Comme dit la sagesse populaire, « une pomme par jour éloigne le médecin ». Mais il y a encore plein d’autres trucs et astuces pratiques pour se « démédicaliser » la vie et devenir son propre guérisseur. Notre collaborateur Emmanuel Duquoc vient d’en dresser une liste non exhaustive dans son livre « 52 semaines pour vivre bien sans médecin » (*). Brève rencontre avec l’auteur d’un probable best-seller.
Vous partagez avec vos lecteurs 52 conseils de « bonnes pratiques » pour vivre naturellement en bonne santé. Mais de votre côté, quelles pratiques appliquez-vous au quotidien ?
Emmanuel Duquoc : Je pratique tous les jours les 5 Tibétains, la résonnance cardiaque pour activer des ressentis positifs et la pleine conscience émotionnelle. J’essaie d’être en contact avec mes propres émotions afin de mieux les vivre et de prendre des décisions justes. Côté vie pratique, j’applique tout ce que je dis dans mon livre au sujet des cosmétiques faits maison, de la lessive, de la vaisselle et des sous-vêtements. Personnellement, je suis un régime végétarien et je mange des plantes sauvages, mais le régime paléo peut être tout à fait bien aussi.
Après, en fonction des besoins, je pratique aussi les bains dérivatifs et le jeûne de manière plus épisodique.
Laquelle de ces bonnes habitudes a le plus changé votre vie ?
Sans hésiter, l’adoption d’un régime de type paléo, proche de celui préconisé par Jean Seignalet. Comme je l’explique en introduction de mon livre, je souffrais alors d’allergies et ce régime, suivi à la lettre, a permis de restituer une respiration et un mieux-être en 3 jours. Le résultat était flagrant. En continuant cette diète, j’ai atteint des niveaux de santé que je n’imaginais même pas, des inconforts légers dont je n’avais même pas conscience ont ainsi disparu. Ce changement alimentaire a fait bouger des lignes à d’autres niveaux : j’ai commencé à relativiser les préconisations médicales officielles et ce scepticisme a permis d’autres grands changements.
Allez-vous encore voir le médecin ? Si oui pour quoi ?
Allez voir le médecin ne fait pas partie de mes rendez-vous habituels. Cependant, si j’ai une inquiétude, si j’ai besoin d’un diagnostic, je n’hésite pas à consulter. Je n’ai rien contre les médecins, d’ailleurs c’est un médecin qui m’a conseillé le régime Seignalet.
Vous êtes papa. Dans les pratiques que vous proposez, lesquelles conseillez-vous pour les enfants ?
Toutes les pratiques dynamiques et dynamisantes sont bonnes pour les enfants. Une bonne pratique pour les enfants, c’est de limiter la télévision. Ils sont ainsi moins imprégnés de publicités pour des produits malsains et ils bougent plus. Et plus de mouvement signifie souvent moins d’envie pour des aliments industriels. Un cercle vertueux en somme. Côté alimentation, le régime paléo est tout à fait compatible avec une vie de famille. Le régime sans lait et sans gluten est également faisable. Notez qu’il permet de diminuer la nervosité des enfants tout en augmentant leur joie de vivre. Pour la petite histoire, cet été, nous sommes partis faire de la randonnée en autonomie avec mon fils. On bivouaquait tous les soirs et nous avions pris avec nous uniquement du riz, de l’huile, du sel, des épices et des algues séchées. Nous complétions nos menus avec nos cueillettes du jour. Mon fils, pourtant attiré par les aliments sucrés comme les enfants de son âge, m’a dit : « c’est génial de faire ça, je pourrais manger toute l’année de cette manière sans me lasser ». La clé est de rendre les pratiques ludiques.
Des conseils pour les femmes enceintes ?
Une alimentation de type paléo ou végétarien sans lait et sans gluten est tout à fait indiquée pour les femmes enceintes (avec un petit avantage pour le régime paléo moins restrictif) car elle est anti-inflammatoire (ce qui permet de pallier les désagréments de la grossesse). Le travail du périnée que je propose est favorable à la préparation à l’accouchement. Le périnée ne doit, en effet, être ni mou ni tendu pour que l’accouchement se déroule dans les meilleures conditions. Avoir un périnée qui travaille bien permet de ne pas avoir besoin de rééducation périnéale après la grossesse. Tous les mouvements internes tonifiants et doux à la fois sont bienvenus. Avant la naissance (et encore mieux avant la conception), tout ce qui permet de dépolluer l’environnement et le corps permet d’avoir un bébé qui sera en bonne santé, y compris sur le plan émotionnel.
Vous le dites en introduction : nombre de ces pratiques n’ont pas fait l’objet d’évaluation scientifique rigoureuse. Sur quoi vous êtes-vous basé pour les choisir ? Votre expérience uniquement ?
Les pratiques que j’ai présentées qui ont fait l’objet d’une validation scientifique (comme la résonnance cardiaque) ont été un choix de fait, même si je les ai toujours passées au filtre de ma propre expérience. Je me suis donc fié aux études et à moi-même, ainsi qu’à des témoignages de guérison (pour le jeûne par exemple, considéré comme une pratique peu sérieuse en France alors que dans d’autres pays, il est reconnu qu’il peut aider par exemple à diminuer les effets de la radioactivité de Tchernobyl). J’insiste beaucoup sur le fait de trouver les pratiques qui marchent pour chacun des lecteurs. Sur le plan alimentaire, attention à ne pas se fier aux impulsions/envies : il faut se baser sur l’effet produit par un changement alimentaire. Au fils du temps, on affine ses perceptions et on devient ainsi son propre laboratoire. Par ailleurs je voudrais réaffirmer que ce n’est pas parce qu’une pratique est bonne à un moment donné qu’elle le sera toujours. Une pratique est bonne tant qu’elle fait du bien. Souvent à trop se figer dans une pratique, elle peut devenir un inconvénient plus qu’un avantage. Fiez-vous toujours aux effets produits et à vos ressentis. J’invite les lecteurs aussi à vérifier par eux-mêmes, sans a priori, les effets d’une pratique. Par exemple, un régime végétarien peut être mal supporté par certaines personnes (sur le plan digestif) et mieux vaut alors adopter un régime paléo.
(*) © Editions Thierry Souccar