Magie de l’informatique : je suis en escapade familiale à l’occasion des vacances de Carnaval et je vous envoie quand même une infolettre. Non, je ne suis pas un drogué de travail et je ne bosse pas entre deux champs de bosses sur les pistes. Quand je suis à la montagne, je déconnecte complètement et je profite du moment présent. J’ai préparé ce Néosanté hebdo avant de partir et l’envoi a été programmé pour ce mercredi. Cette semaine, je vous laisse en compagnie de notre journaliste Carine Anselme, grande découvreuse de méthodes de santé naturelles et surtout de techniques énergétiques orientales. Dans sa rubrique « Bon plan Bien-être » du mois de février, elle a publié un article sur les mudras, ces gestes des mains et des doigts que connaissent bien les praticiens de yoga et les amateurs de danses indiennes. Dans la tradition hindoue, ces postures manuelles et digitales sont reliées aux différents chakras et ont la réputation de favoriser la santé, chacune d’entre elles ayant le pouvoir d’harmoniser un organe ou un système. Je vous avoue que je ne connaissais pas du tout. Mais ça m’a beaucoup intéressé et j’ai voulu en savoir en plus sur ces gestes de santé ancestraux. Depuis un mois, je suis même devenu accro du Mudra Kshepana, un rituel d’éveil spirituel que Carine vous explique ci-dessous. Je reproduis son article afin d’en faire profiter tous les lecteurs de la lettre hebdomadaire qui ne sont pas abonnés au mensuel. Cela vous intéresse aussi ? Sachez qu’il existe bon nombre de sites internet qui démystifient gratuitement ce « yoga des doigts », images à l’appui. J’en ai visité plusieurs et je pense pouvoir vous conseiller de suivre ce lien http://yoga-et-vedas.com/mudras/ pour vous initier aux mudras. Les textes sont brefs mais suffisamment informatifs, et les photos très explicites. Je vous laisse vous amuser en vous faisant du bien, et je vous donne rendez-vous le 8 mars pour de nouvelles aventures.
Yves Rasir
LES MUDRAS : faire un geste pour notre santé
Simples et néanmoins puissants, les mudras (1) sont indissociables de la tradition indienne et de pratiques telles que le yoga ou la danse. Accessibles à tous, ces gestes des mains renforcent et purifient l’esprit, le corps et l’âme, en permettant la libre circulation de l’énergie de guérison naturelle, ou prana. Paix, équilibre et concentration… à portée de main !
Les mudras ou « sceaux » énergétiques présentés dans ce récent ouvrage (1) proviennent de l’héritage indien (notamment du hatha yoga), mais on trouve, de tout temps et dans le monde entier, des traces d’utilisation de gestes rituels des mains : sur les pyramides égyptiennes, les tablettes sumériennes et les statues maya, mais aussi dans les inscriptions hébraïques. Expressives, les mains sont les antennes du cœur.
Des gestes millénaires pour le bien-être actuel
Si l’on dispose de peu de temps pour prendre soin de soi, les mudras sont parfaits : on peut les pratiquer à l’arrêt de bus, devant l’ordinateur ou en regardant la télévision. « Si les mudras sont précieux, c’est qu’ils renforcent le bien-être général et nous permettent de puiser dans des réserves d’énergie cachées. Les pratiquer apporte des bienfaits physiques, tels qu’une plus grande mobilité ou un meilleur équilibre, et des bienfaits mentaux, comme une plus grande concentration. Sur le plan émotionnel, les mudras favorisent le pardon et la compassion », explique l’auteur, Swami Saradananda, qui a découvert les bienfaits des mudras à travers l’enseignement du yoga. Depuis les temps anciens, la philosophie indienne professe que la façon dont les doigts bougent et se touchent a un impact sur le flux de l’énergie vitale qui circule dans notre corps, et les yogis, forts de ce savoir, mettent à profit des gestes précis des mains et des doigts – les fameux mudras – pour canaliser le prana dans un but de guérison physique et psychique, et d’éveil spirituel. La science moderne appuie cette intuition millénaire ; d’après les recherches récentes, bouger différentes parties des mains active diverses aires du cerveau. Si ce livre puise dans la science indienne ancienne, il offre plus de 70 mudras appropriés à la vie d’aujourd’hui. « Vous y trouverez des mudras pour stimuler l’acuité mentale et pour vous apaiser, des mudras pour laisser s’échapper la pression et pour entrer en contact avec les autres, des mudras pour vous dynamiser ou vous détendre, et des mudras pour alléger les symptômes des affections courantes », souligne l’auteure.
L’énergie sur le bout des doigts
Les mudras offrent un moyen simple d’accéder à notre énergie et de la libérer. Pour que corps et esprit soient en équilibre, il est en effet important de décongestionner les « bouchons » qui provoquent des blocages énergétiques et de stimuler le prana pour qu’il puisse circuler librement le long des nadis (méridiens ou canaux d’énergie), diffusant une énergie guérisseuse à chaque région du corps. « Comme la plupart des nadis majeurs démarrent ou aboutissent dans les mains (ou les pieds), pratiquer des mudras est une façon efficace de nettoyer les canaux subtils de leurs impuretés, de résorber ce qui fait obstacle et d’orienter le prana dans des directions plus saines », relève Swami Saradananda. Selon cette approche, chaque doigt de la main est connecté à l’énergie de l’un des cinq éléments de la philosophie indienne : le pouce correspond au feu (matière sous forme rayonnante), l’index à l’air (matière sous forme gazeuse), le majeur à l’éther (espace), l’annulaire à la terre (matière solide) et l’auriculaire à l’eau (liquides). Alors que la paume, elle, se rapporte à l’esprit. Les mudras qui utilisent principalement certaines parties de la main ont donc des bienfaits physiques, émotionnels et spirituels différents, en fonction des énergies élémentaires et des chakras (2) qui sont le plus impactés par la position spécifique des mains (voir « Pratique »). Contrairement aux sept chakras principaux situés au niveau de la colonne vertébrale, les chakras de la main, bien que considérés comme mineurs, sont des antennes énergétiques essentielles. « Liés au chakra du cœur, ils transmettent un flux d’énergie de guérison en provenance du centre du cœur. Sans les chakras des mains, il nous serait difficile de recevoir les informations du monde et d’envoyer l’énergie vers l’extérieur, en projetant, par exemple, des sentiments de compassion ou en nous tournant vers les autres », précise Swami Saradananda. En stimulant ces chakras spécifiques, nous pouvons mieux ressentir la connexion entre nos mains et notre cœur, et devenir plus sensibles à l’énergie subtile de guérison naturelle de notre chakra du cœur. Ainsi, avoir naturellement le cœur sur la main !
Carine Anselme
(2)La tradition indienne appelle chakras – mot sanscrit signifiant « roue » – les gros centres d’énergie, points d’intersection où les nadis majeurs se rejoignent.
POUR ALLER PLUS LOIN
(1) Les Mudras en pratique. Des gestes millénaires au service de notre bien-être, Swami Saradananda (Le Courrier du Livre, 2016).
PRATIQUE
Mudra Kshepana pour lâcher prise
Ce mudra aussi appelé Uttarabodhi – le sceau bouddhiste de l’éveil spirituel – nous aide à lâcher tout sentiment de stress et de négativité, ce qui nous rapproche d’un état de joie pure. Si vous maintenez ce mudra pendant 3 à 5 minutes par jour, vous commencerez à sentir un changement d’énergie subtile qui rappelle la liberté allègre ressentie en nature. Sur le plan physique, ce mudra améliore la respiration en renforçant l’expiration, ce qui accroît la capacité à se débarrasser de tout ce dont vous et votre corps n’avez plus besoin. Cela peut être un moyen utile pour relâcher le stress avant une tâche éprouvante ou difficile, ou se débarrasser du trac.
Comment pratiquer ?
Assis, agenouillé ou debout, entrecroisez les doigts des deux mains, puis libérez vos index pour qu’ils soient joints et qu’ils pointent vers le haut. Tenez cette position devant votre cœur ou avec les bras tendus au-dessus de votre tête.
Comment ça marche ?
En combinant l’énergie de vos indes (qui représentent l’air), vous stimulez l’élément air, ce qui crée une douce « brise » intérieure qui emporte la pollution de la vie et les idées rances.