Avant de prolonger notre exploration s des maladies parodontales, comprenons bien ceci :
Nous pouvons ainsi comprendre que l’esprit est au service de la survie dans le plan terrestre horizontal, et que c’est dans ce théâtre que prennent place les troubles dentaires et parodontaux. En aucun cas, et d’aucune façon, une pathologie dentaire ou parodontale ne peut s’associer à ou même évoquer une quelconque souffrance d’âme. Si l’Âme, de nature divine, souffrait, cela voudrait dire que Dieu peut souffrir. Or la souffrance est le propre de la dimension incarnée, terrestre. Le sage annonce que la souffrance ne disparaitra jamais, seul celui qui souffre disparaitra un jour… Dieu ne souffre pas au sens premier du terme, mais il permet, et surtout il patiente. Arrêtons de croire (ou de faire croire) qu’une atteinte dentaire exprime ou signe une atteinte de l’âme ! Il n’y a, dans un exprimé biologique et/ou physiologique, que la trace d’un déséquilibre de la psyché, dont la source est dans la strate mentale dédiée à l’incarnation. Ce sont les traces manifestées de ces aspects de nous dont nous devons prendre la responsabilité, un signal de troubles d’inconscient psychologique de dimension humaine et non divine…
La dent et l’identité.
Lorsque des experts cherchent à identifier des restes humains, la dent et le schéma dentaire restent le dernier recours quand les empreintes digitales ont disparu. Plus encore : la dent recèle les seuls brins d’ADN encore intacts sur des ossements de plus de 25.000 ans d’âge. La dent se présente donc comme le premier sarcophage gardant notre structure la plus personnelle : notre code génétique ! Pourtant, la notion d’identité est fort complexe, et décrite ainsi, elle n’est que notre identité corporelle, civile et sociale. Retrouver « qui » est un cadavre consiste seulement à poser une étiquette portant nom et prénom sur une dépouille, afin de la rendre aux siens . Loin d’être futile, cette démarche démontre l’ampleur de l’établissement et de la reconnaissance de l’identité. Nous verrons que, dans certaines maladies parodontales, la perte des dents représente un système de survie lié à cette reconnaissance identitaire. Mais avant d’en arriver là, il nous faut explorer un peu plus avant le principe de l’identité.
La compréhension de la maladie parodontale exige de nous que nous soulevions le voile derrière lequel « ce que nous sommes » (un corps, une biologie animée et vivante), se confond avec « qui nous sommes » (une entité corticale qui s’annonce au monde par « je »), et vice et versa. Ce qui a été évoqué ci-dessus montre à quel point nom et prénom sont identitaires de la structure corporelle. Annoncer son nom et son prénom est civilement un acte d’identité, mais ça l’est beaucoup moins en regard du catalogue identitaire élaboré par notre structure. Vu ainsi, nous pourrions dire que les nom et prénom ne sont que le moyen du corps de dire qui il est ! Nous sommes loin de la notion profonde de l’identité, celle qui peut annoncer qui elle est par un ensemble d’adjectifs et d’épithètes.
« Qui je suis » est un enjeu et, de ce fait, représente un stress fondamental pour notre structure mentale, cette entité nommée « ego ». L’ego s’annonce et se met en relation aux autres et au monde par deux petites lettres : « je ». Pourtant, ce sont ces autres et ce monde, qui par interaction avec nous, ont construit, édifié et complété le catalogue identitaire de « je ». Ce catalogue identitaire a élaboré une image de soi que nous amenons vers le monde dont nous avons aussi élaboré une image. La structure neurale, l’ensemble des fonctions du cortex, se fait notamment par l’intermédiaire des cartographies. C’est se système qui permet au cerveau de placer, dans une extrémité relationnelle, un récapitulé du corps, une information fractale contenant une image totale de l’ensemble. L’image de soi utilisée comme catalogue identitaire est autant faite de mots que d’images, les deux ayant pour fonction de donner sens, une valeur émotionnelle, qu’elle soit positive ou négative.
Et c’est ce « je » que nous menons vers les autres, dans le monde, avec une dynamique empruntée à l’animal. Vous en doutez ? Alors regardez encore jusqu’où l’absurde se place : pour dire « qui » nous sommes au monde, nous lui annonçons « quoi » nous faisons ! Ainsi, ai-je moi-même passé des années à dire : je suis dentiste. Or, dentiste est quoi je fais et non réellement qui je suis. Pourtant, pour la strate mentale inconsciente, il faut s’annoncer dans une fonction pour accéder à une place. Car c’est bien par un rôle qu’on nous octroie une place, là où la biologie fonctionne à rebours : la place dans la meute détermine le rôle que nous allons remplir au sein du groupe en action. Nous annonçons un rôle aux autres pour qu’ils nous donnent une place confortable dans la hiérarchie. Et c’est ainsi que nous ouvrons en grand l’autoroute qui mène à la maladie parodontale, dès lors que le ressenti de dévalorisation s’intègre dans le catalogue identitaire…
L’humanité provient du Verbe
Pourtant, l’ego s’est élaboré par son interaction avec le monde extérieur. Nous pourrions presque dire qu’il n’y est pour rien. Mais il y a un autre « Je », avec un « J » majuscule, un grand « Je » qui est bien plus que ce catalogue de déterminants identitaires associés au petit « je »… Celui qui, dans la Tradition, s’annonce par « Je suis celui qui est ». C’est l’identité d’Esprit, celle qui réellement se nomme donc, par voie d’étymologie, le Je spirituel. Là où l’ego devient un poids, un obstacle ou un handicap, c’est quand il s’oppose à l’émergence de ce « Je », cette autre dimension identitaire de nous-même.
L’ego se comporte souvent comme un « animal » qui se bat pour ce qu’il veut atteindre, réponse parfaitement adaptée, selon sa vision, à son besoin vital. Lorsque l’ego nous emmène dans une bataille pour la survie, alors oui, il est un obstacle. Mais pour la société, qui parfois qualifie cela d’« ambition », un tel comportement est encouragé, honoré, valorisé. Pourtant : se lever le matin pour trouver à manger, se lever chaque jour pour assurer son territoire où l’on reviendra dormir et se reproduire, les animaux le font jusqu’à leur mort… Où se cache alors notre dimension humaine ? On distingue l’espèce humaine par son langage complet et articulé, lequel sort par la bouche et s’articule au niveau de l’ATM (articulation temporo-mandibulaire). La véritable dimension humaine est donc « verbale ».