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decodage

LES TROUBLES ORTHODONTIQUES MAJEURS (I) La rétrognatie

Par 1 mars 2013mai 9th, 2023Pas de commentaires

La mâchoire inférieure, nommée par la suite mandibule, peut présenter deux troubles de croissance : un déficit, qui mène à la rétrognatie mandibulaire, ou un excès, qui mène à la prognatie mandibulaire. Dans le cas de la rétrognatie, les incisives inférieures se trouvent très en retrait par rapport aux incisives supérieures et le sujet présente ce qu’on appelle un profile d’oiseau. A l’inverse, la prognatie résulte d’un excès de croissance de la branche horizontale de la mandibule et place les incisives inférieures en avant des incisives supérieures. Rétrognatie et prognatie sont donc spécifiquement considérées comme troubles de croissance des bases osseuses mandibulaires.
La croissance de la branche horizontale de la mandibule est assurée par des cellules osseuses situées au niveau de l’angle goniaque, angle formé par la jonction de la branche verticale et de la branche horizontale du maxillaire inférieur. Ces cellules vont voir leur capacité fonctionnelle soumise à un ressenti très spécifique nommé la honte. Nous allons voir la différence menant aux deux effets inverses.
La détermination de ces troubles orthodontiques se fait par une étude radiologique sur un cliché pris de profil et par l’observation des rapports d’occlusion entre la première molaire supérieure et la première molaire inférieure.

La rétrognatie mandibulaire.

Dans le cas de la rétrognatie, le déficit de croissance de la branche horizontale de la mandibule répond à la souffrance de l’enfant de la honte, encore nommé l’enfant qui gêne. Il est stupéfiant de remarquer que 65% des enfants nés de nos jours sont touchés par ce déficit de croissance. Nous allons évoquer les mémoires transgénérationnelles qui agissent sur cette expression biologique, ainsi que le tableau émotionnel entourant une grossesse et qui permet à ces mémoires de se redéployer aujourd’hui.
1- Mémoires généalogiques.
La mémoire généalogique à rechercher ou à prendre en considération est celle d’une fille mère. Il n’y a pas si longtemps que ça, être enceinte sans être mariée était pour la famille de la fille une honte, et l’enfant à venir était considéré comme l’enfant de la honte, comme si la honte elle-même l’avait engendré. La fille mère elle-même devient/devenait pour les siens un enfant de la honte. Et l’enfant qu’elle portait aurait mieux fait de disparaître, car cet enfant gênait … La gêne et la honte sont synonymes !
2- Information émotionnelle refoulée agissante.
Nous touchons là à un aspect parfois difficile à comprendre : la gêne que peut occasionner une grossesse en nos temps de libéralisation des mœurs. Pour cela, il faut considérer uniquement la dynamique professionnelle de la femme. Travailler n’est rien d’autre qu’un écho de nos aïeux chasseurs-cueilleurs. Or, chasser ou cueillir ne se faisait qu’à certaines périodes de l’année. Le cycle de reproduction animalier est étroitement corrélé au rythme des saisons qui déterminent la nourriture disponible à certains moments et pas à d’autres. Pour l’être humain, le cycle de reproduction est censé être soustrait à ce rythme des saisons, puisque « femme » peut engendrer chaque mois. Pourtant, depuis que « femme » a intégré le monde professionnel, elle se soumet à ces données archaïques de la chasse, en rencontrant une difficulté professionnelle par voie de grossesse. Il a fallu des lois pour qu’un employeur conserve la place de son employée en congé de maternité. Il a fallu des lois pour qu’une femme soit assurée de retrouver son emploi après la naissance de son enfant. Ceci montre à quel point rien n’est assuré ! Ensuite, dans de nombreuses professions, il y a la notion du plan de carrière, le temps dit de la promotion professionnelle. Une place va être disponible plus haut dans l’échelle des salaires, il faut être opérationnelle, disponible. Or, enceinte, « femme » oublie une chose fondamentale : on ne peut pas courir après les bisons qui traversent les plaines. Que ce soit bisons, rennes, ou autre gibier, les transhumances étaient saisonnières, comme le sont de nos jours les promotions professionnelles. Ainsi, une grossesse peut être une gêne pour la dimension « chasseur-cueilleur » de la femme. Souvent, interrogée sur ce point, les femmes admettent que si elles avaient pu choisir le moment de la grossesse, elles l’auraient décalée de quelques mois… C’est cela la gêne.
Revenons maintenant à la fille mère. On peut en considérer le même décalage temporel. Si elle avait été enceinte un peu plus tard, et surtout en étant mariée, l’enfant aurait été le bienvenu. Il aurait reçu la bénédiction du clan. Nous retrouvons ainsi le même poids du temps inadapté… Le fait aujourd’hui socialement admis de procréer sans être marié ne se soustrait cependant pas au regard de nos ancêtres, dans notre inconscient. Or, nos aïeux sont ceux qui ont souffert de l’interdit sexuel hors union maritale. Bien des gens refusent cet aspect par volonté d’indépendance et de liberté de vivre ce que « je » décide…. L’inconscient malheureusement n’en est pas là. (Lire « Le Livre du ça », G. Groddeck, 1921.) L’inconscient a une raison déraisonnable… mais ô combien agissante !
3- Effet sur les cellules osseuses.
La notion du « mauvais moment » transmet l’information de la gêne. Et sur une mémoire d’enfant de la honte, donc d’une fille mère, cette information va produire un déficit de croissance de la branche horizontale menant à l’expression de la rétrognatie mandibulaire. Le résultat peut se voir comme si la mandibule représentait la cuillère à remplir de nourriture, la biologie conservant cette allure cuillère à café… Comme ça, elle en demande moins. Il y a besoin de moins pour la remplir… Comme bien des troubles de la cavité buccale, le stress alimentaire est fortement imprégné dans la mémoire généalogique. Mais il ne faut pas oublier qu’au-delà du corps qu’il faut nourrir de matière, il y a aussi la dimension d’esprit qui se nourrit de mots. La bouche est en permanence à cette interface corps-esprit : entrée des besoins vitaux que sont manger, boire et respirer pour le corps, et orifice d’accouchement de notre « je » par les mots qui nous disent et qui sortent dans le monde par la cavité buccale. Voilà pourquoi le décodage dentaire ne peut se faire sans une double connaissance : et biologique (lois du corps animal), et neurobiologique (structure mentale cognitive).
Ainsi donc, la rétrognatie exprime : je suis l’enfant qui gêne, l’enfant de la honte pour les miens.

Dr Christian Beyer

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