Lors d’un précédent article, Bernard Tihon a fait un décodage très complet des lithiases biliaires. Aujourd’hui, je vous propose d’élargir la réflexion à la vésicule biliaire.
Le partage
La vésicule est un petit réservoir chargé de stocker la bile sécrétée par le foie. Cette bile est constituée de sels biliaires et de bilirubine. Lorsque le bol alimentaire (chargé de graisses) transite au niveau du duodénum (partie supérieure de l’intestin grêle), la vésicule se contracte pour expulser la bile qui jouera alors un rôle important dans l’émulsion des graisses. Les sels biliaires vont briser les volumineux globules de graisse en une suspension de fines gouttelettes suffisamment petites pour être assimilées. Ainsi, les personnes qui n’ont plus de vésicule (ablation par opération) ne peuvent donc plus ingurgiter de grandes quantités de graisse en un repas. Pour elles, la bile s’écoule en continu, au lieu d’être stockée dans la vésicule puis expulsée à grand flot dans le duodénum en fonction des besoins. Elle se retrouve alors en quantité insuffisante pour fractionner convenablement les corps gras.
Cette fonction de scinder en petits morceaux renvoie, pour Gérard Athias, à des histoires de « partage à table », et plus généralement aux conflits qui se déroulent autour de la table.
Prenons par exemple une famille pour laquelle il est normal que les hommes soient mieux nourris que les femmes. Pour chaque plat, les meilleurs morceaux iront au père, puis aux garçons, et les filles se contenteront des morceaux les moins bons. Le partage n’est pas équitable. La réponse organique à ce stress sera une sur-stimulation de la vésicule biliaire. Par extension, tous les stress à table auront ce même effet. « A table on ne parle pas ! », « Tant que tu n’auras pas fini ton assiette, tu ne sortiras pas de table ! ». La vésicule biliaire est l’organe où se cristallisent les ambiances lourdes autour des repas et nous rappelle qu’à table, on ne partage rien.
La rancœur
Dans son article évoqué précédemment, Bernard Thion précisait, en citant Claude Sabbah, que c’est le conflit de rancœur qui code la vésicule biliaire. Dans la cholécystite (inflammation des voies biliaires ou de la vésicule), les calculs biliaires ou les hépatites, c’est ce ressenti qui domine pour le patient. On peut alors se demander quelle relation existe entre le conflit de rancœur et la vésicule biliaire. En quoi est-ce une solution parfaite de faire une pathologie de la vésicule biliaire lorsque l’on vit un conflit de rancœur ?
Pour y répondre, explorons une autre fonction de la vésicule. Lorsqu’à la fin de leur cycle de vie (120 jours), les globules rouges se dégradent, leurs constituants que sont le fer, la globine et la bilirubine (dérivée de l’hème) sont libérés. Si le fer et la globine sont recyclés, l’hème, quant à elle, devient toxique dès qu’elle se déstructure du globule rouge. Il faut donc rapidement l’éliminer, et c’est par l’intermédiaire des voies biliaires qu’elle sera excrétée et ensuite évacuée via les intestins.
L’écoute du verbe
L’hème = l’aime.
Tous les jours, ma vésicule me permet d’éliminer de l’hème (de l’amour) dans les selles. Dans la symbolique, les globules rouges sont reliés au clan (la lignée de sang) et si l’hème est toxique quand les globules rouges sont détruits, alors une pathologie de la vésicule me raconte une histoire de « clan détruit » (selon Gérard Athias).
En clair, si j’ai peu de globules rouges détruits, j’ai peu d’hème à éliminer et je n’ai donc pas besoin de forcer ma vésicule biliaire (elle fonctionne normalement). Si en revanche je suis confronté au conflit du « clan massacré » (ex : famille déportée, assassinée…) ou au conflit « d’être massacré par son clan » (enfants battus, maltraités…), alors il faudra se débarrasser (symboliquement) de toute cette hémoglobine (le sang des morts). Pour cela, la vésicule biliaire sera suractivée (elle deviendra pathologique pour faire face à cette énorme demande d’élimination). La maladie devient la solution de mon conflit.
En énergétique chinoise, il y aura parallèlement une sur-stimulation du méridien Foie-VB qui est associée à la colère.
Guérir, ici, c’est être capable de faire la paix avec ceux qui ont massacré mon clan ou avec ceux de mon clan qui ont détruit mon enfance.
Ran/cœur= rendre le cœur .
Encore faut-il avoir donné son cœur (son amour) pour pouvoir le reprendre ! Je ne peux donc éprouver de la rancœur qu’envers ceux que j’ai aimé, ceux qui auraient dû m’aimer, pas un ennemi ou un inconnu. Il est logique de ressentir de la rancœur envers les membres de son clan si ceux qui auraient dû me donner de l’amour se sont comportés en bourreaux. Mais on ne peut ressentir de rancœur envers son ennemi juré, ou une personne étrangère ou même envers la société si on n’a jamais attendu de l’amour de leur part. On préfèrera alors parler (comme Robert Guinée le propose) de conflit d’injustice et d’humiliation plutôt que de rancœur.
Il est intéressant de noter que les plantes qui vont stimuler la vésicule biliaire (dites cholagogues) se caractérisent par leur amertume. A /mer/me/tue (A privatif de mère=mort). Ainsi, privée de celle qui est censée me donner l’amour, ou privée de son affection (orphelin de mère, mère bourreau…), je fais des cholécystites pour me libérer de cette souffrance. Dans la classification hippocratique, les bilieux (qui se caractérisent par leur tempérament colérique) sont très sensibles aux plantes amères qui les soulagent.
On pourrait alors se poser l’hypothèse, certes osée, mais que j’ai pu vérifier au sein de ma propre famille : les bilieux ne portent-ils pas en eux la rancœur et la colère de ne pas avoir reçu suffisamment d’amour de leur clan ?
Jean-Brice Thivent
Bonjour et merci de cette synthèse,
Les 3 décodages me semblent pertinentes, se combinent peut-être. Dans mon cas, je viens d’avoir une sérieuse crise de la vésicule / cholécystite. Elle fait suite, curieusement, à des disputes familiales autour du partage à table. Mon beau fils étant dans une attitude souvent très égoiste, sans partage avec les autres et ceci m’a beaucoup énervé… Quelques heures après cet épisode, je me retrouvais aux urgences pour cette cholécystite très douloureuse… Je médite sur ces réflexions de Gérard, (qui fut un temps mon enseignant) et sur d’autres épisodes similaires enfouie dans mon enfance…
Bonjour, j’ai eu ma première crise de VB à 20 ans, opérée à 25. J’ai pratiqué du qi gong qui m’a fait découvrir le rôle de VB et le lien avec foie, cœur… je découvre la symbolique et fait le parallèle avec une enfance étouffante entre un père avec des problèmes d’alcool et une mère autoritaire. Je me suis éloigné de ma famille pour mes études et travail. Je vis à 500km. Je me plais à rêver d’une vie de famille normale mais je sais que ce n’est pas possible. J’ai pris conscience de leur rejet il y a deux ans. Cet article me donne des perspectives de “guai-ri-son’ plus profonde, car mon entourage ne doit pas en pâtir.
Je rajoute qu’il y a eu un conflit avec sa mère qu’il n’a pas vu pendant 10 ans, et avec toute sa famille. Il reporte donc sa rancœur contre moi.
J’ai tout compris. Merci
Cette lecture m’a permis de comprendre pourquoi mon compagnon ne parle pas à table. Il s’est fait opérer de la vésicule, il est toujours en colère et j’en cherchais la raison
Bonjour,
Surprise de la justesse de votre analyse. Mon ami va se faire opérer suite au décès de sa mère et situation très conflictuelle avec son frère aîné au sujet de la conduite à tenir.
Sylvie
Merci. Beaucoup. Pour. Cet. Article. Qui. Me. Fait. Comprendre. Ce. Que. Je. Vis. Et. De. Continuer. A. Faire. Ce. Travail. De. Pardonner. Merci
Cette réflexion est tout à fait vérifiée pour moi.Père et mère absents,maltraitance psychologique,besoin de reconnaissance exacerbé.Ma VB est très gonflée.
Ma vie en Conscience et un régime adapté ont calmé ce désagrément.Merci Jean Brice.
je trouve très juste cette analyse
gros pb dans mon enfance de mal aimée , devenue abandonnique, dépendante affective
malgré des années de psy
je n’ai pas réussi à pardonner à mes géniteurs
je suis qqn qui cogite et rumine, d’où mes pb récurrents de foie et de difficulté à digérer les évènements de ma vie…j’espère qd mm éviter l’opération avec cette prise de conscience.
Merci pour ce bel et juste article.
Merci pour cet article qui m’a réellement “éclairée” sur cette douleur que je cultive depuis des décennies …
Sans le savoir, je traine avec moi la douleur de la maltraitance alors qu’il me semblait avoir pardonné … vraiment !!!
La preuve en est, car le corps ne ment jamais … J’ai donc encore du chemin à faire pour travailler sur la colère et la rancoeur et m’en libérer …
Mille mercis pour votre “aide”.
Bien cordialement,
Chris