Puisque nous entrons dans la saison des allergies, reparlons-en ! Non, je ne vais pas vous répéter ce que j’ai déjà écrit dans cette infolettre de mai 2015 et dans cet autre numéro de Néosanté Hebdo. Je ne vais pas non plus spoiler tous les articles de décodage parus sur ce sujet dans la revue Néosanté. Nous en avons publié une vingtaine repris dans cet index en ligne et vous pouvez acquérir les numéros correspondants via la boutique de notre site. Pour les nouveaux lecteurs de la newsletter hebdomadaire et les personnes pas (encore) abonnées au mensuel, résumons néanmoins ce que sont les allergies au regard de la psychobiologie : ce sont des phases de réparation de conflits de séparation. Comme l’explique notre auteur Bernard Tihon dans le Tome I de son ouvrage LE SENS DES MAUX, l’allergie est en somme le « souvenir de la première fois » : « Lors du conflit de séparation initial, le cerveau enregistre le stress lié à ce conflit et également la présence de l’allergène et il associe les deux. Plus tard, lorsque la personne sera en présence de l’allergène seul, c’est-à-dire lorsque l’information de la présence de l’allergène parviendra au cerveau par l’un des cinq sens, cette information viendra ouvrir la mémoire spéciale du conflit de séparation et, à titre de solution, le cerveau enverra la cascade biologique des événements allergiques. » Vous avez saisi le mécanisme ? Permettez-moi maintenant de l’illustrer par mon histoire personnelle.
1973, guérison érotique
Comme je vous l’ai déjà raconté, mes problèmes d’allergie remontent à ma plus tendre enfance. Vers l’âge de 9 mois, qui correspond très probablement à ma période de sevrage vu que la plupart des mères allaitaient longtemps leurs enfants en 1960, j’ai déclaré une broncho-pneumonie qui m’a conduit à l’hôpital. Me sachant hors de danger et en de bonnes mains, mes parents en ont alors profité pour prendre une semaine de vacances à l’étranger. Je ne leur en veux pas du tout rétrospectivement. À cette époque-là, les mamans ne pouvaient de toute façon pas rester dormir dans la chambre et la psychanalyste Françoise Dolto n’était pas encore très connue. On ne savait donc pas que « le bébé est une personne », qu’il est une véritable éponge émotionnelle et qu’il exprime dans son corps ce que ses paroles ne peuvent pas encore formuler. Lorsque mes géniteurs m’ont récupéré et que nous avons regagné le foyer familial, j’ai (bio)logiquement développé un magnifique eczéma généralisé qui m’a valu un retour à l’hosto où j’étais attaché pour m’empêcher de me gratter et isolé derrière une vitre, mais où j’ai heureusement été soigné intelligemment, c’est-à-dire par exposition à des rayons ultra-violets. À partir de ce premier conflit et de cette première guérison, je suis devenu un hyper-allergique sujet à l’asthme, à la rhinite qu’on n’appelait pas encore « rhume des foins » et à la dermatite atopique. La saison des pollens (printemps) et celle des moissons (été) était un enfer mais j’étais également accablé en automne par l’offensive des acariens et toute l’année par les poussières et les poils d’animaux. J’ai fait un jour une batterie de tests et je réagissais quasiment à tous les allergènes ! Ma première planche de salut ou de santé, ces deux mots étant étymologiquement synonymes, je la dois à deux filles que je n’oublierai jamais. Cela se passait en 1973 dans un champ de blé où ces deux gamines délurées avaient accepté de « jouer » avec une bande de garçons un peu voyous dont je faisais partie. Le jeu consistait à grignoter une herbe de part en part jusqu’à ce que les lèvres se rejoignent et s’ouvrent pour un baiser à langues entremêlées. Cerises sur ce délicieux gâteau, les deux adolescentes avaient accepté de dégrafer deux boutons de leurs robes pour nous montrer leurs poitrines naissantes et se laisser embrasser leurs charmants petits tétons. Comment décrire cette première expérience sensuelle ? Il n’y a pas de mots pour qualifier le feu d’artifice sensoriel et l’explosion neuro-endocrinienne qui s’est produite dans mon cerveau ce jour-là. Je pense que les termes « extase » ou « béatitude » sont les plus appropriés. Toujours est-il qu’en fin d’après-midi, j’ai fait une super réaction allergique qui a presque dégénéré en oedème de Quincke et m’a valu les remontrances de mes parents : vu mon extrême sensibilité, c’était folie d’aller écouter de la musique avec mes copains au milieu des épis ! Moi, je m’en foutais et je suis resté sur mon nuage pendant des semaines. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris la portée thérapeutique de mon initiation érotique : depuis l’installation de ce rail buccal et visuel, mes allergies se sont rétrécies et ne m’ont plus embêté qu’à la saison des blés, de façon moins spectaculaire. En remplacement du giron maternel, la bouche et la poitrine des filles avaient provoqué une formidable libération de mes angoisses de séparation conflictuelles…
Symptômes sous contrôle
Si cet événement mémorable m’a considérablement aidé à aller mieux, mon trio de symptômes allergiques (nasal, bronchique et dermatologique) n’a cependant pas complètement disparu et m’a encore longtemps pourri la vie. Je me souviens notamment de sessions d’examens de juin plutôt pénibles et gâchées par les médicaments antihistaminiques entraînant de la somnolence. Si j’avais pu étudier au lieu de dormir, sans doute aurai-je (encore) mieux réussi mon parcours scolaire. Aimante et empathique, ma maman a pourtant fait le tour des cabinets médicaux pour me tirer du pétrin allergique. Chose assez audacieuse pour notre milieu social, elle a même consulté pour moi des homéopathes et des phytothérapeutes promettant de traiter efficacement. Ni les granules ni les plantes n’ont jamais eu le moindre effet pour moi, si ce n’est que l’abandon des médocs et des crèmes à la cortisone exigé par les soignants aggravait évidemment mes symptômes. Ma deuxième planche de salut fut la découverte de la naturopathie et de l’instinctothérapie au seuil de la trentaine. La première approche m’a appris que certains aliments étaient mucogènes, notamment le lait de vache, et que j’avais intérêt à diminuer ma consommation de produits laitiers. La deuxième m’a permis de découvrir que le régime paléolithique était très performant pour ce type de pathologie. C’est très probablement l’abandon quasi-total du gluten qui m’a permis de dompter mes symptômes allergiques. Ceux-ci sont étroitement liés à l’état de la muqueuse intestinale et il est aujourd’hui notoire que les céréales glutineuses la transforment en passoire. Si je recommence à abuser de laitages autres que les fromages et yaourts (deux catégories pauvres en lactose et ayant l’avantage d’être fermentés) ou à manger du pain de froment, je constate immédiatement que mes problèmes réapparaissent au niveau du nez, de la peau et des poumons. Lorsque je respecte mon régime hypotoxique « ancestral », je ne suis plus du tout allergique à l’exception d’une petite toux asthmatique résiduelle et d’une légère rhinite en cas de forte présence de graminées dans l’air. Ces deux symptômes, j’ai appris aussi à les contrôler et à les atténuer très fortement. Ma pointe d’asthme est évacuée dès que je pratique la Méthode Buteyko (c’est à dire un exercice d’apnée à poumons vides dont le dossier sur la respiration du Néosanté d’avril vous dit tout) et mes fosses nasales, je les entretiens en pratiquant quotidiennement le rinçage des sinus. Je vous ai déjà plusieurs fois parlé de cette pratique d’hygiène naturelle d’origine hindoue, notamment dans cette lettre-ci. En prévention des infections respiratoires et des inflammations d’étiologie allergique, c’est un remède souverain qui devrait être un réflexe de chaque matin pour tout un chacun. Maintenant, je suis bien conscient que ces différents « trucs de santé » ne sont pas des outils curatifs. Ma guérison partielle, je le dois plus certainement à la résolution progressive de mon conflit de séparation originel.
Je n’ai plus la patate
Encore que ! À la réflexion et à ce stade de mon incarnation, je pense que deux autres facteurs ont pesé lourd dans l’amélioration de mon terrain propice aux allergies. Le premier est ma triple paternité. Quand on devient parent, on dépose en quelque sorte ses valises générationnelles dans le génome de ses enfants. Aujourd’hui, il est d’ailleurs scientifiquement admis que les allergies ont une forte composante génétique. Si le père et la mère en souffrent, la progéniture a 50% de risques en plus d’en souffrir à son tour. Pour ma part, j’observe que mes trois filles ont toutes, à des degrés divers, des problèmes d’allergie. Bien qu’allaitées, non vaccinées et non médicamentées, elles ont chacune tendance à somatiser par voie cutanée ou respiratoire. L’aînée « pisse » souvent du nez et sa peau douce ne supporte pas l’eau dure. La puînée a aussi l’épiderme très délicat et la cadette, asthmatique, a longtemps été intolérante aux animaux poilus et à certains aliments, kiwis et noix de pécan entre autres. Je vous ai déjà relaté comment un choc anaphylactique consécutif à l’ingestion des cacahuètes avait bien failli lui être fatal. Est-ce un hasard si mes propres allergies ont reculé à chaque fois que j’ai procréé ? Est-ce une coïncidence si en pollinisant mon épouse, mes soucis de pollen se sont évanouis ? Il me semble évident qu’un être humain s’allège de ses conflits irrésolus en les refilant à ses enfants. J’ai guéri beaucoup mais j’ai aussi transmis « la patate chaude » à ma descendance qui, par bonheur, semble la digérer aisément. Ma troisième fille peut aujourd’hui manger des cacahuètes et caresser notre chien sans se mettre à éternuer et à gonfler. Le deuxième facteur pouvant expliquer l’évaporation de ma poly-allergie sévère, c’est tout simplement… le vieillissement. Sans comprendre le processus à l’œuvre, la médecine conventionnelle admet également que le phénomène allergique s’éteint progressivement avec l’âge et que rares sont les seniors qui en souffrent encore. Pour la médecine naturopathique traditionnelle, ce n’est pas un mystère car la notion d’énergie vitale y est centrale : lorsque la quantité d’énergie vitale reçue à la naissance commence à s’épuiser, il est normal que le corps somatise moins vigoureusement ses crises d’élimination. Or qu’est-ce que l’allergie, sinon la réaction exacerbée d’un système immunitaire en pleine forme ? À force de sur-réagir aux allergènes, les grands allergiques sont à risque de développer des maladies auto-immunes mais ne sont jamais, à ma connaissance, immunodéprimés. On ne verra jamais un sidéen sortir son mouchoir devant un bouleau, s’étouffer en mangeant une fraise ou mourir d’une piqûre d’abeille. Le sida et l’allergie sont deux pathologies antinomiques. Une personne âgée n’évolue pas systématiquement vers l’immunodépression mais l’âge faisant son œuvre, le tonus immunitaire diminue et les symptômes allergiques s’atténuent. Si un « vieux » de 63 ans comme moi est débarrassé de ses allergies, c’est aussi parce qu’il n’a plus l’énergie de ses 20 ans (ni de ses 1 an dans mon cas), la pêche ou la patate de sa jeunesse. Au fond, l’ex-allergique que je suis devenu devrait éprouver de la nostalgie et regretter le « bon temps » de ses rhumes des foins éprouvants, de ses crises d’asthmes anxiogènes et de ses plaques d’eczéma ulcérées. Ce sont de vrais handicaps qui peuvent mal tourner mais ce sont aussi des signes de vitalité et de (trop) bonne immunité. En dehors de mon hygiène de vie et de mon régime alimentaire, je ne vois qu’une solution pour ranimer mes anticorps faiblissants : revivre durablement l’émoi amoureux de mes 13 ans !
Yves RASIR
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Offre de la semaine
Le mécanisme de l’allergie et le code biologique de l’eczéma sont expliqués dans le 1er Tome du SENS DES MAUX (éditions Néosanté). Mais Bernard Tihon aborde aussi l’allergie au pollen dans le Tome 2 de son ouvrage, et celle aux acariens dans le Tome 4.
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