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Yves Rasir

D’habitude, j’hésite à deux fois avant de visionner les vidéos qui me sont recommandées. Comme mon horaire de travail est minuté et qu’il me faut environ cinq fois plus de temps pour écouter/regarder une émission que pour lire la même quantité de texte, je privilégie la lecture d’articles et de livres pour me tenir informé. S’agissant de cette vidéo chaudement conseillée par un fidèle lecteur, je n’ai cependant pas hésité longtemps. D’une part parce que ce lecteur est médecin-réanimateur et que son métier chronophage l’oblige lui-même à trier sélectivement ses sources d’information. Il ne m’alerterait pas pour rien ou pour pas grand-chose. Et d’autre part parce que cette vidéo traite d’un sujet qui m’intéresse énormément et que je trouve fascinant :  la transplantation fécale, autrement dit la thérapie qui consiste à injecter des excréments d’autrui pour soigner un patient.  C’est en mars 2016 que j’ai abordé cette approche médicale novatrice pour la première fois, via une infolettre intitulée Les selles de la vie. Et à travers ma rubrique « Santéchos » dans le mensuel  Néosanté, j’ai régulièrement évoqué les recherches relatives à cette nouvelle piste thérapeutique prometteuse. Dans la vidéo que je mettais en lien il y a quelques semaines, le Pr Didier Raoult s’enthousiasme aussi sur les avancées de cette technique de soin en soulignant qu’elle a démontré une grande efficacité dans le traitement des infections à Clostridium difficile (un fléau en pleine expansion dans les pays où la consommation d’antibiotiques est excessive), et en glissant ironiquement que la méthode fait peu parler d’elle parce « qu’elle ne rapporte rien aux labos pharmaceutiques ». Mais l’infectiologue marseillais est-il au courant des incroyables découvertes de sa consœur américaine Sabine Hazan ?

Les bonnes bactéries « décovidisent » !

Auteure du livre Lets’ talk Shit, titre que l’on pourrait traduire littéralement par « Parlons de merde », cette gastro-entérologue et chercheuse d’origine marocaine exerçant en Floride est une grande spécialiste mondiale de la transplantation fécale. Elle lui a consacré de nombreuses études cliniques relatées dans de prestigieuses revues scientifiques. Dans la vidéo que je vous recommande à mon tour, la dynamique et volubile doctoresse est interviewée en français et elle fait des révélations absolument stupéfiantes dont je ne m’explique pas qu’elles n’aient pas eu un retentissement planétaire. Ou plutôt, je m’explique trop bien cette omerta car leur divulgation tous azimuts aurait immanquablement torpillé le récit officiel de la « pandémie » de covid en dévoilant qu’il existait un traitement naturel et radical de ce syndrome grippal ! Dès début 2020, Sabine Hazan effectue en effet des prélèvements de selles chez les malades hospitalisés et elle constate que les personnes gravement atteintes ont une flore intestinale déséquilibrée et peu diversifiée où les bifidobactéries sont totalement absentes !  Zéro pourcent de ce type de ce type de bactérie lactique dans le microbiote !  Sachant que la Vitamine D, le Zinc et surtout la Vitamine C favorisent cette catégorie de bactéries  – la vitamine C les multiplie par 10 ! -, elle a prescrit ces trois compléments naturels à sa patientèle vulnérable. Selon son expérience et une hypothèse qu’elle a publiée dans un journal scientifique, l’Ivermectine aurait également l’étrange propriété de faire le ménage dans les intestins et d’y faire prospérer les bonnes bactéries lactiques, d’où son recours fréquent au médicament antiparasitaire.  Résultats ?  La gastro-entérologue déclare qu’elle a traité des milliers de « covidés » et que personne n’est mort parmi eux, pas même les cas gravissimes avec à peine 60% de saturation en oxygène ! Chez les malades en grande détresse, cette stratégie de « refleurisation » probiotique se traduisait immédiatement par une normalisation des paramètres oxymétriques. Renversant, n’est-il pas ? L’interview de Sabine Hazan date d’avril 2023 et je m’étonne de sa très maigre audience (à peine 8.000 vues en 10 mois). Mais il s’agit là peut-être d’une manipulation des chiffres par Youtube qui a coutume d’invisibiliser les vidéos dont le contenu explosif contrevient aux « règles de la communauté », c’est -à-dire aux intérêts de Big Pharma….

Les selles, une panacée universelle?

Car au-delà de la grippe covidienne et des pathologies infectieuses, la thérapie microbiotique et la transplantation fécale pourraient fort bien révolutionner la médecine toute entière. Dans la suite de l’émission, le Dr Hazan énumère en effet les rémissions spectaculaires obtenues dans des affections telles que l’autisme, la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. En toute fin d’interview, elle révèle notamment qu’un de ses confrères étasunien guérit 50% de ses patients autistes en leur greffant les fèces d’un membre de leur famille. Chez l’un de ses propres patients ayant reçu la matière fécale de sa sœur, la gastroentérologue a observé la disparition totale des symptômes autistiques !  La santé psychique et la guérison des troubles mentaux grâce aux déjections de son prochain ? Cet espoir n’a rien d’illusoire et cette perspective n’est pas complètement neuve non plus. Cela fait déjà un bout de temps que des thérapeutes d’avant-garde ont compris qu’on pouvait soigner le cerveau cérébral en intervenant sur le cerveau intestinal. Dans ma lettre du 10 avril 3013, j’évoquais déjà la piste probiotique dans le traitement de Parkinson. Et dans celle du 10 Avril 2019, je prenais la défense des pionniers parvenant à guérir l’autisme par l’équilibrage nutritionnel du microbiote. Mais en 2012 déjà, le mensuel Néosanté publiait des extraits du livre « Le syndrome entéropsychologique », du Dr Natasha Campbell-McBride. Outre l’autisme et d’autres troubles du comportement et de l’apprentissage, cette neurologue et nutritionniste anglaise a avancé que des maladies comme la dépression ou la schizophrénie pouvaient également être guéries par une stratégie nutritionnelle adéquate. Dans un second ouvrage (Le syndrome entérophysiologique), elle a soutenu qu’un régime approprié pouvait également offrir une solution à d’autres maux comme les allergies, l’arthrite, les maladies auto-immunes ou les dysfonctionnements hormonaux.  Pour plus d’info, je vous renvoie à ses ouvrages et à son site internet. Via l’alimentation et la complémentation alimentaire, Natasha Campbell montre que la modification du microbiote intestinal permet déjà d’améliorer considérablement sa santé globale. Via la transplantation fécale, Sabine Hazan et d’autres chercheurs précurseurs démontrent que l’apport direct d’une autre flore bactérienne peut renverser des situations pathologiques réputées incurables. Si cela se trouve, le caca exogène est une véritable panacée en devenir. Et dans le futur, on se fera peut-être banalement introduire dans le côlon les selles de généreux donateurs repérés pour la diversité et la richesse de leur microbiome.

Un microbiote dans le sang !

Je me faisais cette réflexion futuriste quand un autre lecteur m’a fait connaître une étude parue en 2023 et qui m’a fort intéressé aussi : je ne savais pas qu’on avait récemment découvert un microbiote sanguin ! Du temps de Pasteur, la science médicale balbutiante croyait à tort que le corps humain était rigoureusement stérile. Puis elle  a découvert la flore intestinale et ses milliards de microbes utiles. Elle s’est aperçue ensuite que la bouche, la peau ou le vagin grouillaient également de bactéries bénéfiques. Durant les dernières décennies, c’est dans le poumon, le cœur et même dans le cerveau qu’on a détecté la présence d’agents infectieux silencieux. Et à présent, c’est dans le sang de personnes en bonne santé que des agents bactériens « dormants » ont été identifiés ! Sans le savoir, nous sommes tous porteurs de Firmicutes, Actinobacteria, Proteobacteria et autres Bacteoridetes dans notre tissu sanguin. Sauf prolifération problématique, les scientifiques ne  qualifient pas  ces bactéries de pathogènes et pensent qu’elles constituent, à l’instar des autres microbiotes, une flore inoffensive. L’étude en question postule  simplement que leur présence pouvait augurer d’évolutions pathologiques et que leur dépistage permettrait de poser des diagnostics précoces. Une « dysbiose » sanguine pourrait par exemple annoncer une cirrhose, une insuffisance rénale ,  une pancréatite imminente ou un diabète en voie d’installation. À mon sens, le véritable intérêt de cette étude réside cependant ailleurs : avec leurs microscopes, les chercheurs ont observé le « pléomorphisme » de ces bactéries, autrement dit leur capacité à changer de forme en fonction des influences environnementales. Cela ne vous rappelle rien ? Les travaux d’Antoine Béchamp sur les microzymas bien sûr ! L’adversaire de Pasteur avait déjà remarqué que la morphologie des germes évoluait selon que le terrain du patient s’améliorait ou se dégradait. Ce seul fait facilement observable permet de balancer aux orties le prétendu rôle causal des bactéries dans l’apparition des maladies. Et c’est ce que, l’air de rien , les découvreurs du microbiote sanguin  sont en train de faire. À qui veut bien les lire avec les bonnes lunettes, leurs travaux indiquent  en effet que les microbes ne sont pas des fauteurs de troubles mais tout au plus  des signaux avertisseurs de leur survenue. Et des agents guérisseurs ?  Je ne vois pas pourquoi ce qui est vrai pour le microbiote intestinal serait faux pour le microbiote sanguin. La présence de bactéries amies pourrait  en partie expliquer l’action positive  des transfusions sanguines. Si ça tombe, on pourra peut-être un jour caractériser et « labelliser » les sangs bactériologiquement bienfaisants,  c’est-à-dire chargés en microzymas puissamment vitalisants. Entre humains compatibles, on s’échangerait le sang contenant les souches qui manquent dans le sien pour mieux se porter, comme les Amérindiens jadis pour sceller leur amitié et les alliances entre tribus. Ce serait quand même plus folichon que de se faire injecter de la crotte par le fion… En attendant ce jour lointain et incertain, il ne fait plus de doute que les divers microbiotes que nous hébergeons sont des outils de santé importantissimes. À nous de préserver leur équilibre et leur diversité, notamment par l’activité physique et une alimentation saine riche en prébiotiques.   

Yves Rasir

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