Comme promis, j’entame une série d’infolettres sur les méthodes et astuces de santé naturelle qui me permettent, je pense, d’afficher une belle vitalité malgré que je me rapproche du troisième âge. Jeune journaliste, j’ai vite compris que ce métier permettait parfois de joindre l’agréable à l’utile. À l’aube de ma carrière, j’ai donc effectué plusieurs enquêtes et reportages sur la massothérapie qui m’ont permis d’expérimenter une grande variété de massages : californien, chinois, thaïlandais, coréen, ayurvédique et autres. Par curiosité personnelle ou professionnelle, j’ai aussi testé les différences subtiles entre massages holistiques ou cinesthésiques, harmonisants ou dynamiques, sportifs ou métamorphiques, des plus marginalement « newageux » aux plus admis par la médecine d’école. Ce goût pour le toucher thérapeutique doit être transmissible car, à la maison, je suis le masseur attitré de mes trois filles, surtout la dernière qui réclame son massage du dos deux fois par semaine, au moment d’aller dormir. Le mercredi, c’est soirée-échange et elle doit aussi me masser les épaules et l’échine avant que je lui prodigue mes soins aux vertus soporifiques. Les autres jours, mes mains ne restent pas inactives car je me masse régulièrement la plante des pieds, les jambes avant et après un match de foot, le haut du dos, le cou et l’abdomen. L’automassage de ces deux dernières zones est un rituel quasi quotidien auquel je ne dérogerai pour rien au monde parce que j’en ai éprouvé les formidables avantages.
Pour l’abdomen, cela remonte à mes gros soucis dorsaux, il y a une trentaine d’années. Victime de lumbagos à répétition, je me bloquais parfois trois vertèbres lombaires à la fois et je souffrais énormément. Après avoir tout essayé, j’ai suivi le conseil d’une amie médecin et suis allé voir un chiropracteur. Comme je l’ai appris, ces praticiens manuels sont particulièrement bien formés pour soigner la colonne vertébrale et ses innombrables ramifications nerveuses. En quelques séances, j’étais sorti d’affaire et je n’ai plus jamais eu de tour de reins. Mais je le dois surtout à un secret révélé par mon chiro de l’époque : lui-même consultait fréquemment un kinésithérapeute pour se faire masser le ventre ! Les différents organes du système digestif, m’a-t-il expliqué, ne font pas souffrir lorsqu’ils sont en souffrance. Le foie, par exemple, n’est pas intrinsèquement douloureux lorsqu’il est mal en point. Par contre, les muscles et tissus annexes sont très sensibles à la moindre palpation. Essayez, et vous verrez : si votre foie dysfonctionne, il suffit de manipuler le peau proche de la zone hépatique pour en être informé. Au début, ça fait un mal de gueux ! Je ne dis pas que j’étais dans le même état que le chef Abraracourcix dans un des albums d’Astérix (Le Bouclier Arverne, je crois), mais j’étais pas loin d’avoir la même sensibilité exacerbée. Le problème, c’est que cette tension ventrale se répercute dans le bas du dos. Plus les viscères sont maltraités, plus la crispation locale a tendance à s’étendre et à paralyser la région lombaire, jusqu’à annihiler sa lordose naturelle. Le chiropracteur m’a montré comment « palper-rouler » la peau du ventre et à détendre tout ça pour soulager le côté verso. Tous les matins, je me plie à cet automassage qui m’aide considérablement à surmonter les éventuels excès de table de la veille. J’en ai perfectionné la technique quelques années après la révélation chiropratique, lors de ma rencontre avec Pierre Pallardy (*), à l’occasion de la sortie de son livre « Et si ça venait du ventre ? ». Nous avons sympathisé et l’ « ostéopathe des stars » m’a encouragé à continuer de palper et rouler, mais aussi à pétrir tout le bas-ventre comme un boulanger pétrit la pâte dans son pétrin. Ça ne présente aucun risque, ce n’est pas du tout douloureux, et ça rapporte gros en termes de relaxation, côté face et côté pile. Comme Pallardy l’écrit dans son ouvrage, il y a encore des tas de symptômes (fatigue, insomnie, prise de poids…) qui sont « miraculeusement » améliorés lorsqu’on prend l’habitude de s’automasser les entrailles. Et comme le ventre abrite aussi des milliers de neurones sensibles aux émotions, je suis persuadé qu’il s’agit là d’un outil de santé globale très performant. Faites l’essai, vous m’en direz des nouvelles !
Pour le cou, c’est ma découverte de la méthode AtlasProfilax qui a été déterminante. Chez le chiropracteur, j’avais déjà remarqué que le relâchement des tensions au niveau de l’atlas, la première des vertèbres cervicales, était très important. Avec ses doigts ou avec une sorte de pistolet à ressort, le chiro parvient à soulager des maux éloignés rien qu’en traitant le haut du cou et l’arrière des oreilles. Mais ce que j’ai vécu en me faisant « corriger l’atlas » m’a complètement bouleversé. Pour rappel ou pour info, la technique de correction de l’atlas part du principe que cette vertèbre est très souvent mal positionnée, suite à un traumatisme ou même depuis l’accouchement. Les praticiens de cette méthode procèdent à son déblocage au moyen d’une sorte de petit marteau-piqueur doté d’une pointe de caoutchouc. Après de longues minutes de ce pilonnage vibrant des muscles environnants, l’atlas est censé retrouver sa position normale une fois pour toutes. Je fais donc partie de la communauté privilégiée des « atlas-reprofilés » ! Dans Néosanté, nous avons publié un article sur le sujet que vous pouvez (re)lire en cliquant ici. Sur internet, vous pouvez trouver les témoignages de gens qui ont suivi cette thérapie à séance unique d’origine suisse. Ils sont très majoritairement positifs, la plupart enthousiastes, voire carrément dithyrambiques. Dans mon cas, ce fut incroyable : en sortant de là, j’avais l’impression d’être libéré d’un carcan et j’avais la sensation inouïe d’avoir des yeux dans le dos. Non, ce n’était pas une sensation, je pouvais littéralement regarder derrière moi sans tourner la tête ! L’élargissement de la vison latérale est en effet un des nombreux effets signalés par les personnes « corrigées », avec la mobilité retrouvée du cou, la disparition des raideurs, une douce euphorie, l’évanouissement des céphalées et une meilleure clarté d’esprit. Le hic, dans mon cas en tout cas, c’est que les bénéfices visuels ahurissants et la bonification de l’humeur n’ont pas duré très longtemps. Ils se sont progressivement estompés avec le temps. Personnellement, je ne crois donc pas à cette histoire de l’atlas reprofilé ad vitam aeternam. En revanche, je suis convaincu que le massage vigoureux de cette zone vertébrale est extrêmement bienfaisant. Je n’ai pas à ma disposition le pilon caoutchouté qu’utilisent les « atlasprofileurs », mais je me débrouille avec les doigts pour palper le haut de mon cou et appuyer là où je sens une gêne ou une tension. Plusieurs minutes par jour, je me masse l’occiput perpendiculairement au trou occipital. Sans bien sûr pouvoir le prouver, je suis persuadé que ce geste journalier n’est pas étranger à ma bonne santé musculo-squelettique générale. Et à mon bien-être psychique et corporel global. Essayez aussi cet automassage, et vous me raconterez ce qu’il vous aura procuré !
À bientôt pour d’autres « trucs de santé » !
Yves Rasir
(*) À propos de Pierre Pallardy, je suis au courant de sa déchéance et je n’ignore pas qu’il a été récemment condamné pour ses comportements irrespectueux envers certaines patientes. Mais comme de coutume, je pars du principe qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et qu’il faut savoir distinguer l’homme de ses idées en faisant la part des choses. Pallardy reste à mes yeux l’ostéopathe novateur qui aura su enseigner que son art envisage l’être globalement et que les atouts de l’ostéopathie vont bien au-delà de la simple manipulation ostéo-articulaire.