travail ce qui m’a valut lors d’une séance de zumba à un pincement du nerf occipital darnold, qui en a découlé une perte progressive d’audition des 2 oreilles mais plus la droite. Je m’interroge depuis, je comprends les situations d’autres personnes mais je n’arrive pas à élucider la mienne. Comme on dit, il est difficile d’être son propre thérapeute et c’est en cela que je viens vous demander de l’aide pour comprendre. Vous remerciant par avance,

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