Dans le corps, l’autodestruction se manifeste dans le mécanisme de l’apoptose.
Nous pouvons donc imaginer que les personnes qui s’autodétruisent par l’autosabotage, le vieillissement accéléré ou, au pire, par le suicide, transposent dans leur vie ce phénomène corporel physiologique. L’apoptose (ou mort cellulaire programmée, ou suicide cellulaire) est le processus par lequel des cellules déclenchent leur autodestruction en réponse à un signal. Elle touche des cellules isolées, mais il y a dans notre développement des vagues apoptosiques pour permettre à notre corps et nos organes d’avoir leur forme (comme celles des circonvolutions de notre cerveau). La fonction principale de l’apoptose est de permettre au corps de se débarrasser de ce dont il n’a plus besoin, qui a pu être utile à un moment mais qui ne l’est plus. Les sentiments pouvant déclencher une autodestruction pourraient alors être l’isolement et l’inutilité : isolé sans possibilité de me développer par moi-même, d’aller de l’avant ou de revenir en arrière, je me sens acculé et pris au piège ; me sentant inutile, je ne vois alors que ma destruction pour en sortir et permettre à l’autre de vivre.
Sortir de cette problématique consiste à ne pas toujours chercher à être utile, ou à trouver là où on veut vraiment l’être. Faire ce pour quoi on est fait.
L’importance de se sentir utile
Pendant un périple en Amérique du Sud, j’ai croisé énormément de « petites vieilles » qui, malgré leur âge, portaient des charges énormes sur des grandes distances à travers les montagnes. Je me suis alors posé la question : pourquoi certaines personnes vieillissaient « bien » tandis que d’autres vieillissaient « mal » et n’étaient plus capables de faire quoi que ce soit ? La vieillesse est une forme d’autodestruction. Le sentiment d’inutilité pourrait alors faire la différence entre « bien vieillir » et « mal vieillir » :« J’ai la sensation de ne plus servir à rien, alors je me sacrifie et laisse la place pour ne pas être un poids pour le clan »
Beaucoup de personnes prennent des « coups de vieux » au moment de la retraite, ou quand leurs enfants n’ont plus besoin d’eux, même plus pour la garde des petits-enfants. Il n’est pas rare non plus de voir que les personnes qui vieillissent « bien » sont souvent des personnes qui se sentent encore utiles, même après la retraite, parce que leurs compétences sont toujours nécessaires à quelqu’un. Les anciens croisés dans les Andes répondaient à ces critères. Ils faisaient toujours des choses incroyables parce que leurs familles avaient toujours besoin du fruit de leur travail et de ce qu’ils pouvaient apporter. L’hypothèse que j’émets est qu’on peut vieillir par là où on a été utile dans sa vie : si j’ai été utile par ma tête, je vieillirais par elle si j’ai le sentiment qu’elle n’est plus utile ; si je l’ai été par mon corps, alors je vieillirai par lui si j’ai la sensation qu’il n’est plus utile. Aider nos anciens, c’est les sortir de l’isolement et faire en sorte qu’ils se sentent toujours utiles.
Symbolisme
L’apoptose vient d’une locution grecque se rapportant à la chute des feuilles en automne. Cela fait donc référence à l’arbre qui, pour se protéger du froid, va se replier sur lui-même et perdre ses feuilles en attendant le retour du beau temps. Les personnes qui s’autodétruisent et vieillissent mal peuvent être, inconsciemment, dans les même stress que l’arbre en automne. Le soleil peut être pris symboliquement comme un transposé de chaleur et d’amour. Le froid, lié à l’eau, sera un transposé des peurs et des angoisses.
Le signal pouvant déclencher l’autodestruction, le vieillissement précoce ou le repli sur soi peut donc être le sentiment de ne plus recevoir cet amour, cette attention des autres, et en particulier des gens qu’on aime. Cela peut être aussi le sentiment que l’autre ne nous accorde plus d’attention mais, la donne à quelqu’un ou quelque chose d’autre.
Mémoires possibles :
Drame lié à l’arrivée d’un frère ou d’une sœur.
Amour perdu au profit de quelqu’un d’autre.
Perte de l’amour du père avec mère omniprésente mais froide.
Mémoire d’anéantissement d’un territoire.
Ethologie
Certains oiseaux font semblant de se blesser pour attirer vers eux un prédateur qui s’approche trop près de leurs petits, afin de les protéger. D’autres animaux, comme les lézards, vont s’automutiler pour échapper à leur prédateur. L’autodestruction est alors le transposé d’un sacrifice pour vivre ou pour que l’autre vive ou retrouve sa joie.
« Je veux éloigner le danger de moi ou de mes proches ».
« Je veux sortir de cette impasse ».
Mémoires possibles :
Une grande violence dans le foyer où une personne ne sait pas comment protéger son enfant ou un proche.
Personnes voulant sauver ses enfants ou un proche.
Personnes se sentant dans l’impasse et ne sachant pas comment échapper à ce danger.
Autre piste
Autodestruction signifie « se détruire soi-même ». Jadis, l’autodestruction était une solution pour ne pas devoir aller au combat (se tirer une balle dans le pied).
« Je veux rester caché, m’enfuir loin et éviter cet affrontement qui pourrait m’être fatal »
L’autodestruction peut alors être une réponse inconsciente à la mémoire ou à la peur d’affronter quelqu’un ou à celle de mener un combat.
Cela peut renvoyer aussi aux pays qui ont pratiqué la politique de la terre brulée afin de se protéger d’un ennemi en l’affaiblissant. C’est alors comme si l’autosabotage était une solution inconsciente pour se protéger de quelqu’un qui tentait de nous prendre un territoire.
Mémoires possibles :
Pertes de territoire à cause d’une tierce personne.
Un désir d’éloigner quelqu’un de dangereux ou d’indésirable dans notre vie.
« Seule ma mort l’affaiblira et l’arrêtera ».
« Je veux l’affaiblir, le mettre face au désert de ce que je suis pour qu’il ne m’approche plus et s’éloigne de moi ».
D’envahissement (voire de viol)
Thibault Fortuner
Infos : www.thibaultfortuner.com
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