Quoi qu’en dise l’INCA et les autres organismes censés promouvoir la prévention du cancer – ou plutôt en dépit du fait que ces instituts n’en disent mot et s’en tiennent aux facteurs de risques habituels (tabac, alcool, malbouffe, pollution…) – , il est prouvé qu’un stress important et prolongé peut favoriser la survenue de cette maladie. Il y a quantité de travaux scientifiques qui attestent du lien de cause à effet. Si cette relation n’est pas universellement reconnue, c’est parce qu’elle est encore mal comprise et que ses mécanismes demeurent mystérieux. Plus pour longtemps peut-être, car des chercheurs chinois viennent de publier une étude très instructive (*) qui pourrait bouleverser l’état des connaissances. Les auteurs ont travaillé sur un modèle expérimental de souris à risque élevé de cancer du sein. Les animaux ont été parqués durant une semaine dans un enclos trop exigu provoquant un stress continu. Puis les rongeurs ont été divisés en deux lots, l’un maintenu dans l’enclos trop petit, l’autre déplacé dans un enclos suffisamment grand et confortable pour faire disparaître le stress. Les souris du premier groupe ont non seulement modifié leur comportement, témoignage de leur niveau d’anxiété et de dépression, mais elles ont aussi développé des tumeurs mammaires plus importantes en taille et croissant plus rapidement que leurs congénères non soumises au stress. Les analyses biologiques et histologiques ont révélé que les tumeurs développées chez les souris stressées contenaient un nombre bien plus élevé de cellules souches cancéreuses, lesquelles interviennent non seulement sur la vitesse de croissance des tumeurs mais aussi sur leur essaimage à distance (métastases).
Selon ce qu’on pensait jusqu’ici, le stress favorise l’oncogenèse via le cortisol secrété par les glandes corticosurrénales, laquelle hormone a pour effet d’inhiber les défenses immunitaires. Or la recherche chinoise a montré que le taux de cortisol était plus bas chez les souris du premier lot que chez celles du deuxième lot. Déduction logique : si le stress chronique favorise les cancers, ce n’est pas en raison d’une immunodépression induite par un cortisol élevé. En revanche, les auteurs de l’étude ont découvert que les souris exposées au stress chronique et qui recevaient un médicament adrénergique (ADRB2) avaient des tumeurs plus petites et moins de cellules souches cancéreuses que les souris soumises au même stress mais ne recevant pas ce médicament. Cette expérience indiquerait donc que c’est l’adrénaline qui créerait le lien entre stress et cancer. Une fois fixée aux récepteurs ADRB2, cette hormone boosterait les niveaux de lactate déshydrogénase activant à leur tour des oncogènes et la production de cellules souches cancéreuses, tout en libérant de grandes quantités de lactate dont se nourrissent les cellules cancéreuses pour assurer leur prolifération.
Forts de ces constats, les scientifiques chinois ont examiné les données de 83 femmes ayant déclenché un cancer du sein. Et ils ont découvert une corrélation forte entre la taille de la tumeur et son degré d’agressivité d’une part, et le niveau de lactate déshydrogénase d’autre part. Ce sont donc bien ces enzymes lactiques, et en amont l’adrénaline, qui semblent impliqués dans la formation des tumeurs. Mais ce n’est pas tout ! Revenant ensuite à leur modèle animal, les auteurs de l’étude ont montré que la vitamine C permettait de réduire l’impact des taux élevés de lactate déshydrogénase, et par là de diminuer l’oncogenèse. Dans leur conclusion, ils n’hésitent pas à suggérer que cette vitamine serait potentiellement une arme contre les cancers induits ou favorisés par le stress chronique. Voilà qui donne amplement raison aux postulats sur l’origine psycho-émotionnelle du cancer et qui confirme ce que Néosanté vous rapportait en décembre dernier sur les vertus anti-cancer de la vitamine C. Petit bémol : l’effet délétère du stress aigu n’est pas mis en exergue par la simple relégation dans un enclos exigu. Ce type d’expérience ne prouve que la modeste influence d’un stress modéré durant plusieurs semaines, une éternité dans la vie d’une souris. Mais la relation causale à court terme entre conflit sévère et maladies telles que ulcères et cancers, le neurobiologiste Henri Laborit l’avait déjà mise en évidence en infligeant des chocs électriques douloureux à ses rats de laboratoire. C’était il y a près de 50 ans, à une époque où l’on osait encore infliger des sévices intenses pour faire avancer la science. Si celle-ci pouvait s’en souvenir, rendre ainsi justice aux animaux martyrs et arrêter totalement l’expérimentation animale, ce ne serait pas plus mal ! Les preuves, il suffit de les collecter dans le vécu des êtres humains malades du stress chronique et/ou d’un sur-stress ponctuel très important.
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