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Yves Rasir

Cancérigènes, les champignons ?   Évidemment pas  ceux qu’on trouve en abondance et en ce moment dans les bois et les prairies. Ceux-là sont au contraire  de plus en plus reconnus  comme de vertueux aliments  anticancer. Cela fait plus de 40 ans que certains de leurs composants, les bêta-D-Glucanes notamment, ont démontré leur capacité à stimuler l’immunité et inhiber les tumeurs. Les prouesses et les promesses oncologiques  de la mycothérapie vous ont été contées dans le  dossier « Les fabuleux pouvoirs des champignons médicinaux » publié dans le mensuel Néosanté d’avril dernier (N° 143). Reichi, Shiitaké, Maïtaké et autres Cariolus Versicolor sont particulièrement étudiés en Chine et au Japon, où de nombreux traitement anticancéreux dérivés des champignons sont déjà autorisés et largement prescrits. Les fungi dont je parle aujourd’hui ont nettement moins bonne réputation : ce sont les champignons microscopiques qui séjournent  un peu partout dans le corps humain (surtout dans les intestins), y prolifèrent parfois dangereusement (lors d’antibiothérapies prolongées ou à la suite de chimios) et sont à présent suspectés d’être facteurs de cancers. On les accusait déjà d’être la cause des mycoses, les voilà maintenant désignés comme cancérigènes probables.

Association n’est pas raison

C’est en 2019 que ce soupçon a émergé : une équipe new-yorkaise a rapporté dans la revue Nature qu’un champignon dénommé Malassezia globosa était associé à la progression du cancer du pancréas. Selon les scientifiques, les spores proviennent du « mycobiote » intestinal, s’infiltrent dans la glande digestive et y provoquent une immunodépression propice au développement des cellules cancéreuses. Pour preuve du lien de causalité présumé, les chercheurs ont administré un traitement antifongique à des souris porteuses d’un cancer pancréatique et leurs tumeurs auraient significativement régressé. La disparition des champignons aurait également augmenté  l’action de la gemcitabine, médicament de chimiothérapie couramment utilisé chez les patients souffrant d’un cancer du pancréas. En 2022, une autre étude parue dans  la revue Cancer Cell a conforté la piste mycotique en avançant une autre explication  : le champignon favoriserait l’inflammation et celle-ci faciliterait la croissance tumorale. La même année, c’est une petite bombe qui a explosé à la face des cancérologues : selon des travaux menés aux États-Unis et en Israël, des champignons invisibles à l’œil nu poussent à l’intérieur des cellules cancéreuses et cette colonisation conditionnerait leur évolution. Les chercheurs israéliens ont trouvé de l’ADN fongique dans les 35 types de cancer analysés (parmi lesquels les plus fréquents comme le cancer du poumon, du sein ou de la peau) et ont observé que la population de champignons dans les échantillon tumoraux était très diversifiée. Par exemple, un cancer du côlon sera plutôt colonisé par des ascomycètes, un mélanome par les basidiomycètes et un cancer gastro-intestinal par des levures du genre Candida. Il suffirait donc de dézinguer les champignons tumoraux pour terrasser la maladie ? Pas si vite ! Les scientifiques à l’origine de ces découvertes prêchent eux-mêmes la patience et la prudence : ils vont continuer à étudier le cancer à travers « une lentille microbiotique » mais le phénomène de la cancérisation demeure mystérieux et à ce stade, rien ne prouve que les traitements fongicides vont s’incruster dans les protocoles oncologiques. Ce qui semble démontré, c’est une corrélation entre l’éclosion des cancers et la présence discrète de champignons au sein même de la cellule cancéreuse. Ce qui ressort aussi des travaux sur les animaux, c’est que l’administration d’un antimycotique semble freiner la multiplication cellulaire caractérisant le cancer. Mais de là à le vaincre, c’est une autre paire de manches !

Pyromanes ou pompiers ?

La perspective d’une victoire semble d’autant plus illusoire que le raisonnement est typiquement pasteurien :  on repère un germe sur une scène pathologique et on incrimine automatiquement le germe dans la genèse de la maladie. Ils nous ont déjà fait le coup avec les bactéries et les virus, ils jettent à présent le discrédit sur les champignons. Ceux-ci sont-ils des boute-feux, des pyromanes, ou au contraire des pompiers intervenant en aval pour maîtriser l’incendie ? Ma préférence va bien entendu à la deuxième hypothèse. En 1979, le Dr Ryke Geerd Hamer, alors chef du service de médecine interne  dans une clinique oncologique, a découvert que les cancers étaient des programmes de survie déclenchés par le cerveau inconscient suite à un conflit émotionnel intense et ingérable. Dans sa « 4ème Loi Biologique », le médecin allemand a énoncé que tous les cancers se développent durant la phase de conflit actif et qu’ils cessent de croître dès l’instant où le conflit est résolu. C’est durant cette phase de réparation que les tumeurs, devenues inutiles, sont décomposées et éliminées naturellement. Comment ? Grâce à l’intervention de champignons tels que le Candida albicans et de mycobactéries comme le bacille de Koch. Ces micro-organismes sont des sortes d’éboueurs procédant au démontage et à l’évacuation  des cancers contrôlés par la partie la plus ancienne du cerveau, le tronc cérébral et le cervelet. C’est pourquoi – mystère que la médecine classique est bien en peine d’expliquer – ils n’opèrent que dans les tissus de l’endoderme et du mésoderme, et non dans ceux issus du feuillet embryonnaire ectodermique. Grâce aux scanners cérébraux et aux taches concentriques qu’ils révélaient, le Dr Hamer pouvait deviner quels organes étaient impactés, à quand remontait le choc biologique et quel était le stade de la maladie : je l’ai vu, de mes yeux vu, accomplir ce « miracle » à de nombreuses reprises. Dès lors, vous comprenez bien que mon cœur et ma raison penchent pour l’innocence des champignons : ils sont bien présents sur les lieux d’un sinistre cancéreux, mais ce ne sont pas eux qui mettent le feu !

Retour sur un scandale  italien

Si leur fausse culpabilité devient mainstream et fait figure de nouvelle doxa, ça n’a pas toujours été le cas : l’establishment médical a même persécuté le Dr Tullio Simoncini qui, dans les années 2000, avait devancé la recherche actuelle en affirmant que la candidose générait le cancer au lieu d’en être la conséquence. Auteur du livre « Le cancer est un champignon », le médecin italien avait observé des colonies fongiques dans toutes les tumeurs qu’il analysait et il en avait conclu qu’une « thérapie révolutionnaire » s’imposait, à savoir l’élimination des fauteurs de troubles. Joignant la pratique à la théorie, le toubib transalpin soignait ses patients cancéreux en leur faisant des piqûres intraveineuse de bicarbonate de soude. Avec succès ? C’est ce qu’il prétendait et c’est ce qui ressortait de nombreux témoignages à l’époque. Conquis, des praticiens que je connais ont même troqué leurs convictions hamériennes pour épouser cette thèse « mycocausale ». Hélas, ce qui devait arriver est arrivé : plusieurs patients du Dr Simoncini sont décédés en cours de traitement et la chasse aux sorcières s’est déchainée. Il a été radié de l’Ordre des médecins, poursuivi en justice et même condamné en 2018 à 5 ans de prison ferme. C’est toujours la même chose avec les méthodes alternatives porteuses d’espoir : il y a forcément des malades qui meurent parce que les chimios préalables les ont épuisés et que leur cancer de dernier stade est incurable, et cela suffit à déclencher l’hallali. On dresse le bûcher, on y fait grimper l’hérétique et on brûle son approche avec lui. Certes, je ne vais pas me faire l’avocat de Simoncini qui, pour moi, s’est enferré dans un postulat erroné et a joué à l’apprenti-sorcier. Mais la médecine conventionnelle, elle, devrait le réhabiliter puisqu’il fut le premier à soutenir ce qui fait aujourd’hui consensus : les champignons prolifèrent là où naissent les cancers.

Le terrain est tout, le champignon n’est rien

J’éprouve aussi de la sympathie pour le médecin italien parce qu’il avait rompu avec le paradigme pasteurien : au lieu d’épandre des fongicides dans le corps de ses patients, il cherchait à soigner leur terrain. Depuis longtemps, on sait en effet que l’invasion de champignons se produit dans les organismes acidifiés. Le stress, la malbouffe et la pollution perturbent l’équilibre acido-basique et l’acidification qui en résulte se traduit notamment par l’apparition de mycoses. Je peux à cet égard apporter mon témoignage personnel : cet été, j’ai eu la désagréable surprise de voir resurgir mon intertrigo des orteils, infection à champignons appelée également le pied d’athlète parce qu’elle sévit beaucoup chez les sportifs. En plus de ce symptôme podal, j’ai développé à d’autres endroits (à l’aine, sur une main et sur le dos) des plaques que j’ai identifiées comme étant des dermatophytoses. Vous me connaissez : je n’ai bien sûr pas couru chez le dermatologue ni à la pharmacie. J’ai acheté du bicarbonate de soude en magasin bio et j’en ai mis dans l’eau de mon bain hebdomadaire. Parallèlement, je me suis procuré sur internet du citrate de sodium, un additif et complément alimentaire qui est à la fois un fluidifiant du sang et un alcalinisant. Résultat ? Assez spectaculaire : toutes mes mycoses ont rapidement régressé et j’en suis pour ainsi dire débarrassé. Comme tout bon naturopathe le sait et comme le Dr Simonicini en était averti, il suffit donc de se ré-alcaliniser pour chasser les envahisseurs fongiques. Prenant les pompiers pour des pyromanes, le médecin italien a malheureusement opté pour une solution beaucoup trop radicale en injectant le bicarbonate de sodium. S’il s’était contenté de la voie externe et de la voie orale, il n’aurait sans doute pas provoqué les alcaloses massives qui ont été fatales à plusieurs de ses patients.

L’orchestre bio-électronique

Aurait-il cependant guéri des cancers ? Je n’en suis nullement persuadé. D’après la Bio-électronique de Louis Claude-Vincent, que je prends très au sérieux, c’est en effet sur les terrains oxydés et alcalins que la plupart des pathologies cancéreuses trouvent un contexte favorable à leur émergence. Et c’est sur les terrains oxydés et acides que les champignons préfèrent prospérer. Si ça se trouve, Tullio Simoncini a peut-être stimulé des tumeurs en pensant les combattre. Et si ça tombe, l’oncologie officielle va faire la même erreur en ciblant les fungi. Les relations complexes et rétroactives entre les champignons, le cancer, la psychosomatique et les paramètres physiologiques sont un champ de recherches à peine exploré et qui devrait l’être avec circonspection: ne pas faire pire en croyant bien faire ! N’oublions pas ce que le Dr Jean-Pierre Willem soulignait déjà dans son ouvrage « Le secret des peuples sans cancer » : chez les peuplades épargnées par le fléau, le terrain corporel n’est pas alcalin mais légèrement acide. Et gardons à l’esprit ce que le Dr Alain Scohy écrivait dans son dossier « Bioélectronique et médecine nouvelle » (Néosanté n° 137 d’octobre 2023) : l’équilibre acido-basique est le rapport subtil et fragile entre du Yin (l’acidité) et du Yang (l’alcalinité), ce rapport délicat étant également influencé par le potentiel Redox (ratio de protons et d’électrons), le rH2 (niveau  d’oxydo-réduction) et la résistivité (concentration en électrolytes) des liquides intérieurs. C’est par le biais des vitamines (B,C,E et D) que le Dr Scohy recommande d’harmoniser cet ensemble symphonique et non en jouant sur le seul instrument du pH. En me basifiant avec le bicarbonate et le citrate de sodium, j’ai certes jugulé mes mycoses mais j’ai probablement perturbé la légère acidose protectrice du cancer et je n’ai pas réglé un éventuel problème d’oxydation. Mon prochain objectif auto-thérapeutique est donc de me passer progressivement d’alcalinisant sodique, quitte à voir parfois revenir mes amis champignons. Pour commencer, je vais aller cueillir leurs délicieux cousins comestibles et en mettre davantage dans mon assiette. Selon une étude récente, les champignons sont une source naturelle d’ergothionéine, un antioxydant unique et surpuissant : 18 g de champignons par jour suffiraient à réduire de 45% le risque de cancer !  

Yves Rasir

Un commentaire

  • Bonjour Yves!

    Le Dr Tullio Simoncini constatait (il est décédé en janvier 2024) la présence des fungus sans comprendre le rôle qu’ils jouent dans la dégradation des tumeurs. Par ailleurs, il ignorait que si certaines tumeurs se développent en milieu acide, d’autres le font en terrain alcalin.

    Les tumeurs traitées selon son protocole relèvent toutes du cerveau ancien et, ainsi, concernent essentiellement les organes du système digestif ; les alvéoles pulmonaires ; la prostate et l’endomètre ; les canaux collecteurs du rein ; les membranes internes (péricarde, plèvre et péritoine) ; la glande mammaire du sein (ce qui exclut les canaux galactophores) et le chorion (l’équivalent du derme).

    Les champignons et les vieilles bactéries n’interviennent que dans les tissus et organes reliés au vieux cerveau pour dégrader les tumeurs qui ont assuré la survie de l’individu en phase active de choc biologique, mais ne sont plus nécessaires.

    Le problème de nos jours est que la majorité des patients ne peuvent plus compter sur ces alliés, notamment à cause des vaccins et des antibiotiques. La phase de réparation n’est pas optimale, leur tumeur est encapsulée et reste en place, inerte.

    De nombreuses tumeurs ne sont pas réellement des cancers, mais une croissance cellulaire bénéfique dans un organe où s’est produit préalablement en phase active du choc biologique une ulcération ou une nécrose.

    Le pH n’est pas un indicateur fiable, puisque nous faisons spécifiquement référence à la concentration d’ions hydronium dans la salive ou l’urine au moment de la mesure, alors que différentes parties de l’organisme ont différents niveaux d’acidité et d’alcalinité. Les chimistes utilisent le pH pour indiquer avec précision l’acidité ou la basicité d’une substance. Mais nous ne sommes pas une substance…

    Grâce aux 5 lois biologiques, nous savons désormais que le point culminant du milieu acide s’observe dans la phase de réparation et, fait intéressant, que les microbes endodermiques sont acido-résistants.

    Dans le cas de la mycose, qui est une phase de réparation, puisque les vaillants champignons sont à l’œuvre, il y a eu préalablement un choc de souillure, réel ou symbolique. Réel quand le pied entre en contact avec quelque chose que nous interprétons comme sale, désagréable, crasseux, dégoûtant ou répulsif. Plusieurs personnes font ce choc dans les piscines, les salles de bains, les douches, les saunas, les vestiaires… Un choc symbolique serait d’avoir « mis les pieds dans la merde ».

    Durant la phase de réparation, plusieurs font un nouveau choc, avec la perception que la mycose est quelque chose de sale, de dégoûtant, et la condition peut ainsi devenir chronique.

    Le reishi, le shiitake et le maitake, champignons asiatiques, sont des adaptogènes ou des stimulants physique et psychique ou intellectuel, selon le cas, mais ne préviennent pas le cancer, qui dépend d’un choc biologique, soit un événement totalement imprévu. Pour les Occidentaux et surtout les Nordiques, personnellement je trouve que la racine de rhodiola rosea de Sibérie, en teinture, un adaptogène, est de loin supérieure.

    Cordiales salutations.

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