Toutes les belles histoires ont une fin : après 5 ans et demi de collaboration concrétisée par 62 articles de 2 pages, notre ami et chroniqueur Jean-Jacques Crèvecoeur a décidé de se retirer du mensuel Néosanté. Sa rubrique « Prendre soin de sa vie », qui avait succédé aux « Sentiers de santé », ne sera donc plus présente dans la revue à partir de janvier 2017. En signe de gratitude, j’ai décidé de reproduire dans l’infolettre hebdomadaire (lire ci-dessous) la dernière contribution de J-J C à notre périodique, son « dixième défi pour une meilleure vie ». Son thème concerne précisément la gratitude, et tout ce que cette attitude positive peut apporter en termes de bien-être et d’harmonie intérieure. Merci à Jean-Jacques pour cet ultime partage de connaissance, de réflexions et de conseils avec les abonnés de Néosanté. Je lui souhaite plein succès pour les projets qui l’accaparent désormais et qui l’empêcheront de rester à nos côtés. Je regrette bien évidemment son retrait, mais je comprends sa décision de mettre toute son énergie dans le développement ses nouvelles activités sur internet.
Ceci dit, Jean-Jacques Crèvecoeur ne nous quitte pas vraiment. D’abord, il a seulement décidé de ne plus s’astreindre à une collaboration régulière, à l’animation obligée d’une rubrique chronophage et source de stress en raison des délais stricts. Il est cependant prévu qu’il puisse reprendre ponctuellement la plume et nous proposer des articles plus longs et plus approfondis, donc plus intéressants encore. Ensuite, il va continuer à inspirer notre « revue internationale de santé globale » dont il fut, dès le début, un précieux contributeur et un fidèle soutien. Depuis plus de 35 ans, lui et moi nous rejoignons sur la nécessité d’offrir aux gens les informations et les outils permettant de transformer leur vie par une conscience croissante, une autonomie plus large et une santé meilleure sur tous les plans. Nous avons découvert en même temps le Dr Hamer et perçu le potentiel révolutionnaire de la nouvelle médecine psychosomatique. Sa légende personnelle, qui est voisine de la mienne, consiste à promouvoir l’épanouissement des individus par la révélation de vérités cachées sur le sens des maladies, la divulgation de méthodes d’autoguérison et le dévoilement de techniques de changement efficaces. La qualité de ses formations et la richesse de son enseignement sont pour moi des modèles à suivre sur mon chemin éditorial. J’avais placé sa rubrique au cœur du magazine, il en restera l’âme.
Enfin, Jean-Jacques Crévecoeur sera toujours réellement présent de plusieurs manières. Il y a par exemple la possibilité de relire certains de ses articles en accès libre sur notre site (Cliquez ici). Il y a aussi, dans notre boutique, l’opportunité de les consulter en achetant à la pièce les anciens numéros ou de les compiler en acquérant la collection complète (en format numérique seulement, vu que certains numéros sont épuisés). Il y a également la chance de télécharger gratuitement une série de 7 articles regroupée en e-book et intitulée « Les 7 conditions d’une santé permanente ». (Cliquez ici ).
Last but not least, les éditions Néosanté demeurent partenaire de l’AVM (Académie de la Vie en Mouvement), l’école en ligne crée et dirigée par Jean-Jacques Crèvecoeur. Vous serez informés des prochaines rentrées académiques et de la publication de vidéos pédagogiques gratuites. Bref, l’éloignement de JJC n’est nullement synonyme d’adieu à Néosanté. Nos vies sont tellement parallèles et nos démarches tellement complémentaires que nous sommes forcément appelés à perpétuer nos synergies. Avec mon amitié et toute ma gratitude, Jean-Jacques !
Yves Rasir
PS: Si vous avez aimé cette infolettre, faites-la suivre à vos contacts et/ou partagez-la sur les réseaux sociaux. Vous pouvez retrouver et (re)lire tous les numéros de Néosanté Hebdo ( plus de 190 à ce jour) en cliquant ici. Sous la version en ligne, vous pouvez également laisser vos commentaires et témoignages. Profitez-en pour visiter notre site et faire des emplettes dans sa boutique….
Le philosophe Platon résumait à trois le nombre de conditions pour vivre une vie harmonieuse et épanouissante. Ces trois conditions étaient la vérité, la beauté et la bonté. C’est cette pensée de Platon qui m’a inspiré le thème des trois derniers défis que je vous ai lancés dernièrement. Souvenez-vous. Dans le numéro d’octobre (voir Néosanté n° 60), je vous encourageais à oser l’authenticité dans votre vie relationnelle. Dans le numéro de novembre (Néosanté n° 61), je vous sensibilisais à l’importance de la beauté sur tous les plans (physique, psychologique et spirituel) pour créer une meilleure vie. Avec le présent article, nous bouclons non pas une, mais trois boucles différentes. Tout d’abord, nous complétons la trilogie des valeurs chères à Platon. Ensuite, ce défi est le dernier de la série de dix défis proposés pour que vous puissiez créer une meilleure vie sur les plans individuel et collectif… Enfin, et ce sera probablement une surprise pour beaucoup d’entre vous, cet article constitue ma dernière contribution mensuelle au magazine Néosanté.
En effet, j’ai fait partie de cette aventure passionnante depuis le tout premier numéro du magazine, en mai 2011. Cinq ans et demi plus tard et après soixante-deux articles écrits avec passion et amour, c’est avec un pincement de cœur que j’ai décidé de mettre fin à ma contribution à ce magazine que j’affectionne pourtant beaucoup. Le développement de mes activités sur Internet et la préparation d’une nouvelle dimension de mon activité requièrent toute ma concentration pour concrétiser les nouveaux défis que je me suis lancés. Car moi aussi, en tant qu’entrepreneur, je me suis lancé le défi de créer une meilleure vie à une échelle de plus en plus vaste. Quand je regarde mon parcours auprès de mon ami Yves Rasir pendant toutes ces années, je ressens de la gratitude à l’égard du projet qu’il porte à bout de bras, avec courage et ténacité. Je souhaite donc longue vie à ce magazine qui DOIT continuer à exister, avec votre soutien.
La gratitude, ça s’apprend !
Aussi curieux que cela puisse paraître, la gratitude n’est pas un don qui serait distribué de façon inégale entre les êtres humains. C’est une attitude intérieure qui résulte d’un choix conscient, c’est un acte qui est à la portée de tout un chacun… Cultiver la gratitude, se nourrir de gratitude, c’est faire le choix délibéré de s’entraîner à être reconnaissant envers la vie. C’est aussi faire le choix d’apprendre à repérer un maximum de moments de bonheur dans une seule journée, l’entraînement se faisant un jour à la fois. La bonne nouvelle donc, c’est que cette disposition peut s’acquérir comme n’importe quelle autre compétence comportementale : avec de la discipline, tout simplement.
La bonne nouvelle aussi, c’est que la gratitude pratiquée régulièrement peut nous apporter de nombreux avantages sur les plans physique, psychologique et spirituel. C’est ce que des chercheurs en psychologie de l’UC Davis (Université de Californie Davis), Robert Emmons et Michael McCullough ont démontré à travers de multiples expériences ayant pour objet la gratitude ! Ils ont fait appel à plusieurs centaines de personnes qu’ils ont divisées en trois groupes. Le premier tenait le journal de ses expériences quotidiennes ; le deuxième, seulement des expériences désagréables ; tandis que dans le troisième, chacun devait dresser la liste des événements dont il pouvait être reconnaissant. Dix semaines plus tard, ce dernier groupe présentait l’état général le plus positif, enthousiaste au quotidien et optimiste sur l’avenir. Mieux encore : ces personnes signalaient moins de soucis de santé et prenaient davantage soin d’elles-mêmes, notamment par la pratique d’activités sportives. Les chercheurs ont aussi constaté une baisse du niveau de stress, une meilleure qualité du sommeil, une plus grande détermination, une performance accrue et une chute du risque de dépression.
Le mécanisme de la gratitude
Pour comprendre comment la gratitude peut agir sur notre état général, il faut se souvenir que ce sentiment active certaines zones spécifiques du cerveau au niveau du tronc cérébral et du cortex, et stimule la production de dopamine et de sérotonine. La dopamine est surnommée l’hormone du plaisir. C’est elle qui intervient dans les mécanismes de récompense et de renforcement. En effet, lorsque nous faisons quelque chose qui nous procure du plaisir, nous aurons tendance à vouloir reproduire ce comportement encore et encore pour ressentir encore plus de plaisir… C’est un peu ce que font les dresseurs d’animaux en leur donnant de la nourriture chaque fois que l’animal accomplit un comportement qu’on veut voir répété chaque fois que désiré.
Ainsi, plus je suis reconnaissant (même si je n’en ai pas envie au départ), plus je sécrète de la dopamine à partir du tronc cérébral. Plus la dopamine est sécrétée, plus le cerveau est « récompensé ». Plus le cerveau est récompensé, plus il va avoir tendance à renforcer le comportement à l’origine de cette récompense. Du coup, ce comportement devient une habitude de plus en plus facile à entretenir et à répéter… Je serai encore plus dans la reconnaissance et la gratitude, ce qui m’entraînera dans un cercle de plus en plus vertueux.
Quand on sait en plus que la dopamine est un tonifiant qui augmente le rythme cardiaque, on comprend que cette habitude de la gratitude procure encore plus d’énergie et de motivation, ce qui rend l’apprentissage de la reconnaissance encore plus facile et léger.
Quant à la sérotonine, on sait qu’il s’agit d’une hormone qui régule notre cycle biologique. Plus son taux est élevé, mieux nous dormons, plus nous mangeons de manière adaptée et plus grande est notre énergie pour fonctionner dans une journée. Mais ça va plus loin. On s’est rendu compte qu’un taux élevé de sérotonine favorisait la production spontanée de pensées positives apportant à l’individu douceur et joie de vivre… Alors qu’au contraire, un taux faible de ce même neurotransmetteur favorise l’apparition de pensées suicidaires, d’agressivité et de dépression.
En résumé, vous vous rendez bien compte que plus nous cultivons la gratitude, plus nous retirons des bénéfices physiologiques et psychologiques qui, à leur tour, nous pousserons à reproduire davantage cette attitude de reconnaissance à l’égard de la vie et cette capacité d’émerveillement des moindres choses de l’existence.
Concrètement, quelques pistes…
Comme le disait Martin Seligman (le fondateur de la psychologie positive), nous pouvons passer à côté de la vie si nous n’entraînons pas notre esprit à percevoir ce qu’il y a de gratifiant et de joyeux plutôt que nous concentrer seulement sur les difficultés. À nouveau, cette dimension d’entraînement va être centrale si vous voulez relever le défi que je vous lance ce mois-ci. Et comme pour tout entraînement, il faudra y aller progressivement…
Première étape : entraînez-vous à identifier chaque jour trois petites choses qui pourraient être une source d’émerveillement pour vous. Même si ça vous paraît ridicule, dites-vous que c’est la régularité qui comptera, et non la nature des choses qui vous émerveilleront. Vous pouvez vous émerveiller d’être encore en vie, vous émerveiller d’avoir de l’eau courante dans votre salle de bain, vous émerveiller que votre train est arrivé à l’heure, vous émerveiller de la beauté d’une photo publicitaire sur le mur de votre ville, vous émerveiller du regard qu’un enfant a posé sur vous… L’important sera de chercher activement au moins trois raisons de vous émerveiller !
Deuxième étape : impliquer votre entourage proche à faire de même ! Faites cela comme un jeu en famille, ou à la pause café à votre travail… Chacun étant invité à partager aux autres membres du groupe ses trois sources d’émerveillement. Souvenez-vous, en faisant cela, vous augmenterez la production de dopamine, ce qui apportera à votre cerveau un mécanisme de récompense et de renforcement qui fera que ce jeu deviendra de plus en plus facile et stimulant ! De plus, en pratiquant cela en groupe, il vous sera encore plus facile de pratiquer un entraînement régulier…
Troisième étape : comme dans l’expérience menée par Robert Emmons et Michael McCullough, procurez-vous un carnet de gratitude dans lequel vous noterez tous les événements pour lesquels vous éprouvez de la gratitude et de la reconnaissance. Ce carnet pourrait être complété chaque soir avant de vous coucher. Vous verrez, en quelques semaines, vous serez complètement transformé(e) positivement.
Quatrième étape : rédigez une lettre de gratitude pour chaque personne avec laquelle vous êtes dans une relation privilégiée (conjoint(e), parent, enfant, collègue, collaborateur(trice), ami(e)). Dans chacune de ces lettres, attachez-vous à exprimer à l’autre à quel point sa présence dans votre vie fait une véritable différence, à quel point vous appréciez qui il (ou elle) est ! Nous ne prenons jamais assez le temps de dire à ceux qui nous sont chers à quel point nous les aimons et nous les apprécions…
Cinquième étape : rendez visite à chacune des personnes pour leur lire en direct votre lettre de gratitude. Vous verrez, cette démarche est une des plus puissantes pour créer les conditions d’une meilleure vie pour vous et pour votre entourage !
A vous de jouer à présent…
Une fois de plus, même si ce défi est le dernier défi que je tenais à vous lancer, rappelez-vous que ces dix défis peuvent constituer les dix piliers de votre nouvelle hygiène de vie. À ce titre, dites-vous aussi que ce processus ne prendra jamais fin et que chaque jour, la Vie vous relancera les mêmes challenges, jusqu’à ce que tout cela devienne une habitude complètement intégrée. Enfin, n’oubliez jamais que plus vous vous créerez les conditions d’une meilleure vie, plus vous deviendrez contagieux pour votre entourage, qu’il soit personnel ou professionnel. C’est ainsi que vous aussi, vous ferez une différence dans la vie des autres. Au moment où il est temps pour moi de me retirer de cette rubrique sur la pointe des pieds, c’est le vœu le plus cher que je formule à votre égard. Soyez heureux. Et prenez bien soin de vous et de votre vie !