D’année en année, Jean-Philippe Brébion(1) a mis au point le concept de la Bioanalogie, une démarche de recherche au cours de laquelle il nous propose de laisser de côté nos a priori et nos mécanismes de pensée pour cheminer sur des sentiers inhabituels.
Comme son nom l’indique, la Bioanalogie permet de trouver les analogies entre les divers éléments de notre existence et de comprendre que « chaque instant de notre vie est l’expression d’une seule et même réalité non séparable », quel que soit son mode d’expression. A partir de son concept, l’écrivain et conférencier français a mis en évidence un cycle biologique cellulaire unique, l’Empreinte de naissance, véritable clé de lecture des événements de notre vie. En effet, notre Empreinte nous met en contact direct avec la structure même de notre incarnation, nous donnant ainsi accès à la totalité de l’être, sans nécessité de sonder le passé. Cessant alors de chercher à donner un sens à notre vie, nous découvrons de quelle manière la vie prend sens en nous.
Suivant le principe de l’évolution, l’être humain est la résultante des trois règnes qui l’ont précédé dans l’Univers. Notre biologie est donc directement issue de la mémoire minérale, de la mémoire végétale et, bien sûr, de la mémoire animale. La fonction première de l’animal est d’assurer la survie de l’espèce, c’est-à-dire de faire en sorte que celle-ci perdure après sa propre disparition.
Cette survie – est liée à 3 paramètres déterminants.
– la Descendance
– l’Alimentation
– le Territoire
Ces trois paramètres ne sont ni reliés, ni séparés, ils appartiennent à une seule et même réalité : la survie. Si l’on supprime un seul de ces trois paramètres, c’est la totalité de la vie qui se trouve en échec.
De plus, un autre paramètre essentiel à prendre en compte est que notre cerveau biologique travaille au premier degré, sans distinction entre passé, présent et futur.
Par exemple, une petite expérience : observez comme vos papilles entrent en action par le seul fait de lire la recette de cuisine de votre plat préféré. Que constatez-vous ? Elles se sont mises à saliver ! Votre cerveau a travaillé au 1er degré : pour lui, l’information était réelle et il a répondu réellement aux signaux qu’il a perçus.
Il est donc très important de savoir que notre cerveau biologique, dont la raison d’être est d’assurer notre survie, est incapable de faire la différence entre le virtuel, l’imaginaire et le réel. Pour lui TOUT est vrai et, travaillant constamment par analogie, il ne se réfère qu’à ce qu’il connaît.
Une lecture analogique
Dans la mesure où nous sommes des êtres vivants dont la biologie est issue de l’animal, les 3 paramètres de la vie – Descendance, Alimentation, Territoire – sont inscrits dans notre cerveau biologique cellulaire inconscient et tout ce qui concerne notre vie est toujours relié à l’un de ces 3 paramètres que le cerveau biologique lit, de façon analogique, dans toutes leurs tonalités possibles.
Pour nous, humains, ces trois paramètres représentent des notions plus élargies que celles purement animales :
– Descendance :
Ce sont, bien sûr, au premier degré, nos enfants, mais pas uniquement. Nous pouvons considérer que tout ce que nous laissons derrière nous représente notre descendance. Ainsi tout ce que l’on conçoit, tout ce qui projette notre identité à l’extérieur de nous-mêmes, tout ce qui nous permet d’être reconnus en dehors de nous-mêmes, est notre descendance. Par exemple, le livre que j’écris survit à ma propre identité lorsque je disparais : il reste quelque chose de moi, après moi.
La Descendance est donc tout ce qui nous permet d’exister et d’être reconnus de notre vivant ou après notre propre disparition. Elle est liée au TEMPS.
– Alimentation :
Au premier degré, l’alimentation est ce que l’on mange. Se nourrir, c’est repérer la nourriture, la prendre, l’ingérer et la transformer d’un côté en nutriments et de l’autre, en excréments. Tout ce qui est nourriture se relie à l’expérimentation de notre identité puisque nous transformons, pour une partie, en nous-mêmes, la nourriture que nous ingérons. Mais c’est également la manière dont nous vivons les événements de notre vie. L’Alimentation se relie donc à la rencontre au sens large du terme, c’est-à-dire toute action qui met l’homme en relation avec le monde extérieur ou ses difficultés dans ce domaine. Cela concerne le langage, les symboles, les rapports humains, l’échange, l’argent. On utilise d’ailleurs fréquemment un vocabulaire lié aux états digestifs pour évoquer le relationnel et l’affectif : on « dévore un livre », on ne « digère» pas une réflexion qui, dans ce cas, nous « reste sur l’estomac ». L’Alimentation est liée à la RENCONTRE, à la réalisation et l’expérimentation de notre vie.
– Le Territoire :
Le territoire est partout où on évolue, C’est un espace concret, sans différenciation de temps. Sans ce territoire, nous n’avons pas d’existence. Le Territoire est tout ce sur quoi on s’appuie, il représente notre sécurité matérielle et existentielle. Il est lié à l’ESPACE. Notre chemin, en tant qu’êtres humains, est de vivre consciemment l’intégrité de notre Territoire, de notre Alimentation et de notre Descendance et nous allons voir comment la Bioanalogie peut nous y aider.
Mais auparavant considérons le monde qui nous entoure et ce qu’il peut nous apprendre.
La vie se lit sur trois niveaux
Toute la vie est construite sur une loi qui ordonne une vision en trois niveaux et tout ce qui est manifesté dans cet univers se lit à partir de cette vision. C’est une LOI UNIVERSELLE. Ces trois niveaux ne sont ni reliés, ni séparés, ils appartiennent à une seule réalité. Pour illustrer ces propos, prenons pour exemple le mot père : dans le langage commun, ce mot désigne une seule personne, or ce n’est pas la réalité !
En effet, un père n’existe que s’il y a présence d’une mère et d’un enfant. De même, le mot mère implique l’existence d’un père et d’un enfant et, bien sûr, le mot enfant, celle d’un père et d’une mère. Ils appartiennent à une seule réalité et chaque élément est à lui-même 100 % de cette réalité. Si un seul des trois manque, c’est la totalité qui manque. Un autre exemple, très concret : même si nos membres inférieurs fonctionnent parfaitement, s’ils ne sont pas en contact avec le sol, nous ne pourrons pas avancer. Pour marcher, il faut des jambes, un sol et une rencontre entre les deux. Ces trois plans, ni reliés, ni séparés, appartiennent à une même réalité : la marche, qui est faite de ces trois plans en même temps. Tout ce qui est vivant peut se lire suivant ces trois plans, à partir de ce même principe. Comme nous l’avons vu précédemment, notre cerveau biologique est incapable de faire la différence entre le réel, le virtuel et l’imaginaire – pour lui, TOUT est vrai – et, comme il travaille constamment par analogie en ne se référant qu’à ce qu’il connaît, pour lui, les trois concepts père/ mère / enfant seront de la même tonalité que (entre autres) :
• Père : Haut / Ciel / Mental / Projet / Abstrait / Temps
• Enfant : Milieu / Affectif / Réalisation / Relatif / Forme
• Mère: Bas / Terre / Physique / Concrétisation / Concret / Espace
Ainsi, analogiquement, comme l’Enfant est, dans le même temps, la Rencontre Père-Mère, l’Homme, qui se situe entre le Ciel et la Terre, est la Rencontre Terre-Ciel : il est Ciel et Terre dans le même instant.
Notre mental ne peut pas appréhender la réalité de ces trois niveaux en même temps, seule notre Conscience le peut. Pour terminer sur ce point, notons que c’est la structure identique – Principe – de ces concepts que perçoit notre cerveau. De la même manière qu’il y a une structure constante du grain de blé à l’épi ; seule leur forme varie, mais ils ont une structure- impalpable – commune et constante.
Nous y reviendrons.
L’instant biologique personnel :
unique, original et singulier
Toute forme est la rencontre du Temps et de l’Espace. Le Temps n’existe pas sans l’Espace : ils sont indissociables. Avant la conception, nous n’avons pas de biologie personnelle. En effet, c’est au moment de la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde que commence notre temps personnel signant l’apparition d’une forme. L’instant T est le moment précis où nous prenons forme, où nous nous incarnons, au sens premier de prendre chair. C’est notre fonction minérale qui apparaît en tant que matière, concrète, palpable. La rencontre de l’ovule et du spermatozoïde est donc créatrice d’une forme et chacun de nous a une forme unique n’ayant jamais existé jusqu’alors. Enfin, le mot conception a la même origine étymologique que capter. Une antenne capte des ondes, des énergies spécifiques : à la conception, notre forme est un capteur qui capte la totalité des énergies de l’univers. Elle se développe ensuite selon un vecteur, une structure unique : l’Empreinte de naissance. Cette Empreinte est permanente et capte tout ce qui ressemble analogiquement à sa forme, en tant que structure.
Comment se forme cette Empreinte ?
L’imprégnation de l’Empreinte de naissance
La médecine traditionnelle chinoise(2) nous apprend que l’embryon est en résonance totale avec son père et sa mère. En fait, il enregistre, durant la période située autour de la naissance, leur vécu et ressenti sur trois paramètres : les projets, les relations et l’environnement. Ce qui signifie que les cellules biologiques du cerveau de l’enfant s’imprègnent des émotions, des pensées, de tout ce que ses parents vivent dans cette période : elles l’enregistrent exactement comme on enregistre une bande magnétique et elles reproduiront ce programme tout au long de son existence. En d’autres termes, l’acquis – psychologique – des parents devient l’inné de l’enfant : nous sommes le vécu/ressenti de nos parents. Notons qu’il s’agit uniquement du vécu / ressenti des parents et non de l’événement en lui-même : c’est la façon dont le fait a été vécu et interprété par les parents qui s’imprègne de façon biologique dans l’Empreinte de naissance de l’enfant.
Chaque vécu /ressenti parental est unique : il n’a jamais existé dans l’univers dans cet instant-là, dans ces conditions-là et il n’existera jamais à l’identique, ce qui implique que chacun de nous est incomparable puisque unique, original et singulier.
Une structure de 27 mois
Depuis la nuit des temps, il est un vécu /ressenti commun à toute l’humanité : tout futur parent, apprenant le début d’une grossesse se dit que l’enfant qui vient d’être conçu naîtra 9 mois plus tard. Cette réalité est inscrite dans notre vécu cellulaire depuis le début de l’humanité et se réactive à chaque nouvelle conception. Soulignons qu’il n’y aura aucune différence entre un enfant à terme ou un enfant prématuré parce que la mère, réalisant qu’elle est enceinte, se dit, de toute façon, que son enfant naîtra dans 9 mois. Donc, même s’il naît à 7 ou 8 mois, ce premier vécu/ressenti reste biologiquement imprégné dans l’embryon. Le moment de la naissance est le début de l’autonomie biologique : on coupe le cordon, l’enfant est physiquement séparé de la mère. Et, bien sûr, la concrétisation de cette autonomie biologique se manifestera 9 mois plus tard, donc au 9ème mois de vie qui marque le terme de l’enregistrement de l’Empreinte. D’ailleurs, jusqu’à cet âge l’enfant reste sous les anticorps de la mère : ce n’est qu’au 9ème mois qu’il entre – avec son autonomie biologique – dans son identité psychologique individuelle. C’est d’ailleurs dans cette période que les incisives de l’enfant poussent et sont capables de couper, concrétisant ainsi la coupure du cordon. Cela signifie que, de sa naissance à l’âge de 9 mois, les événements de la vie d’un enfant ne font que restituer le vécu/ressenti de son père et de sa mère et sont donc avant tout l’expression biologique de leur inconscient. En d’autres termes, restituant leur(s) problématique(s) jusqu’à 9 mois, un enfant exprime ce que ses parents ont à mettre en conscience. A partir de 9 mois, il commence à vivre l’histoire unique de son Empreinte. En résumé, l’enregistrement de l’Empreinte dure pendant les 9 mois avant la conception, les 9 mois avant la naissance et les 9 mois après la naissance. Nous obtenons alors une structure de 27 mois basée sur quatre dates fondatrices qui déterminent l’Empreinte de naissance. Cette structure, support de notre incarnation, est notre réalité concrète, soit nous l’exécutons en programme inconscient (imprégnation psychologique parentale) dans le même vécu que nos parents, soit nous le vivons en conscience, réalisant ainsi, comme nous le verrons plus loin, notre Talent créatif.
Exemples d’imprégnation d’Empreinte
– Certaines personnes ont toujours l’impression d’arriver « comme un cheveu sur la soupe », de n’être jamais attendues, pas à leur place, etc. Il est intéressant de leur demander si leur naissance était voulue ou si elle est arrivée « par hasard ». Parce que, si dans le vécu/ressenti de la mère – Ou du père – on trouve : «c’est inattendu ou ça tombe mal», l’enfant va reproduire toute sa vie des situations où il contactera ce ressenti.
– D’autres personnes, se trouvent toujours confrontées à une sensation de manque : « Hier, j’ai acheté une voiture mais il m’a manqué de l’argent pour prendre l’option X ou Y » ou bien « Samedi, j’étais chez des amis, j’ai passé une bonne soirée mais il manquait les Dupont avec qui j’aurais adoré parler de … » ; etc. Là encore, on peut leur demander si elles ne seraient pas des enfants prématurés, de si peu que ce soit. Car, n’oublions pas que c’est le vécu/ressenti qui est important, c’est-à-dire la représentation qu’en avaient les parents : « Il devait arriver le 27, il arrive le 20 ! Il lui manque une semaine !» ou « J’aurais tellement voulu qu’il arrive le 27 parce que c’est l’anniversaire de ma mère, mais il manque 7 jours » ! Et l’enfant va vivre cette sensation de « il manque » toute sa vie.
– Pour terminer, un petit exemple personnel d’imprégnation d’Empreinte et de lecture du cerveau au premier degré : la Bioanalogie, qui est l’œuvre de ma vie est basée sur une lecture analogique de trois plans. Or, juste avant ma naissance, il est devenu vital pour mes parents d’aller habiter dans la ville natale de ma mère parce que mon père pouvait y trouver du travail. Eh bien, cette ville s’appelle …Thiers ! Tout cela signifie-t-il que nous sommes condamnés à vivre et revivre toujours les mêmes problématiques ?
Les quatre dates fondatrices
L’Empreinte se construit à partir de quatre dates fondatrices, la première étant la date de Naissance (N). En partant de ce point 0, on établit la date de Conception, puis encore 9 mois avant cette date, la date nommée « – 9 mois» ; enfin on établit celle des «+ 9 mois» après la naissance. Elles sont distantes exactement de 9 mois au jour près. Il s’agit en fait de dates virtuelles, au moins pour la conception, mais nous le savons désormais le cerveau travaille au premier degré et ce sont ces dates-là qui pour lui sont signifiantes.
Par exemple, les quatre dates fondatrices de l’Empreinte pour une date de naissance le 15 Novembre 1949 sont :
– 9 mois Conception Naissance + 9 mois
15/05/1948 15/02/1949 15/11/1949 15/08/1950
Une Empreinte cyclique de 27 mois en 27 mois
Notre cerveau biologique a enregistré le vécu/ressenti de nos parents, issu de leur histoire personnelle, de celle des grands-parents, des arrière-grands-parents ainsi que de toute la généalogie nous ayant précédés et il ne connaît que cette histoire, unique, originale et singulière: il ne saura pas faire autre chose. Nous nous situons au niveau biologique (survie) : à ce niveau, le programme enregistré par notre cerveau biologique est parfait puisque notre survie est une réalité. Dès lors, ne connaissant rien d’autre que cet enregistrement – le reste est pour lui inconcevable – il va reproduire indéfiniment cet enregistrement, sous forme cyclique, pour assurer notre survie. En effet, rappelons-le, le rôle du cerveau biologique animal est d’assurer la survie de l’espèce, or, en termes de résultat, TOUT ce qui s’est passé concernant les parents de chacun d’entre nous dans la période entourant notre naissance est parfait pour assurer la survie puisque nous sommes vivants. Nous parlons ici de survie, et non de qualité de vie. A + 9 mois commence le premier cycle de l’Empreinte qui est la reproduction à l’identique de l’Empreinte de naissance. Pour chacun de nous, ce cycle se reproduit tout au long de l’existence, de 27 mois en 27 mois. Il est alors possible d’établir une grille de lecture enregistrement de l’Empreinte jusqu’à 9 mois puis 1ère reproduction de 9 mois à 3 ans ; 2ème, de 3 ans à 5 ans et 3 mois, etc. Cette grille, conçue dans une dimension verticale, nous amène à considérer les événements de notre vie avec un autre regard grâce à une lecture non chronologique – hors du temps – ce qui nous permet de sortir de la relation de causalité. Ainsi, à chaque instant de notre existence, nous restituons une partie de notre Empreinte de naissance, ce qui signifie que nous reproduisons toute notre vie le vécu/ressenti de l’histoire de nos parents autour de notre naissance. Par exemple, le jour de nos 24 ans, nous restituons ce qui s’est passé au moment de notre conception et, à 24 ans et un mois, ce qui s’est passé 8 mois avant la naissance ; etc.
Les trois phases de l’Empreinte
Nous l’avons vu, tout ce qui existe, existe sur trois plans.
En termes d’énergie, nous pourrions nommer ces trois plans Projet, Réalisation et Concrétisation et les inscrire ainsi au niveau de l’Empreinte de naissance :
– 9 mois Conception Naissance + 9 mois I__________________I__________________I__________________I
Projet Réalisation Concrétisation
Se situer Expérimenter Réalité concrète
Ces énergies nomment ainsi trois colonnes et représentent la structure profonde de notre comportement, en analogie avec les trois plans de la vie : elles parlent de ce que nous sommes et sont à lire hors du temps. Selon la colonne dans laquelle nous inscrivons les événements de notre vie, nous découvrons des informations qui peuvent devenir un véritable mode d’emploi de notre incarnation.
– Énergie/ 1 Projet : se relie à ce qui est Lumière pour nous. Il s’agit de notre besoin essentiel, de nos valeurs fondamentales : ce qui nous oriente ; ce qui nous permet de nous situer dans le présent ; ce qui permet de nous reconnaître.
Si cette énergie est vécue dans la dualité : nous sommes perdus.
– Énergie/ 2 Réalisation : nous indique l’action pour nous: comment nous œuvrons notre vie, comment nous nous réalisons.
Si cette énergie est vécue dans la dualité : nous nous éteignons.
– Énergie/ 3 Concrétisation : nomme la seule chose qui peut nous laisser en en paix. C’est un état : tout est accompli.
Si cette énergie est vécue dans la dualité : nous sommes dans l’insécurité et l’abandon.
I__________________I__________________I__________________I
Projet Réalisation Concrétisation
Se situer Expérimenter Réalité concrète
Vivre, c’est expérimenter l’action de se situer, à chaque instant dans la réalité concrète.
La grille structurelle révèle notre Généalogie
L’histoire de notre généalogie est inscrite dans la grille structurelle du Cycle de Bioanalogie. En effet, le Principe des événements personnels que nous inscrivons dans cette grille livre le Principe de la vie des générations qui nous ont précédés :
– colonne Projet : arrière-grands-parents
– colonne Réalisation : grands-parents
– colonne Concrétisation : parents
Un exemple :
L’événement
Lise découvre à 41 ans et 9 mois (colonne Projet) que son fils unique de 15 ans fume de l’herbe. Elle vit cet événement dans une très grande culpabilité et on lui diagnostique un cancer du sein dans les semaines suivantes : son inconscient biologique a hypertrophié sa glande mammaire pour lui permettre d’être plus performante pour nourrir- prendre soin de -son enfant.
L’histoire personnelle
A 8 ans (colonne Projet), Lise attend sa mère sur le trottoir en tenant le landau de son petit frère, âgé de quelques mois. Sa mère tardant à arriver, la petite fille prend la poussette et, pour « jouer à la maman », elle se promène dans les rues alentour …mais elle se perd et ce sont les policiers qui ramènent les deux enfants à la maison. Sa mère, très stressée, la réprimande vertement en lui disant : «Tu n’es pas capable de t’occuper d’un enfant !». Peu de temps après cette première lecture de son Empreinte, Lise m’apprend que son arrière-grand-mère a eu un enfant à quinze ans et qu’on le lui a retiré pour le confier à sa sœur aînée, déjà mariée, en lui déclarant : « Tu n’es pas capable de t’occuper d’un enfant. » Ainsi les deux événements de sa vie que sont la découverte de son fils qui fume et le stress avec son petit frère sont en colonne Projet, qui se relie à l’Energie: se situer, se reconnaître et ils traduisent effectivement le Principe de l’histoire de son arrière-grand-mère. Ceci posé, je lui dis: « En effet, ta mère a raison, tu n’es pas capable de nourrir un enfant – dans le sens de faire pour, d’agir. Ce qui nourrit un enfant, c’est la présence, l’authenticité, c’est ce que tu es dans ta vérité et non pas ce que tu fais, tu n’as pas à –vouloir – nourrir.
C’est, en effet, ce que lui dit sa biologie par cette glande mammaire hypertrophiée : « je suis nourrissante » ! Donc, ce qui oriente sa vie et lui permet de se situer est de réaliser qu’elle n’a pas à faire pour nourrir: c’est en étant vraiment elle-même qu’elle nourrit.
100 % programmés, 100 % libres
Nous sommes le vécu/ ressenti de nos parents durant les 27 mois autour de notre naissance, nul ne peut pas échapper à la réalité de son Empreinte. Tous ces événements ont été imprimés pendant les 27 mois et nous en reproduisons la structure – le Principe – en permanence, à chaque instant de notre vie. Nous sommes donc 100 % programmés et ce n’est pas dé-programmable ! Cependant, nous avons la possibilité, en tant qu’êtres humains, de vivre ce programme de deux façons totalement différentes : soit dans notre inconscient biologique, ce qui nous conduit à reproduire inlassablement les mêmes choses tout au long de notre vie ; soit en conscience, c’est-à-dire en révélant le Principe(4) des événements qui ont imprégné notre Empreinte afin de le transformer en Talent créatif au service de notre évolution. En effet, quelle que soit l’histoire de nos parents, la structure qui s’est inscrite en nous est un extraordinaire outil de transformation, un potentiel unique ! Pour révéler le Principe d’un événement dans la lecture d’une Empreinte de naissance, on n’opère plus à partir du vécu/ressenti émotionnel de la personne mais de la structure de l’événement : c’est elle qui est à mettre à conscience, hors de toute analyse anecdotique. L’important n’est pas le scénario mais l’essence. Tout événement est porteur d’un Principe et se relie à une loi impitoyablement juste. Cette notion est très importante et nécessite d’être bien comprise. Pour donner un exemple, la structure ou le Principe d’un événement tel qu’une chute est : rencontrer le réel, se confronter à la réalité concrète. Ainsi, les personnes qui tombent, de quelque manière que ce soit, exécutent en fait, dans leur inconscient biologique, ce qu’elles ne sont pas parvenues à faire en conscience : se confronter et voir la réalité concrète des choses. Prenons maintenant l’exemple du décès du père, qui nous touche tous à un moment ou un autre : étymologiquement, le mot décès veut dire départ. Donc, ce que l’on a à faire, est de laisser partir, cesser de retenir. L’énergie /Père représente la reconnaissance, l’identité, l’orientation. Le Principe du décès du père est de cesser d’attendre une reconnaissance, une identité, une orientation, une validation. Encore une fois, une Empreinte de naissance n’est ni positive, ni négative et il nous est toujours possible d’amener ces Principes à conscience afin de les transformer en talents spécifiques pour chacun. Reprenons le cas d’une personne qui n’a pas été désirée avant sa naissance et qui ne se sent jamais attendue, reconnue. Dans le Principe : pas attendu/ inattendu. En soi, ce n’est ni positif, ni négatif ! Le Talent créatif de cette personne est dans le fait même de ne pas être attendue, c’est-à-dire de vivre l’inattendu, de cesser de reproduire le passé, d’être en permanence « hors programme». N’est-ce pas une source de créativité extraordinaire ? Reprenons également l’exemple de la personne, à qui, par son imprégnation, il manque toujours quelque chose.
Dans le Principe : il manque.
Or, manquer est le Principe même de notre vie ! En effet, si je veux être pleinement présent à telle ou telle situation, je dois choisir de manquer à toutes les autres situations. Ce Talent créatif est le premier critère d’une vie pleine et intense ! Nous avons vu précédemment le cas de la jeune femme atteinte d’un cancer du sein : dans le Principe, le Talent créatif d’une tumeur mammaire est : « Ce que je suis, dans mon être, est nourrissant ». Trois semaines après la consultation et la révélation de ce Principe, la rapidité de la régression de la tumeur de cette patiente fut qualifiée d’ «exceptionnellement rare» par son médecin traitant. En résumé, chacun de nous a à donner à son incarnation une réponse unique, originale et singulière et, si nous sommes bien 100% programmés par le vécu/ressenti de nos parents, nous sommes également 100 % libres de choisir de vivre les événements de notre vie dans l’inconscient biologique ou en conscience, en utilisant les Talents créatifs inscrits dans notre Empreinte de naissance.
CONCLUSION
La Bioanalogie nous invite à comprendre que ce qui s’exprime à l’extérieur est l’exact reflet de ce qui est à l’intérieur de nous. Mais comme le plus souvent, nous ne savons pas le vivre en conscience, nous le vivons de façon biologique sous forme de maladie ou d’événement plus ou moins difficile. L’Empreinte de naissance est le vecteur de notre incarnation, elle est unique, ce qui signifie que chacun de nous est unique.
Elle est formée de Principes que nous restituons à chaque instant ; nous la répétons en permanence. Nous ne connaissons que cela et nous ne pouvons que le recommencer, mais c’est en même temps notre Talent.
Il ne s’agit donc pas de changer l’événement, mais de l’intégrer tel qu’il est en tant que réalité parce qu’on a l’illusion du manque : il ne manque rien à ce que je suis. Contacter cette structure unique nous aide à changer totalement de regard sur nous-mêmes et sur notre vie : tous les événements de notre existence prennent sens. Révéler le Principe d’un événement nous permet en effet de réaliser que tout ce qui nous arrive est au service de notre évolution. Chaque instant de notre vie restitue exactement ce que nous avons à vivre, mais il nous appartient de réagir dans l’inconscient biologique ou d’œuvrer en conscience : nous sommes 100 % programmés et 100 % libres de le vivre autrement. Vivre autrement son Empreinte de naissance signifie prendre conscience des énergies, des Principes, qui l’ont informée afin de les transformer en spécificités, en Talents créatifs que l’on peut alors exploiter dans toute la richesse de leur originalité. En tant qu’êtres humains, nous avons à assumer la responsabilité de notre incarnation.
Par la mise à conscience de son Empreinte où s’inscrivent, en une seule réalité non séparable, le projet, la réalisation et la concrétisation de son incarnation, chacun de nous peut véritablement devenir auteur de sa vie et accéder à la compréhension du fait qu’au-delà de son existence, quelque chose survit à ses limites, que l’on peut nommer le divin.
En d’autres termes, il nous appartient de sortir de la survie, en nous situant à chaque instant, dans l’expérimentation de la réalité, afin de laisser œuvrer la vie à travers ce que nous sommes.
NOTES
(1) Jean-Philippe BREBION est l’auteur de L’Empreinte de Naissance, 27 mois pour une Vie, 2004 ; L’Empreinte de l’âme, 2007 (Editions Quintessence) et de L’Evidence ou la loi du Principe, 2011(Editions du Dauphin Blanc)
(2) Cf. Le Nei Tching Sou Wen, un des textes fondateurs du taoïsme, de l’Empereur Huang Ti.
(3) Cf. tableau L’Empreinte de naissance, CH 4, p. 123
(4) Cf. L’Evidence ou la loi du Principe, Editions du Dauphin, 2012
Par Jean-Philippe Brébion, avec Christine Loiseau