Rappelons d’abord que l’utérus est composé de trois parties. La muqueuse du col utérin est d’origine ectodermique ; le muscle, qui est la partie la plus volumineuse (car s’étirant pour assurer toute la grossesse) est d’origine mésodermique cérébelleuse ; et la muqueuse de l’ensemble de l’utérus est d’origine endodermique.
Le conflit du col utérin est territorial avec frustration sexuelle. En voici deux exemples :
– Une femme jeune me consulte parce qu’elle veut des enfants mais son gynécologue lui a trouvé un cancer du col. En étudiant son dossier, le cancer est indiscutable mais peu évolué, et elle n’a pas les saignements caractéristiques de la 2ème phase de la maladie. Le conflit était qu’elle avait un amant mais qu’elle souhaitait que ce soit son mari qui soit le père de ses enfants. Le conflit étant résolu par sa décision de rompre, je la rassurai en conseillant de ne rien faire en attendant que les saignements prévisibles soient terminés. Ceux-ci furent de courte durée. Elle ne se fit pas opérer (ablation du col ou conisation voire de tout l’utérus en fonction du protocole histologique) et est devenue mère de deux enfants en parfaite santé. Comme la sienne, car le cancer avait miraculeusement disparu. La suite de cette histoire est intéressante, même si elle concerne plutôt la 4ème loi biologique sur le rôle des microbes. Lors de sa deuxième grossesse, on releva la présence d’un cytomégalovirus lors d’une prise de sang. Sa gynécologue préconisait une amniocentèse, dans le but éventuel d’un avortement thérapeutique. Pas vraiment inquiète, la patiente me demande quand même mon avis. Je ne connaissais pas bien ce virus, sauf sa réputation classique déjà enseignée à l’université, de pouvoir provoquer de graves altérations chez le fœtus. J’ai d’abord rafraîchi ma mémoire dans des ouvrages spécialisés et constaté que le conflit s’apparentait à celui de la mononucléose infectieuse. Le conflit fut vite trouvé car elle s’était tracassée pendant une semaine pour une affection bénigne de son premier enfant, et elle s’était fait des reproches. Je lui ai expliqué que le virus passait bien par le placenta et le cordon ombilical mais que le conflit n’impliquait qu’elle. Qu’il n’y avait donc aucun danger pour le fœtus et que le prochain examen biologique ne montrerait plus de traces de virus. Elle a refusé l’amniocentèse, constaté que la biologie suivante était normale et mis au monde un deuxième enfant qui sera en tout aussi bonne santé que le premier.
– Une femme dans la cinquantaine consulte après un examen gynécologique de routine, où le frottis vaginal avait montré des cellules jugées hautement suspectes. Une biopsie très ciblée d’après un examen d’imagerie confirma le diagnostic de cancer. Le protocole anatomopathologique concluant à une forme tout débutante, on lui préconisa d’autant plus instamment la conisation. Le conflit était d’avoir été quittée par son mari, mais il n’avait duré que quelques mois. Elle me précisa qu’une autre relation, d’après ses propres termes, lui avait prouvé qu’elle était toujours capable d’être une femme. Je l’ai rassurée en lui expliquant longuement qu’une opération n’était pas nécessaire. Etant donné l’absence de symptômes, et notamment d’hémorragies, la courte durée du conflit et sa résolution, tout rentrerait dans l’ordre endéans trois quatre mois. Mais pour être sûre, elle accepta quand même la conisation et revint me voir avec un protocole détaillé de la pièce opératoire tout à fait normal. En fait, la biopsie avait complètement enlevé la petite lésion résiduelle en voie de resorption. Heureusement, elle n’attachait pas d’importance à l’intervention qui n’entraîna aucun conflit, les deux à craindre étant celui d’une mutilation ou d’une peur suite au diagnostic Elle reconnut que cette opération était inutile mais sans réelle conséquence puisqu’elle ne voulait plus avoir d’enfant.
Prolongements
J’inclurai dans les pathologies du col de l’utérus ses divers prolongements que sont le vagin avec ses glandes de Bartholin, car les conflits sont assez proches mais avec des nuances spécifiques.
– Le vagin (2ème cas de figure car c’est la muqueuse superficielle d’origine ectodermique qui est le plus souvent atteinte) est la prolongation du col et le conflit est dans une union charnelle mal vécue. La 1ère phase provoque les douleurs typiques de l’ulcération dans un tissu très sensible, avec contractions ou vaginisme, augmentées au moindre contact. La 2ème phase est la vaginite, une affection très courante chez la femme. Le seul problème est que pendant cette 2ème phase, l’union n’est toujours pas possible, avec risque de cercle vicieux et d’incompréhension du partenaire. Dans ce cas, j’explique à la femme et, si elle est d’accord, également au conjoint, d’attendre la fin de la 2ème phase. Le diagnostic cancéreux est beaucoup moins fréquent et ne concerne quasiment que la sous-muqueuse (1er cas de figure). Le conflit est intense et plus grave que le simple contact, dû à un ressenti d’agression au vagin.
-Les glandes de Bartholin (1er cas de figure) se trouvent de chaque côté à l’entrée du vagin qu’elles lubrifient. Le conflit est apparenté à celui du vagin, avec la nuance du plaisir retrouvé quand elles grossissent encore davantage par l’inflammation de la 2ème phase. Celle-ci évolue comme un abcès qu’on appelle une bartholinite, et dont je n’ai jamais vu de version diagnostiquée cancéreuse.
– Le clitoris (2ème cas de figure) est l’équivalent du pénis et son relais est dans la partie droite des hémisphères corticaux. Son atteinte est très rare si on la compare à la fréquence des vaginites.
– Les condylomes (2ème cas de figure) sont ces petites excroissances charnues et molles qu’on trouve surtout à l’entrée du vagin et aussi à l’anus. Nullement contagieuses ni précancéreuses, ils sont l’équivalent sur les muqueuses des verrues sur la peau. Le conflit est dans le ressenti d’un contact intime à ces endroits et qui s’est mal passé. Je pense que la nuance conflictuelle précise qui cible ces endroits très limités plutôt que l’ensemble du vagin, est due à leurs localisations. Celles-ci étant quasiment toujours à la partie distale du vagin et sur les petites lèvres de la vulve, les DHS seraient tout au début de la pénétration. Je présente cette corrélation comme une hypothèse, basée sur les cas assez nombreux que j’ai étudiés.
Dr Michel Henrard