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Yves Rasir

Pour cette première lettre du vendredi, permettez-moi de revenir sur l’ « affaire Santiago ». Si vous n’avez pas suivi ce feuilleton haletant dans votre journal ou à la télévision, je vous rappelle les faits : le lundi 21 octobre,  Christina et Kevin, les jeunes parents du petit Santiago, âgé seulement de 17 jours et né avec 8 semaines d’avance, ont retiré leur enfant prématuré du service de néonatalogie de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, près de Paris. Ils étaient attendus à l’extérieur par trois personnes de leur entourage qui les ont aidés à fuir vers la Belgique où leur véhicule a été repéré deux jours plus tard. Vendredi dernier, le couple et le bébé ont été retrouvés dans un hôtel d’Amsterdam en compagnie de la grand-mère. Tout est bien qui finit bien ? On peut effectivement se réjouir que le bambin soit vivant, se porte bien, et soit désormais pris en charge dans un hôpital hollandais. Mais si l’épilogue de ce fait divers est heureux, on peut s’offusquer de  la manière dont il a été induit par les médecins, scénarisé par les autorités et rapporté par les médias. Personnellement, je suis abasourdi et révolté par la façon indigne dont les parents, leurs proches et surtout l’enfant ont été traités depuis que l’alerte  a été lancée il y a 15 jours. Cette affaire est  à mon sens un  triple scandale  – médiatico-judiciaire,  sanitaire et humanitaire – qui témoigne d’une nouvelle dérive totalitaire très inquiétante. Ces événements ont permis de voir que la liberté de choix et la responsabilité parentale  en matière de santé ont été foulées au pied par les détenteurs du pouvoir. Si nous laissons passer leurs agissements choquants, je ne donne plus cher du droit à disposer de notre corps, à protéger nos propres enfants de l’expropriation et à recourir pour eux aux  méthodes de soins naturelles.  À moins que l’arroseur se retrouve arrosé  et que le petit Saint-Jacques (Santiago)  enraie ce mécanisme liberticide en inaugurant une (r)évolution des mentalités ?

Un scandale médiatico-judiciaire

Dès le premier flash radio relatant la disparition de Santiago et de ses parents, j’ai été outré : à l’instar des forces de police et des magistrats, les médias couvrant l’affaire ont unanimement parlé d’ un « enlèvement d’enfant ». En France, les autorités ont même activé l’ « alerte enlèvement » qui implique la diffusion tous-azimuts d’un portrait-robot des ravisseurs. Certains journalistes ont carrément  évoqué un « kidnapping » ou un « rapt ». C’est absolument odieux car c’est absolument faux : au moment d’emmener Santiago, son papa et sa maman n’étaient nullement déchus de leur autorité parentale. Apparemment, ils craignaient de se la voir retirer, ils avait eu une discussion avec la direction de l’hôpital qui leur faisait redouter un placement  imminent et ce serait la raison pour laquelle ils ont exercé leur plein droit de quitter la maternité en emportant leur bébé. Certes, le couple était « connu de la justice » et  tous les deux étaient porteurs d’un casier judiciaire. Avec leur passé de délinquants et de possibles problèmes de drogue, ils n’avaient pas vraiment le profil de parents parfaits et on peut comprendre l’inquiétude de l’équipe soignante. Mais  en date du 21 octobre, aucune ordonnance ne les privait de leurs droits parentaux. Juridiquement parlant, la triplette médecins-médias-autorités a donc commis une forfaiture en faisant croire à l’opinion que le nourrisson n’était plus sous la garde de ses géniteurs et que ceux-ci avaient commis un délit. Pire : la triade a enclenché une traque réservée d’ordinaire aux plus grands criminels. Des dizaines de policiers de trois pays ont été mobilisés pour cette  chasse à l’homme, les téléphones ont  été mis sur écoute et les « complices » de la fuite  ont été mis sous les verrous comme des hors-la-loi, eux aussi. Or ce ne sont pas eux qui ont violé la loi, ce sont ceux qui leur reprochent de l’avoir fait ! L’ombre d’Orwell est omniprésente dans ce dossier : le Ministère de la Vérité s’est appuyé sur le mensonge pour diffuser une narratif inversant complètement la réalité et transformant des victimes en coupables,  des jeunes parents apeurés en racaille mettant cyniquement leur progéniture en danger de mort.

Un scandale sanitaire

Et si c’était exactement  le contraire ? Et si Kevin et Christina avaient sauvé Santiago ? Dès sa première communication, le pouvoir judiciaire a fait savoir que le bambin avait besoin de soins médicaux constants, qu’il devait rester impérativement en couveuse et qu’il était alimenté par sonde gastrique. Renseignements pris, l’hôpital Ballanger dispose pourtant d’un service « kangourou », autrement dit d’infirmières rompues à la méthode du même nom. Comme l’explique bien cet article scientifique https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3287095/ , la méthode kangourou fait merveille dans la prise en charge des prématurés. Conçue en Colombie,  elle ne remplace pas  nécessairement la couveuse mais elle permet d’instaurer un contact « peau à peau » journalier et prolongé entre  la maman et le nouveau-né. Depuis Françoise Dolto, on sait que cet attachement précoce est primordial pour la santé du poupon, à court comme à long terme. Plus récemment, on a découvert qu’il influait positivement sur celle de la mère et même du père.  En conclusion, l’article souligne également que la méthode n’entraîne « aucun effet négatif déclaré sur la stabilité physiologique des nourrissons prématurés d’aussi peu que 26 semaines d’âge gestationnel, y compris lorsqu’ils sont sous  ventilation assistée ». Santiago est né à 31 semaines (si pas 32, c’est à vérifier) et il était donc éligible à cette procédure de soins. La question est de savoir si elle a été mise en œuvre, pourquoi elle ne l’aurait pas été et pourquoi elle aurait échoué si elle l’a été. Car selon les infos qui ont filtré, l’enfant ne pesait qu’un kilo lors de son « enlèvement », sa survie n’était  pas  du tout garantie dans cet univers surmédicalisé. Jouant sur l’émotion et se drapant dans un discours alarmiste calqué sur le récit catastro-covidiste, le pouvoir médical a prétendu l’inverse en déclarant que le pronostic vital de l’enfant était engagé s’il n’était pas restitué immédiatement à l’hôpital. Pour terrifier encore plus, il a même été déclaré qu’au-delà de 12 heures, le bébé allait probablement décéder. Or 90 heures, soit presque 4 jours après son « évasion », Santiago a été retrouvé vivant et en bonne santé. Il avait été  choyé, changé,  allaité ou biberonné, et il avait pris du poids. Si elles n’ont pas délibérément menti ou  si elles n’ont pas exagéré le risque d’issue fatale pour inciter les parents à se rendre, les blouses blanches  se sont en toute hypothèse royalement trompées dans leurs noires prévisions. Oui, un grand prématuré peut bien se porter et mieux évoluer dans les bras de sa maman que  bardé de tuyaux dans une cage de plexiglas ! C’est un scandale sanitaire d’avoir occulté cette vérité scientifiquement établie.

Un scandale humanitaire

 Ce qui me révulse au plus haut point, c’est la cruauté indicible avec laquelle sont tourmentés les parents et l’enfant.  Selon le témoignage de la directrice de l’hôtel où ils avaient trouvé refuge, les parents étaient désespérés, en larmes et suppliants au moment de leur arrestation.  Santiago a  pourtant été enlevé à sa maman (cette fois, le vocabulaire se justifie)  et aussitôt hospitalisé, tandis que Christina et Kevin ont été menottés, placés en détention et mis en examen pour « enlèvement et  séquestration de mineur de moins de 15 ans  ». Ce chef d’inculpation est passible de 30 ans de prison  et un journal belge a cru bon de titrer que la peine pourrait être réduite à 7 ans de réclusion au cas où les faits seraient requalifiés en « privation de soins ».  Comme si cette perspective reflétait clémence et mansuétude alors qu’elle concrétiserait une répression féroce et inhumaine ! Et le bonheur du bout de chou, qui s’en soucie ? Imagine-t-on l’empreinte périnatale infligée par cette cavale super-stressante ? Conçoit-on la détresse physique et psychologique d’être arraché au sein maternel et de vivre le début de sa vie éloigné de lui ? Mesure-t-on l’impact inconscient d’avoir vu ses parents bienveillants arrêtés comme de dangereux sociopathes ? Je suis pour ma part ébahi par ce que j’assimile à de la barbarie. Un truc comme ça, ça ne se passerait jamais en Afrique ou dans une quelconque  tribu dite primitive. Et dire que notre société occidentale moderne se prétend plus civilisée que les autres ! Quitte à passer pour un hyper-émotif, ce que je suis peut-être, le déroulement et le dénouement de ce pseudo-kidnapping m’a en tout cas bouleversé. Il ne me m’en faudrait pas beaucoup pour adhérer à la théorie soupçonnant un complot destiné à servir la pieuvre pharmafieuse (après les vaccins, les traitements médicaux obligatoires)  et à faire avancer un agenda mondialiste transhumaniste. Voire pédophile dans la mesure où le placement autoritaire des gosses arrange très bien les pervers abuseurs et leurs réseaux. A contrario, je suis soulagé que la « disparition » de Santiago ait fait couler des hectolitres d’encre et de salive comme l’avait fait quelques jours auparavant la découverte du corps de Lina, l’adolescente assassinée. Qui pourra encore proférer l’absurdité selon laquelle des « milliers d’enfants disparaissent chaque année » dans nos pays sans susciter d’enquêtes ni faire la une des médias ? Cette énorme infox paranoïaque et anxiogène ne tient plus debout, bon débarras.

Une médecine rom ?

Ce qui m’incite à l’optimisme, c’est un détail qui est passé pour le moment relativement inaperçu : Christina et Kevin appartiennent aux gens du voyage, à la communauté tzigane. Motivés sans doute par le souci de ne pas stigmatiser cette communauté, les magistrats instructeurs n’ont pas divulgué cet élément à la presse. Il a toutefois son importance car la grand-mère qui accompagnait le couple a expliqué à l’hôtelière néerlandaise qu’ils étaient gitans et que dans leur clan, « ils ont l’habitude de gérer les enfants prématurés ». Lors du procès, cette grand-mère va forcément venir témoigner et dévoiler comment les Roms « gèrent » la fragilité des tout-petits nés avant-terme. Auraient-ils inventé une méthode naturelle encore plus efficace que la kangourou ? Posséderaient-ils  des connaissances ancestrales que nous n’avons pas ? Disposeraient-ils d’une médecine méconnue et de remèdes secrets ? En tout cas, la famille va pouvoir révéler comment elle a réussi à faire grossir un grand prématuré privé de couveuse et de sonde gastrique et ça, ça vaudra le déplacement au tribunal. Si ça se trouve, on va assister à un réjouissant retournement de situation et cette affaire va amorcer le déclin de la médecine techno-scientiste se croyant supérieure à la nature et à l’amour. Vivement les débats devant les juges !

Yves Rasir

8 commentaires

  • Eusèbe RIoché dit :

    Dès le début cette histoire d’«enlèvement» sonnait faux. Comment est-il possible de qualifier d’«enlèvement» le fait qu’une mère s’occupe elle-même de son enfant ? La réponse est sous nos yeux: «elle-même». Elle a eu l’outrecuidance de s’occuper «elle-même» de son enfant. Nous vivons sous le joug d’un système paranoïaque. Rien ne doit exister, rien ne doit se faire sans lui ! La médecine n’y est que le prétexte à l’empire absolu sur les corps. Dans un tel système, les enfants n’ont nul besoin de leur mère: la présence symbolique de leur maître vénéré doit leur suffire. Le bébé meurt ? C’est qu’il était complotiste ! Il l’a mérité et puis c’est tout.

    Il n’est pas ici question d’opposer la médecine traditionnelle à la médecine moderne, puisque cette dernière est déjà au fait du problème. Les dangers des hôpitaux dans les systèmes paranoïdes ont été bien étudiés par le docteur René Spitz, qui a donné le nom d’hospitalisme au trouble frappant les petites victimes des institutions.

    L’hospitalisme recouvre l’ensemble des troubles physiques dus à une carence affective par privation de la mère, survenant chez les jeunes enfants placés en institution dans les 18 premiers mois de la vie. Dans ses recherches, le docteur Spitz décrit des cas d’institutions «médicales» dans lesquels le taux de mortalité infantile était de 90%, les 10% de bébés réussissant à survivre étant ceux qui étaient soustraits auxdites institutions à temps (cf. Hospitalism, The Psychoanalytic Study of the Child, 1945). Que signifie à temps ? Il existe un moment près lequel la maltraitance par privation affective a tellement duré que l’enfant ne peut plus être sauvé. Il entre dans la phase dite de marasme: l’enfant refuse alors tout contact, toute nourriture, son visage se voile d’un rictus d’horreur qui ne s’efface qu’avec la mort.

    Le principal danger encouru par le prématuré est un sous-développement des poumons, requérant une oxygénation spécifique durant le temps nécessaire à leur maturation. Il n’y a pas de règle précise concernant le retard de développement. On a vu des grands prématurés respirer sans aide là où d’autres étouffaient. Le bébé qui nous concerne n’avait pas ce problème, et ses seuls besoins couverts par l’attention de sa mère. Le contact permanent avec la mère régule la température du bébé; le colostrum du lait maternel compense les faiblesses du système immunitaire et apporte les nutriments les plus aisément métabolisables. Dans certaines cultures, des nourrices relaient les mères fatiguées dans leurs devoirs maternels. Il s’agit de nourrices au sens premier du terme, qui allaitent en bébé. Dans les pays dits occidentaux,, les nourrices ont disparu avec le développement des laits maternisés artificiels et l’obligation pour les femmes de travailler à l’usine ou au bureau plutôt que pour leur famille et leurs proches.

    Dans la vraie vie, c’est la santé de la mère qui conditionne celle du nourrisson: son fœtus ne se développera pas bien, son lait ne sera pas bon si elle n’est pas bien nourrie ni bien traitée. C’est le soin apporté À la mère qui assure le bien-être du bébé, son bon développement intra-utérin, puis la qualité des soins qu’il reçoit une fois né. Que la mère ait ressenti l’urgence de soustraire son enfant cet environnement hospitalier révèle l’échec de l’hôpital à soutenir la mère dans son épreuve, menaçant ainsi la santé du nourrisson dans ses fondements mêmes. La médecine paranoïde ne tolérant pas l’échec, elle préfère détruire les preuves de ses manquements et accuser la victime de ses propres lacunes.

    Ici, c’est le système entier, organisé, qui nous révèle son extrême paranoïa, identifiant les mères de famille à de dangereuses terroristes. C’est dans ces cas de morbidité sociale flagrante qu’on se rend compte que le système est foutu. Sa détestation de la vie ne peut qu’entraîner sa mort.

  • Malaika Colard dit :

    Merci

  • BONNEVAL Alain dit :

    Je suis entièrement d’accord avec Pisano, Girardin et Marie-Claire Mucelli ;
    Pourquoi la “médecine Rom” gêne les certitudes de Philippe Gomez ??? Avant notre “médecine tout chimique et stérilisée” de maintenant, il y avait bien une “médecine populaire et naturelle” ;
    Je vais même plus loin : les Parents biologiques ne voulaient peut-être pas non plus de tous ces vaccins imposés aux Nourrissons sans l’aval des Parents : bronchiolite … dont certains causent la “mort subite du Nourrisson” ;
    Et peut-être même la Communauté Rom, dont ils étaient, en avait fait déjà une triste expérience ?
    Il faudrait peut-être lancer une pétition de soutien aux Parents mais, ça, je ne sais pas le faire ;

  • pisano dit :

    yves rasir, merci beaucoup de bien nous éclairer sur ce feuilleton, j’avais bien entendu au départ ‘enlèvement’, j’y croyais, je me demandais s’il s’agissait de parents en mal ou en quête de progéniture, jusqu’à ce que je comprenne qu’il s’agissait des parents biologiques…là, quelque chose m’a alerté me disant que ça ne correspondait pas à l’alerte enlèvement…là, avec ta description des faits, tout s’éclaire !…des parents voulant s’occuper eux-mêmes, à leur guise de leur propre enfant, même ça, ça remet en cause cette médecine qui se veut sans affectivité, sans sentiment ni émotion, seule les pilules sont acceptés, administrés, camisole chimique, plaisant à pharma, ‘the big’ !

  • girardin dit :

    Bonjour Yves, un grand merci pour cette newsletter car j’ai pensé la même chose que vous dès le début de cette sale affaire…impossible pour moi de dire ce que je pense à mon entourage direct et vous comprendrez pourquoi : ils sont tous vaxxinés !!! et je n’ai rien pu faire pour eux à l’époque ! je me faisais traitée de complotiste. J’ai de la peine pour le petit Santiago car il ne va pas retrouver ses parents et grand-mère…quelle tristesse pour ce petit…

  • Philippe Gomez dit :

    Dans votre article, vous poussez les raisonnements et les émotions au delà du …raisonnable. L’évènement déclencheur est évidemment la rencontre entre les parents et le service social de l’hopital. Mettre ensuite en cause tout le système judiciaire et médical me semble exagéré (en fait votre attitude est aussi très “médiatique” au mauvais sens du terme). Quant à une médecine “rom” ?

    • Eléonore Visart dit :

      Une médecine rom, pas si mauvais que cela, le bébé a été retrouvé en bonne santé et je ferais plus confiance en cette médecine qu’à celle de Big Pharma!

  • marie-claire mucelli dit :

    Bonjour Yves, je suis aussi bouleversée que vous par cette affaire. Dès qu’il s’agit d’enfant, je deviens vite hypersensible. C’est ainsi que j’ai senti quelque chose qui n’allait pas dès le début de cette histoire. Je vous avoue que j’ai pensé que cet enfant était destiné à l’ASE puis à un placement. Les parents ont certainement senti quelque chose comme ça et ont pris le risque d’enlever le petit Santiago à la sollicitude étatique. Quelle cruauté de les avoir séparé de cet enfant qui se portait bien ce qui montre que les parents étaient tout à fait capables de s’en occuper. Je souhaite vivement que cet enfant retrouve rapidement la chaleur de son foyer.

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