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decodagesens et vie

LES ANGOISSES DE NOËL La période des fêtes et ses symptômes

Par 4 décembre 2011juin 6th, 2023Un commentaire

To be or not to be, that’s the question’’.Toute l’existentialité, la raison d’être, la reconnaissance, le besoin d’exister, pour soi et pour l’autre, sont des valeurs primordiales qui confèrent un équilibre psychique à tout être humain. La reconnaissance permet à tout un chacun de donner un sens à sa vie, de se positionner par rapport aux autres, mais surtout par rapport à soi-même : nous sommes vivants et faisons partie d’un tout que nous ne pouvons ignorer, qui interfère sur nous, qui influence notre évolution, nos comportements, nos réactions, nos adaptations, voire nos désadaptations. Quel meilleur moment que cette fête de Noël pour mettre en évidence les liens que nous avons tissés avec nos proches, ou qui se sont dissous progressivement face aux épreuves douloureuses de la vie ?

Migraines

Ce réveillon de Noël est la trêve qui permet à chacun de se ressaisir, se positionner dans son environnement, dans sa famille, dans le noyau affectif où l’amour et le réconfort sont des substances nécessaires et suffisantes pour que la chimie du corps agisse et produise ce réel bien-être, pour ne pas dire bien naître. L’arnoldite est une inflammation du nerf d’Arnold qui se traduit par une douleur qui débute au niveau de la nuque, sous le crâne et qui poursuit son trajet jusqu’à l’orbite, au-dessus de l’oeil. Il existe deux nerfs d’Arnold, un gauche et un droit et l’arnoldite peut être gauche, droite ou bilatérale.. Cette douleur est en relation avec le conflit lié à la reconnaissance, à l’existence, au sens qu’on n’arrive plus à donner à sa vie.
Le réveillon de Noël est une fête de famille à laquelle nous ne pouvons échapper ; ne pas aller réveillonner chez ses parents constitue une signe de rupture : « Tu te rends compte, il n’est même pas venu pour Noël ! » est souvent la phrase qui confirme la gravité des faits. On peut déroger à un repas de famille dominical, mais pas au repas de Noël.

Troubles gastriques

Le repas de Noël, ces retrouvailles annuelles avec la famille autour de la table relève presque de la psychanalyse : les madeleines de Proust, agréables et désagréables, surgissent et réactivent les vieux conflits enfouis dans notre subconscient. La peur de ne pas être aimé(e), la peur de perdre sa place, la peur du regard, du jugement réapparaissent et viennent hanter l’esprit le temps du repas, de cette mise en scène (cène= repas), ce jeu de rôle où malgré nos 30 ans, 40 ans, 50 ans et plus, il est encore difficile de prendre sa place face à son frère/ sa soeur qui est encore le / la préféré(e )du père ou de la mère qui ne s’en cache pas et qui ne se prive pas pour encore marquer les différences/les préférences. L’estomac est l’organe qui réagit préférentiellement lors de conflits liés à la famille : il n’est pas rare d’observer des troubles digestifs, gastriques lors de cette période de Noël et cela n’est pas dû à la ‘sur bouffe’ ou à la ‘malbouffe’, mais aux conflits liés à la famille qui resurgissent consciemment ou inconsciemment lors de ce réveillon, de ce rassemblement où sont brassées sans précautions les émotions que nous prenons tant de mal à cacher.

Troubles intestinaux

Les cadeaux sont inévitables à Noël : ils ont un rôle symbolique très inconscient que l’on peut rattacher à la valorisation entretenue par la tradition. Le Père Noël récompense les gentils enfants par un beau cadeau que l’enfant a demandé : le jeu des parents consiste à connaître le vœux secret à travers la lettre envoyée au Père Noël. Toute la recherche du cadeau à offrir reflète le souci d’adéquation et la connaissance des désirs de la personne que l’on veut chérir ; il ne faut pas non plus vexer à cause d’un cadeau inapproprié (déodorant pour quelqu’un qui transpire beaucoup,..).
Le cadeau que l’on va recevoir va toucher notre ego : selon que l’on reçoive une paire de chaussettes ainsi que l’agenda offert par la banque et qu’on vous refile soigneusement emballé dans un papier cadeau ou qu’on reçoive un ordinateur portable ou le dernier parfum à la mode.
Le sentiment de valorisation ou de dévalorisation sera stimulé lors du déballage des cadeaux qui ont trôné au pied de l’arbre durant toute la soirée, stimulant notre curiosité. Les intestins sont les organes qui seront irrités préférentiellement lors de conflits en relation avec la dévalorisation, l’humiliation, la trahison.

Sciatiques, torticolis, cystites

Dire qu’on n’aime pas Noël alors que les rues du monde entier sont animées, enjolivées par des guirlandes multicolores, égayées par des chants et des musiques qui réveillent nos sens et nos émotions est très culpabilisant, très marginalisant. Les sciatiques et les torticolis sont fréquents lors de cette période de stress. Le repas de Noël ressemble souvent à un conseil d’administration ou à un bilan de fin d’année où il faut rendre des comptes.Ce qui peut être un moment de réjouissance pour certains peut être un calvaire pour d’autres. La fête de Noël a perdu tout son sens, elle est devenue commerciale, source de consommation exagérée, abusive. Sans parler de la transhumance qui a connu le sommet de l’absurdité en 2010 où les voyageurs, bloqués dans les aéroports à cause de la météo défavorable, n’ont pu rejoindre le nid familial. Le besoin de retrouver le nid, le territoire est en relation avec la vessie et les conflits à ce niveau auront la fâcheuse conséquence de provoquer des cystites.

Se réconcilier

À la base, j’ai rédigé mon pamphlet sur la fête de Noël (*) pour tous les exclus qui avaient honte d’exprimer leur désaccord, leur tristesse, leur colère face à cette mascarade, à cet événement plus commercial que spirituel et qui a perdu tout son sens.
Savoir qu’ils ne sont pas seuls à éprouver du mal-être à l’approche des fêtes de Noël, qu’ils ne sont pas seuls à être impatients d’être vivement au mois de janvier, les réconforte et les rassure.
Sachons que de plus en plus de personnes sont perturbées à l’approche des fêtes de Noël qui normalement devrait être un moment où les gens se rassemblent pour se dire qu’ils s’aiment, qu’ils sont ensemble. Un moment qui leur permettrait de se sentir plus forts, moins seuls face à la vie. Ce pamphlet n’est pas l’éloge de l’anti-Noël, mais un regard sur la fête et ce qu’elle réveille en nous et le but, au-delà de la réconciliation avec le réveillon de Noël, est surtout la réconciliation avec nous-mêmes.

Roger Fiammetti

(*) «Les angoissés de Noël » , Editions J.Lyon

Un commentaire

  • Save dit :

    J’ai lu avec attention cet article, merci pour tous ceux qui ne supportent pas ces fêtes, il faut le dire, ils ne sont pas seuls…
    Le jour de NÔEL j’ai reçu le message d’une amie, qui voulait rester seule avec son fils, un message rempli de colère, de haine et rancœur…j’ai compris ce jour qu’elle n’est pas prête à se réconcilier avec elle même, j’étais la dernière personne qu’elle fréquentait…Elle m’a éliminée pour subir son enfer…Elle dresse un portrait de moi méconnaissable, elle est en perte de lucidité totale…Je la plains, je ne lui en veux pas, elle est trop mal, saura t-elle retrouver la sérénité ? je lui souhaite, même si nos chemins ne se croiseront plus, c’est sa volonté.
    Il est des moments où nous devons nous interroger sur nous même…Au moins, cela aura servit à çà…

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