Il y a quelques semaines, j’ai reçu du Dr Alain Scohy une proposition d’article à publier dans la revue Néosanté. Ce n’est pas la première fois que ce grand médecin apporte sa contribution à notre mensuel et j’étais donc enthousiaste à l’idée d’imprimer et diffuser sa prose. On se connaît depuis plus de 30 ans et lui et moi partageons beaucoup de points de vue sur beaucoup de choses. Notamment sur les erreurs de Louis Pasteur et la vision bien plus juste de son contemporain Antoine Béchamp, sur l’impact délétère des vaccins et de la plupart des médications allopathiques, sur l’apport précieux de la Bio-électronique de Vincent pour évaluer la vitalité d’un individu, et surtout sur l’importance cruciale des découvertes du Dr Ryke Geerd Hamer quant à la genèse psycho-émotionnelle des maladies. Celles-ci étant des solutions de survie déclenchées et supervisées par le cerveau inconscient, il nous paraît absurde et vain d’en combattre les symptômes sans remonter à leurs causes profondes. Très critiques envers la médecine conventionnelle, lui et moi avons également la dent dure contre ces simili médecines douces qui se fient peu à la nature et mésestiment le pouvoir auto-guérisseur des êtres humains. En revanche, il y a un domaine où j’ai beaucoup de peine à suivre mon ami Alain : l’alimentation. Celle qu’il préconise est déroutante car elle s’écarte à la fois de la diététique officielle, de la science nutritionnelle de pointe et des différentes écoles d’alimentation saine. Par exemple, il incite tout un chacun à se supplémenter en vitamines au lieu de miser sur les apports alimentaires. Ou bien il recommande chaudement de cuire les légumes deux ou trois fois dans l’eau pour en neutraliser le potassium. Et quand tout le monde crie haro sur le sucre, lui le considère comme un aliment de santé injustement décrié ! (*)
Dans le genre « dissident-rebelle » et anticonformiste excentrique, je trouve qu’il pousse le bouchon un peu loin. Autant je suis convaincu que la vérité est souvent minoritaire avant de faire l’unanimité, autant je ne suis pas persuadé qu’une pensée originale et marginale mérite forcément qu’on lui fasse crédit. Un paradigme dominant n’est pas faux parce qu’il a le défaut d’être « mainstream ». Et inversement, la nage à contre-courant ne protège pas des égarements. C’est donc avec circonspection que j’ai ouvert le courriel d’Alain Scohy et découvert son article intitulé « Le sucre est-il un ami ? ». Malin singe, il a ponctué son titre d’un point d’interrogation mais c’est bien d’un plaidoyer qu’il s’agit : dans le rôle de l’avocat du diable, l’auteur entend démontrer que l’accusé mérite d’être lavé de tous les chefs d’inculpation. Les caries dentaires ? Rien à voir avec le sucre. L’obésité et le diabète ? L’ennemi glucidique n’en serait pas un. Le cancer ? Ce n’est pas parce qu’elles raffolent du glucose que les cellules cancéreuses prolifèrent. Avec talent et non sans arguments, le Dr Scohy défend courageusement son client et instille le doute chez le lecteur : et si on faisait fausse route en se méfiant des douceurs sucrées ? Et s’il n’y avait pas de mal à se faire du bien ? Personnellement, cette brillante plaidoirie ne m’a pas fait changer d’avis : je continue à penser que l’abus de sucre est un fléau moderne et que ce produit transformé contribue grandement à faire le lit de nombreuses maladies, cancer compris. J’ai néanmoins décidé de publier l’article dans le numéro de janvier de Néosanté et je m’en explique dans l’éditorial. En bref, je ne crois pas à l’innocence de l’inculpé mais le considère comme un simple complice, pas comme le coupable principal. Comme un facteur de risque sanitaire mais pas comme une substance intrinsèquement pathogène. Et certainement pas comme le poison mortel que certains voudraient surtaxer, voire prohiber ! L’article d’Alain Scohy est salutaire car il prend le parti du bouc émissaire et met en lumière les incohérences du réquisitoire à son égard. Un beau dossier qui fait réfléchir pour entamer la dixième année de Néosanté !
Mais venons-en au sujet de cette newsletter : le sucre est-il un médicament contre la douleur ? Dans une phrase de son plaidoyer, notre collaborateur affirme avec aplomb que c’est le cas et que ce fait est bien connu. Les vertus antalgiques de la molécule de glucose ne seraient plus à démontrer. Vous aviez déjà entendu ça, vous ? Moi pas. Histoire de recouper cette info ou de balayer une infox, j’ai donc fait quelques recherches sur le net. Et Ô surprise, j’ai découvert que c’était la stricte vérité : la douceur du sucre peut chasser la douleur… chez les bébés ! Il existe en effet quantité d’études scientifiques attestant que les solutions sucrées ont un effet analgésique sur les nourrissons. Pas seulement parce que sa saveur réconforte et apaise mais parce qu’une réaction biochimique entraîne la libération d’endorphines dans le cerveau et la sécrétion d’opioïdes endogènes au niveau des terminaisons nerveuses. D’ailleurs, l’eau sucrée transmise par sonde gastrique ou par seringue opère tout autant que celle administrée par tétine. En néonatologie, la technique est employée pour prévenir la souffrance chez les nouveau-nés soumis à des examens douloureux. Et les pédiatres l’utilisent pour atténuer les pleurs chez les bébés qu’ils vaccinent ! Bizarrement, la littérature médicale fixe une limite temporelle à cette efficacité : ça « marcherait » jusqu’à l’âge de trois mois, douze mois maximum, mais pas au-delà. Or je n’ai pas trouvé d’étude ayant testé la méthode chez des enfants ou des adultes. Et si chez eux aussi, le sucre continuait de favoriser la sécrétion de composés opiacés ?
Le hasard faisant toujours bien les choses, je souffrais d’une dent le jour où Alain Scohy m’a envoyé son article. Probablement un début de carie car cette prémolaire était sensible au chaud et au froid depuis quelque temps. Même en jeûnant, en buvant beaucoup d’eau et en faisant des exercices respiratoires – mes analgésiques naturels habituels – la douleur lancinante ne se calmait pas. Sans conviction, je suis allé acheter un paquet de bonbons au glucose pour faire le test. Vous me croirez ou non, mais la douleur s’est arrêtée quasi-instantanément et n’est pas revenue ! Coïncidence ? Effet placebo ? Cette expérience troublante m’a rappelé que de grands sportifs sont très friands de friandises. Par exemple, le champion du monde cycliste Peter Sagan carbure aux nounours pendant les courses et en avale toute une poignée quand il franchit la ligne. La joueuse de tennis Maria Sharapova est également accro aux bonbons sucrés, au point qu’elle a créé sa propre marque de confiserie. Lors des derniers jeux olympiques d’hiver, j’ai lu quelque part que l’équipe de ski de fond allemande « se dopait » légalement à la bière sans alcool car le malt renferme un glucose très biodisponible. Bien sûr, les athlètes cherchent avant tout à reconstituer leurs stocks glucidiques et à retrouver l’énergie qui va avec. Mais certains se rueraient-ils sur les sucreries s’ils ne constataient pas empiriquement que leurs muscles endoloris et enflammés par l’effort récupèrent plus vite ? Chez les amateurs mais aussi chez les pros, la bière coule bien souvent à flot après les compétitions : et si c’était le recours instinctif à une potion antidouleur ?
Tout en formulant ces hypothèses amusantes, je ris intérieurement en imaginant que le pharmacien pourrait délivrer des violettes ou de délicieux cuberdons belges au lieu de paracétamol, ou que le médecin pourrait prescrire des caramels ou des sucettes à la place d’aspirine. Mais plus sérieusement, on peut se demander si les effets antalgiques du sucre ne sont pas cantonnés à tort à la médecine pédiatrique. Je serais curieux de voir si, parmi les lectrices et lecteurs de cette infolettre, les bonbons sucrés procurent le même soulagement que moi avec mon mal de dents. Attention toutefois : le Dr Alain Scohy recommande de se régaler au glucose pur et non au saccharose ni au fructose, moins efficaces et moins vertueux. Pour lui, le glucose est un nutriment essentiel pour permettre aux microzymas de réparer les tissus lésés lors de la phase asymptomatique des maladies. Il conseille sa consommation pour toute affection qui apparaît après la solution du conflit, au moment où le cerveau inconscient a donné l’ordre de restaurer l’organe atteint, ce qui est le cas le plus fréquent. Comme l’écrit Bernard Tihon dans le Tome III de son ouvrage Le Sens des Maux, nous aurions donc des envies de sucre parce que nous solutionnons beaucoup de conflits. Et si c’était vrai ? Et si on pouvait retrouver plus aisément la santé et « sucrer » la douleur grâce aux aliments sucrés ? Le Néosanté de janvier va faire jaser dans les chaumières….
(*) Le Dr Scohy a développé son approche de l’alimentation dans le livre « Une diététique pour gai rire ». Vous pouvez vous le procurer sur son site.
Nous aurions donc des envies de sucre parce que nous solutionnons beaucoup de conflits…
Dis donc, je dois en solutionner des conflits en ce moment alors… 🙂