Le vaginisme est une contraction musculaire involontaire des muscles qui entourent l’ouverture du vagin au moment de la pénétration du pénis. Cette action réflexe, incontrôlable, empêche toute pénétration ou la rend très douloureuse. Ces spasmes, que la femme ne maîtrise pas, peuvent se déclencher à la simple anticipation d’une pénétration vaginale. En quoi est-ce une solution pour le cerveau d’appliquer ce mécanisme de défense ? Puisque nous sommes tous programmés pour pérenniser l’espèce, pourquoi cette réaction antinaturelle ? Allons voir du côté de l’inconscient quelle épreuve douloureuse n’a pas encore était transformée, recyclée en expérience de vie.
Souvenir douloureux
Le lien entre le refus inconscient de la pénétration et un souvenir traumatisant de pénétration est facile à faire.
Liliane, 14 ans, fait du stop avec une amie sur le bord de mer, un endroit réputé tranquille, dans les années 80. Une voiture s’arrête, avec trois jeunes garçons à bord. Les deux jeunes filles montent et se retrouvent dans un parking souterrain. Seule Liliane a été violée, sous les yeux effarés de son amie qui n’a pas été touchée. Elle se mariera à 20 ans avec un homme de 13 ans son aîné. Ils auront 3 garçons. Elle consulte parce qu’elle n’arrive pas à quitter son mari et dit « Je sais que je dois le quitter mais je n’y arrive pas, je suis comme hypnotisée… Chaque relation sexuelle est une torture, il me fait peur, je n’arrive pas à me refuser à lui. »
A chaque relation, elle revivait la terrible souffrance subie au moment du viol dont elle n’avait encore jamais parlé. Est-ce par hasard qu’elle a choisi un homme plus âgé ? Qu’elle n’arrivait pas à refuser cette relation ? Qu’elle a eu 3 garçons ? Elle n’avait jamais fait le lien. Tant qu’elle n’avait pas exprimé ses maux par des mots, elle rejouait la scène du viol à chaque pénétration douloureuse. La mise en conscience de l’inhibition de son action, accompagnée d’une visualisation, a suffit à la libérer.
Inhibition de l’action
Les travaux d’Henri Laborit ont mis en évidence, dans son film « Mon oncle d’Amérique », trois types de comportement répondant au stress. Face à un événement douloureux, un danger réel ou un individu qui menace notre organisme, trois réactions sont possibles : la fuite, la lutte, l’inhibition. Imaginez que vous êtes tranquillement en train de lire Néosanté et qu’un lion entre en rugissant dans la pièce… Vous allez d’abord chercher à fuir. Au niveau biologique, le cœur et la respiration s’accélèrent, les vaisseaux sanguins se dilatent pour mieux irriguer les muscles, le tonus des jambes augmentent pour mieux vous aider à détaler, vous balayez rapidement la pièce du regard. Vous ne trouvez pas d’issue… Un autre programme biologique de survie se met en route : la lutte. Vous allez chercher à vous défendre , la tension se déplace alors des jambes vers les mâchoires (pour mordre), et dans les bras et les mains (pour griffer). Vous fixez l’adversaire du regard. Vous réalisez que le combat n’est pas la solution vous garantissant la survie, il vaut mieux s’inhiber, se cacher, « faire le mort ». La respiration va alors s’étouffer pour que vous soyez silencieux, le cœur va se ralentir, les extrémités se refroidir, le teint deviendra blême. Vous devez vous « économiser » en attendant que le danger passe… vous allez vous faire oublier, vous laisser dominer, vous résigner… pour sauver votre peau ! C’est ce qui s’est passé pour Liliane, au moment de son agression.
Solution parfaite
Pour sortir du conflit, nous devons comprendre que « la guerre est finie ». Des rescapés ont été retrouvés cachés des années après que la guerre fut finie. Personne n’était venu le leur annoncer. C’est le rôle du thérapeute d’en informer les prisonniers symboliques, enfermés dans leurs conflits. Une visualisation a permis à Liliane de sortir de la prison dans laquelle elle s’abritait pour se protéger mais qui l’empêchait de vivre sa vie.
Pour guérir de nos symptômes, nous devons comprendre que nous exprimons des solutions d’adaptation réelles alors que le conflit est VIRTUEL.
Nadine est le fruit d’un amour interdit : son père était curé, sa mère en était la « bonne »… Elle a vécu cachée toute son enfance, il ne fallait pas que le secret soit dévoilé car il mettait en danger l’avenir de son père.
Le vaginisme dont elle souffrait était la solution parfaite trouvée par son inconscient pour exprimer la douleur liée à son histoire : Sexe = péché. Le temps n’existe pas pour notre inconscient, c’est pourquoi nous exprimons la solution aujourd’hui pour un conflit passé.
L’histoire de Papy-Paul est parfaite pour expliquer ce phénomène : un grand-père regarde un match de foot à la télévision en surveillant son petit fils de 3 ans qui joue dans la pièce. Un instant d’inadvertance, le petit escalade la fenêtre, tombe du 2ème étage et décède. Le papy va développer un diabète. Suite à des complications, il devra se faire amputer d’un pied, puis du 2ème pied.
Pour son inconscient, le message est clair : si les pieds n’existaient pas, le petit n’aurait pas pu escalader la fenêtre et le football n’aurait pas existé !
Nous ne pouvons agir que sur nos propres cellules…
Autres pistes
Parmi les décodages du vaginisme, nous retrouvons souvent des histoires de deuil non fait d’un enfant mort : la solution est apportée rétroactivement. Le message est, par exemple : « s’il n’y avait pas eu de pénétration, ma mère n’aurait pas souffert toute sa vie de la perte de cet enfant. »
Karine avait peur de l’accouchement, elle avait été victime d’attouchements : l’inconscient avait associé ces 2 mots qui se ressemblent. Dans les 2 cas, la solution s’est manifestée par des troubles de la pénétration.
Nous pouvons faire un lien entre la bouche (avec ses lèvres) et l’organe sexuel. En hébreu, un mot se dit « mila », et le membre masculin est appelé dans un langage soutenu « mila » (circoncision).
Sonia souffrait de boulimie-anorexie : « Je mange des produits que je n’aime pas et je bois de l’eau tiède pour pouvoir vomir… » Elle rejouait avec sa bouche « d’en haut », le stress vécu avec sa bouche « d’en bas », à 11 ans.
Martha refusait toute pénétration : sa grand-mère était morte étouffée par une arrête de poisson. Odile avait été cambriolée la nuit, cette mémoire d’intrusion s’est traduite par un corps fermé « à double tour » ! Un éboulement dans un tunnel avait emporté plusieurs membres de la famille de Lucie. Transcription du stress par le cerveau : pénétrer un tunnel = danger de mort.
L’inconscient a pour rôle de traduire en maux ce qui ne s’est pas exprimé en mots.
Aviva Azan
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